Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen

La Fin de Pardaillan

Titel: La Fin de Pardaillan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
Vom Netzwerk:
donnerais, sans hésiter, la moitié des jours qui me restent à vivre.
    Pendant qu’elle parlait, Léonora songeait :
    « Je ne saurais en douter, elle adore cette mère qu’elle ne connaît pas, précisément parce qu’elle ne la connaît pas !… Eh ! mais, moi qui cherchais le moyen de la décider à me suivre de bonne grâce, le voilà tout trouvé, ce moyen !… »
    Et, tout haut avec un sourire indulgent, se faisant de plus en plus maternelle :
    – Enfant, pour réaliser ce désir qui vous tient tant à cœur, vous n’avez pas besoin de cet homme qui, peut-être, ne sait rien et qui, au surplus, a quitté la maison. Le maréchal d’Ancre vous la nommera, votre mère. Il vous conduira à elle, lui.
    – Quand ? interrogea avidement la jeune fille.
    – Bientôt, je pense… Si toutefois vous consentez à me suivre.
    – Partons, fit résolument Florence.
    Sans perdre une seconde, Léonora la prit par le bras et l’entraîna. En marchant, elle songeait, en ébauchant un sourire de satisfaction :
    « Elle ne s’inquiète même pas de savoir où je vais la mener… Pour elle, rien n’existe en dehors de cette mère qu’elle désire ardemment connaître… Maintenant, je la tiens : en jouant adroitement de cet amour filial, je lui ferai faire tout ce que je voudrai… »
    Et tout haut, pour ne pas en perdre l’habitude, sans doute, elle interrogeait, encore, toujours :
    – Comment vous appelez-vous, mon enfant ?
    Elle le savait d’ailleurs très bien, comment elle s’appelait.
    – On m’appelle Muguette ou Brin de Muguet.
    – Ce n’est pas un nom, cela !
    – C’est celui que m’ont donné les Parisiens, fit-elle simplement. Et rêveuse :
    – Autrefois, quand j’étais toute petite, j’avais un autre nom.
    Léonora se souvenait que Fausta avait révélé que l’enfant de Concini et de Marie de Médicis, à son baptême, avait reçu le prénom de Florence.
    – Quel est ce nom ? dit-elle.
    – Ce nom, dit Florence était complètement sorti de ma mémoire. Durant de longues années, malgré tous mes efforts, je n’ai pu parvenir à me le rappeler. Il y a une heure encore, madame, je n’aurais pas pu vous le dire.
    – Et maintenant ?
    – Maintenant, l’espèce de voile qui obscurcissait ma mémoire s’est déchiré soudain. Sans que je puisse dire comment cela s’est fait, le nom m’est revenu tout à coup : c’est Florence, madame.
    – Voilà qui est bizarre, fit Léonora, songeuse à son tour. Et, souriant, elle conclut :
    – Ainsi vous appellerai-je donc.
    q

Chapitre 37 AUTOUR DE LA MAISON
    E lles étaient arrivées dans le vestibule. La porte de la maison était grande ouverte. Elles sortirent.
    Devant la porte stationnait une litière très simple. A la portière, debout et tête nue, Concini s’entretenait avec la reine qui, nonchalamment étendue sur les coussins, se dissimulait à l’intérieur du véhicule.
    Derrière la litière, raides comme des soldats sous les armes, quatre gaillards taillés, en hercules, armés jusqu’aux dents : l’escorte.
    A l’autre portière, droit sur la selle, pareil à une statue équestre, se tenait Stocco, le poing sur la garde de la rapière. De temps en temps, son œil de braise se posait sur deux carmes déchaussés qui, les mains croisées sur le manteau brun, le capuchon blanc rabattu sur le nez, se tenaient immobiles et silencieux, près de la rue de Vaugirard. Au reste, il n’accordait qu’une attention purement machinale à ces deux frocards, dont la présence, si près de leur couvent, n’avait rien d’extraordinaire.
    Léonora fit signe à Florence d’attendre sur le pas de la porte. Et pendant que la jeune fille obéissait docilement, elle s’approcha vivement de la litière. Concini lui céda sa place sur-le-champ.
    A voix basse et en italien, avec une anxiété manifeste, Marie de Médicis interrogea :
    – Eh bien ?
    – Eh bien, madame, répondit Léonora, je crois pouvoir vous assurer qu’elle ne sait rien.
    – Il faudrait en être sûr, insista Marie.
    – Rassurez-vous, madame. Même si elle sait, vous n’avez rien à redouter de cette petite. J’ai acquis la certitude qu’elle s’arracherait la langue plutôt que de prononcer une parole qui serait de nature à compromettre sa mère, pour qui elle éprouve une véritable adoration.
    L’assurance de Léonora calma un peu l’inquiétude de Marie. Au reste, elle ne marqua pas la moindre émotion en apprenant que sa

Weitere Kostenlose Bücher