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La Fin de Pardaillan

Titel: La Fin de Pardaillan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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secoua la tête et passa en murmurant :
    – Non, pour l’instant, mon Concinetto n’a pas besoin de moi près de lui. Je lui serai plus utile ailleurs. Et puisqu’il oublie ces deux hommes, cet insolent aventurier et ce misérable traître, c’est à moi de m’en occuper. Ces deux hommes détiennent le mortel secret de mon époux et peuvent le perdre. Il ne faut pas qu’ils sortent vivants de cette demeure où ils ont eu la folle audace de s’introduire je ne sais comment. Je m’en charge. Je les tiens d’ailleurs. Il sera temps, après, de m’occuper de cette jeune fille.
    On voit qu’elle pensait à tout, elle. Odet de Valvert et Landry Coquenard devaient bientôt l’apprendre à leur dépens.
    Par un escalier dérobé, elle descendit au rez-de-chaussée. Dans la salle qui leur servait de corps de garde, elle trouva Rospignac et ses quatre lieutenants : Eynaus, Longval, Roquetaille et Louvignac. Ils y menaient grand tapage. Leur rage s’exhalait en menaces effroyables, en injures intraduisibles, à l’adresse des deux « mauvais garçons » qui les avaient si bellement étrillés peu d’instants avant.
    Mais s’ils criaient très fort, ils ne bougeaient pas de leur corps de garde. Non pas qu’ils eussent peur. Par les tripes du diable, la peur leur était inconnue, c’est une justice qu’il faut leur rendre. C’était la présence de la reine dans la maison qui les immobilisait ainsi et les empêchait de tirer, séance tenante, une vengeance éclatante de l’affront reçu. Et cette inaction forcée que leur imposait le respect de l’étiquette redoublait leur fureur.
    Aussi, ce fut par une explosion de joie délirante qu’ils accueillirent les premiers mots de leur maîtresse. Léonora s’entretint un instant avec Rospignac à qui elle donna ses ordres religieusement écoutés. Après quoi, elle les quitta. A peine avait-elle tourné les talons qu’un des quatre lieutenants sautait en selle et partait ventre à terre dans la direction de la rue de Tournon où, comme on sait, se trouvait l’hôtel de Concini. Rospignac, comme on le voit, ne perdait pas une minute.
    Après les avoir quittés, Léonora entra dans un petit cabinet. Stocco s’y trouvait, tout seul. Confortablement installé dans un fauteuil profond et moelleux, il tuait agréablement le temps en vidant à petites lampées un flacon de vieux vin des Iles qui mettait comme un rayon de soleil dans son verre de pur cristal.
    En apercevant sa maîtresse, le
bravo
se leva, se cassa en deux dans un de ces saluts exorbitants et narquois qui lui étaient familiers. Après quoi, avec cette insolente familiarité qu’autorisaient sans doute d’inavouables complicités, il se rassit paisiblement et attendit en souriant de son insupportable sourire sardonique.
    Pas plus que les fois précédentes, Léonora ne se formalisa de ces singulières façons, ne songea à les relever comme elles eussent mérité de l’être, comme elle n’eût pas manqué de le faire pour tout autre. Elle s’assit en face de lui et, sans dévoiler sa pensée secrète, selon une vieille habitude de prudence invétérée, elle commença par lui poser une foule de questions.
    Malgré sa désinvolture, Stocco savait très bien qu’il y avait une certaine limite qu’il eût été souverainement dangereux pour lui d’essayer de franchir. Il savait aussi quelle terrible jouteuse était sa redoutable maîtresse et qu’il serait impitoyablement brisé s’il essayait de la trahir ou simplement de jouer au plus fin avec elle. Si insupportable que fussent ses manières, il n’en rendait pas moins d’inappréciables services, et sa fidélité était à toute épreuve, pour sa maîtresse seule. Léonora le savait. Et c’est peut-être tout simplement dans ce fait qu’il faut chercher l’explication de l’indulgence qu’elle lui témoignait.
    Stocco ne chercha donc pas à éluder aucune des questions qu’elle lui posa. Il y répondit de son éternel air de raillerie qui faisait qu’on ne savait jamais si l’on devait prendre au sérieux ce qu’il disait, mais il y répondit en toute franchise et toute sincérité.
    Léonora le connaissait à merveille, elle aussi. Aussi notait-elle soigneusement, dans sa mémoire qui était prodigieuse, les renseignements qu’il lui donnait et qu’elle savait rigoureusement exacts et on ne peut plus sérieux, malgré la façon dont ils étaient donnés. Après avoir appris de lui tout ce qu’elle avait besoin de

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