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La Fin de Pardaillan

Titel: La Fin de Pardaillan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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paroles. Elle ne se doutait pas qu’elle avait affaire à forte partie et qu’elle venait de trouver, en cette jeune fille d’apparence simple et naïve, un adversaire redoutable, digne d’elle, et tout à fait capable de la battre congrûment, avec ses propres armes, sans qu’elle y vit autre chose que du feu, comme on dit.
    Si imperceptible que fût cette pointe d’ironie, Florence la perçut à merveille. Elle ouvrit de grands yeux étonnés qu’elle fixa sur les yeux de Léonora et :
    – Mon Dieu, madame, comme vous me dites cela ! s’écria-t-elle. Et avec un air de naïveté merveilleusement joué :
    – Me serais-je trompée ?… Voilà qui me surprendrait fort.
    – Pourquoi ? railla Léonora. Vous avez donc bien confiance en la sûreté de votre jugement ? Prenez garde, mon enfant, c’est de la présomption, cela.
    – Oh ! non madame, je sais bien que je ne suis qu’une pauvre fille ignorante, fit-elle en secouant la tête avec un air de modestie charmante. Mais c’est que si je me suis trompée, je ne comprends plus. Il faudrait donc admettre que la reine, la reine de France, madame, songez-y – sur sa seule mine, a bien voulu s’intéresser à une pauvre bouquetière des rues !
    Et avec un rire qui eût pu paraître un peu nerveux à qui la connaissait bien :
    – C’est tellement invraisemblable qu’il faudrait être folle à lier pour le croire.
    Léonora ne connaissait pas Florence. Elle fut dupe. Elle comprit qu’elle était allée trop loin. Elle réfléchit :
    – Sotte que je suis ! Si cette petite est sincère, comme je commence à le croire, ce n’est pas à moi à attirer stupidement son attention sur Maria. Laissons-lui croire que c’est à la prière de Concino que la reine consent à s’occuper d’elle. Cette explication qu’elle a trouvée d’elle-même arrange très bien les choses. Je n’aurais pu trouver mieux. Et je ne manquerai pas d’en aviser Maria pour qu’elle abonde dans ce sens.
    Et tout haut, battant prudemment en retraite :
    – Vous prêtez à mes paroles un sens qu’elles n’avaient certes pas. C’est en toute sincérité que j’ai admiré cette perspicacité qui vous a fait deviner la vérité. C’est, en effet, à la prière du maréchal d’Ancre que la reine a bien voulu s’intéresser à vous.
    – Je me disais bien qu’il ne pouvait en être autrement, fit simplement Florence.
    Comme des lutteurs après un premier corps à corps demeuré sans résultat appréciable, elles éprouvèrent le besoin de souffler un peu. Il y eut un instant de silence assez bref. L’avantage avait été pour Florence. Elle le sentait bien, mais elle se gardait bien de le laisser voir. Léonora réfléchissait. Elle reprit :
    – Vous savez le nom de votre mère.
    Ce n’était pas une question qu’elle posait. C’était une affirmation. Florence ne fut pas dupe. Elle para :
    – Ma mère ! fit elle avec une inexprimable douceur, si je savais qui elle est, madame, pensez-vous que je resterais tranquillement ici ?… Il y a beau temps que je serais partie pour aller la rejoindre.
    C’était comme une explosion. Cette fois, on ne pouvait douter de sa sincérité.
    « Décidément, je crois qu’elle ne sait rien, songea Léonora à demi rassurée. »
    Et tout haut :
    – Je pensais que votre mère avait été nommée par celui qui a nommé votre père.
    – Hélas ! non, madame, il ne l’a pas nommée.
    – Il doit savoir cependant, insista Léonora.
    – C’est possible. Et vous m’y faites penser, madame. Cet homme doit être encore dans la maison. Souffrez que j’aille le trouver.
    En disant ces mots, Florence avançait résolument vers la porte. Au reste, elle n’avait nullement l’intention d’aller retrouver Landry Coquenard. Mais Léonora le crut, elle. Ceci ne faisait pas son affaire. Non moins résolument, elle barra le chemin à la jeune fille en disant :
    – Pourquoi faire ?
    – Mais pour l’interroger… Pour le prier à deux genoux de me dire le nom de ma mère… Pour l’amour de Dieu, madame, laissez-moi passer.
    – Je n’en ferai rien… Vous oubliez que la reine vous attend.
    – Eh ! je me soucie bien de la reine, quand il s’agit de ma mère ! s’emporta Florence.
    – Vous seriez donc heureuse de la connaître ?
    – Si je serais heureuse !… Tenez, rien que pour la voir une fois, pour la presser dans mes bras, pour murmurer à son oreille ce mot si doux : « ma mère », je

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