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La Fin de Pardaillan

Titel: La Fin de Pardaillan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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savoir, elle lui donna ses instructions et sortit.
    Elle était demeurée cinq bonnes minutes avec Rospignac. Son entretien avec Stocco dura à peu près le double. Il y avait donc un bon quart d’heure qu’elle avait quitté la chambre où elle avait laissé Odet de Valvert et Landry Coquenard qu’elle « tenait », avait-elle dit.
    q

Chapitre 36 LA PETITE MAISON DE CONCINI (fin)
    P ar le petit escalier dérobé, Léonora reprit le chemin du premier étage. Elle marchait lentement, s’arrêtant fréquemment sur les marches. Elle réfléchissait :
    « Il faut convenir que le hasard est un maître qui dépasse en combinaisons imprévues, variées à l’infini, tout ce que notre pauvre imagination humaine peut concevoir… Voici cette petite bouquetière, par exemple : certes, l’idée qu’il n’y avait rien d’impossible à ce qu’elle fût la fille de Concino et de Marie m’était venue… Elle m’était bien venue que je me suis donné une peine inouïe pour persuader Maria qu’elle est sa fille et pour, avec son appui, arriver à en persuader Concino lui-même. Mais je n’y croyais pas. Elle me paraissait absurde, cette idée. Elle me paraissait si absurde que je n’ai pas voulu l’examiner de près et que je l’ai repoussée avec dédain. Et voilà que le hasard, lui, de cette absurdité dédaignée, fait une réalité ; cette petite est bien la fille de Concino et de Maria. C’est merveilleux !… »
    Notons en passant que, comme Concini, d’emblée, sans explication, sans plus ample information, sans preuve d’aucune sorte, elle admettait sans hésiter cette filiation qui, raisonnablement, eût dû lui paraître contestable. Pourquoi ? Nous ne nous chargeons pas de l’expliquer.
    Léonora poursuivait sa méditation. Et voici quel débat, maintenant, venait de s’élever dans l’esprit de cette femme qui, sans haine, sans colère, venait de condamner froidement deux hommes parce qu’ils avaient insulté son mari et parce qu’ils étaient en possession d’un secret qui pouvait causer sa perte.
    « Et maintenant, que faire de cette enfant ? Car c’est encore une enfant. Le meurtre de cette petite – ce meurtre que, en la terrifiant par la crainte d’un scandale inouï, j’avais réussi à faire autoriser par Maria – se justifiait avant. Mais maintenant ?… Dieu merci, mon Concino n’est pas un monstre : sa passion naissante a été brisée à tout jamais dès l’instant où il a su que celle qu’il convoitait était sa fille, et je suis sûre qu’il s’est maudit d’avoir pu concevoir un instant ce monstrueux amour. (Elle ne se trompait pas.) Contraint par l’inéluctable fatalité, Concino pourra peut-être condamner sa fille, mais s’il la laisse vivre, il s’arrachera le cœur plutôt que de la souiller de nouveau d’une pensée impure. Non, grâce au ciel, cet amour-là n’est plus à redouter pour moi ; il est bien mort et enterré… (Avec, un soupir) : Que ne puis-je en dire autant des amours qui suivront celui-ci !… (Revenant à son idée dominante) : La question qui se pose est celle-ci : la mort de cette enfant est-elle nécessaire au salut de Concino ?… Je sais bien qu’il y a la signora Fausta… mais, si forte qu’elle soit, je me sens de taille à lui tenir tête, moi. Je n’ai plus de haine pour cette enfant… Je n’ai plus que de l’indifférence… Qu’elle vive ou qu’elle meure, cela m’est bien égal… pourvu que ce ne soit pas moi qui cause sa mort… C’est que je tiens à mon salut éternel, moi, et, pour tous les trésors du monde, je ne voudrais pas charger ma conscience d’un meurtre inutile… »
    Elle était arrivée au premier. Elle se trouvait devant la porte derrière laquelle Concini et Marie de Médicis s’entretenaient. Elle s’arrêta et réfléchit encore un instant, le sourcil froncé. Brusquement, elle trancha :
    « Ils feront ce qu’ils voudront… eux seuls ont le droit de décider, après tout.
    Elle ouvrit résolument et entra.
    Marie de Médicis était assise. Concini allait et venait devant elle, foulant le tapis d’un pas nerveux. Tous les deux oubliaient toutes les vaines hypocrisies que l’on décore du nom pompeux d’étiquette. Marie n’était plus la reine. Concini n’était plus un courtisan qui fait des courbettes. Les masques étaient tombés. Ils redevenaient ce qu’ils étaient : deux amants dont la liaison était déjà ancienne. Deux amants acculés à une situation

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