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La Fin de Pardaillan

Titel: La Fin de Pardaillan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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avons signalé la présence près de cette rue.
    L’un de ces deux moines était petit, mince, fluet. Assurément, il devait être jeune : un novice probablement. L’autre était un géant aux formes athlétiques qui faisaient craquer les coutures du froc un peu juste pour lui.
    Ces deux moines ne bougeaient pas plus que s’ils avaient été des saints de pierre. Ils semblaient ne rien voir et rien entendre de ce qui se passait devant le petit hôtel Renaissance de Concini, plongés qu’ils étaient dans une pieuse méditation. En réalité, sous le capuchon rabattu qui leur masquait le visage, ils dardaient des regards aigus et tendaient une oreille attentive de ce côté. En sorte qu’ils virent fort bien tout ce qui se passa là et qu’ils entendirent toutes les paroles qui furent prononcées sur un ton ordinaire. Et quand la litière s’ébranla, le plus petit, en pur castillan, dit au plus grand :
    – Tu vois, d’Albaran, Léonora ne perd pas de temps : voici qu’elle enlève la petite bouquetière.
    Et d’Albaran, avec son flegme accoutumé, comme la chose la plus simple du monde, proposa :
    – Ordonnez, madame, et nous tombons sur ces quatre grands flandrins et sur ce bravache qui se donne des airs d’importance à cette portière. Nous les étrillons, nous les dispersons et nous nous emparons de la bouquetière que nous portons chez vous.
    Avec un de ces sourires indéfinissables comme elle seule savait en avoir, Fausta – car c’était bien elle, dissimulée sous le froc d’un moine – refusa :
    – Y penses-tu, d’Albaran ?… Attaquer la voiture de la reine régente de France ? On ne fait pas de ces choses-là.
    – Suivons-nous la litière, madame ? demanda d’Albaran sans insister.
    – A quoi bon ? Nous savons où elle va. Il est plus intéressant pour moi de savoir si cette paysanne va emporter cette petite Loïsette. Ne bougeons pas, d’Albaran.
    Et, en effet, ils demeurèrent à leur poste d’observation.
    Quelques minutes plus tard, Perrine sortait de la petite maison de Concini. Elle emportait dans ses bras la petite Loïsette qui se suspendait à son cou en souriant comme doivent sourire les anges. Concini avait tenu sa promesse : il avait lui-même remis l’enfant entre les bras de la bonne femme. Généreux comme il savait l’être en de certaines circonstances, il lui avait remis une bourse gonflée de pièces d’or en disant :
    – Pour vous remettre des émotions que je vous ai causées, et pour acheter des friandises et des jouets à cette mignonne enfant.
    Et la mère Perrine ne s’était pas fait scrupule d’accepter.
    – Puisqu’il est le père de demoiselle Muguette, qui s’appelle maintenant demoiselle Florence, il peut bien payer, dit-elle.
    Malgré tout, elle ne se sentait pas pleinement rassurée et ne demandait qu’à s’éloigner au plus vite de ces lieux dangereux où elle se sentait mal à son aise. La charrette était là. Elle y monta précipitamment, installa l’enfant sur ses genoux, et, excitant le cheval de la voix, elle partit.
    De son coin, Fausta avait observé avec une attention haletante. Ce n’était pas la mère Perrine qu’elle regardait. Non, c’était sur la petite Loïse qu’elle fixait obstinément un regard de mystère en songeant :
    – Voilà donc la petite Loïsette !… la fille du fils de Pardaillan !… ma petite-fille !…
    Etait-elle émue ? Qui sait ? Et qui pourrait dire, avec Fausta ?
    Ce qu’il y a de certain, c’est qu’en passant devant les deux faux moines, Perrine salua respectueusement de la tête, fit dévotement un grand signe de croix, et, avec gratitude, prononça un :
    – Grand merci, mon révérend.
    Il lui avait semblé que le plus petit de ces moines, se redressant dans une attitude d’indicible majesté, sortant de la large manche une petite main blanche et potelée, avait lentement levé le dextre et laissé tomber sur l’enfant les gestes qui bénissent.
    Oui, il lui avait semblé voir cela. Et c’est pourquoi elle remerciait avec émotion.
    Mais sans doute avait-elle eu la berlue, car, à peine la charrette les avait-elle dépassés, que Fausta, saisissant le bras de d’Albaran, l’entraînait, le poussait devant elle, en ordonnant avec son calme habituel :
    – Il faut suivre cette femme, savoir où elle conduit l’enfant, ne plus les lâcher d’une seconde. Va, d’Albaran.
    Et d’Albaran partit devant à grandes enjambées, tandis qu’elle le suivait

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