Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen

La Fin de Pardaillan

Titel: La Fin de Pardaillan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
Vom Netzwerk:
solidement, et non sans rudesse.
    Alors l’être fantastique dont la voix avait produit un si foudroyant effet sur Concini et dont la poigne irrésistible venait de l’enlever aussi facilement que s’il n’eût été qu’un fétu, cet être sauta à terre avec une légèreté et une agilité merveilleuses. Et il y arriva presque en même temps que Concini.
    Disons sans plus tarder que cet être fantastique n’était autre – on l’a deviné sans doute – que Pardaillan. Quant aux deux démons, non pas surgis de terre, mais simplement sortis du renfoncement où ils se tenaient blottis, c’était Escargasse et Gringaille, les deux compagnons du fils de Pardaillan… et deux anciennes connaissances à Concini.
    Cet hardi coup de main s’était accompli avec une rapidité telle que Rospignac en était encore à se demander ce qui arrivait à son maître et que la troupe qui les suivait n’avait pas encore débouché de la rue Casset.
    Pendant que la stupeur le paralysait, Escargasse et Gringaille, qui devaient avoir reçu leurs instructions d’avance, ne perdaient, pas une seconde, s’activaient avec une rapidité qui tenait du prodige, Concini n’avait pas encore touché terre que ses armes lui étaient subtilisées sans qu’il eût pu dire comment cet escamotage s’était accompli. Puis, les deux compagnons l’encadrèrent, le maintenant solidement par les bras. Et, chose terriblement significative, il sentit au même instant la pointe acérée d’un poignard s’appuyer sur sa gorge. Et pendant qu’ils agissaient, leurs langues ne demeuraient pas muettes.
    – Et autrement, disait Escargasse avec son plus gracieux sourire, comment va, signor Concini ?… Pas moinsse, il y avait pas mal de temps qu’on ne s’était vus, hé ?
    – Toujours élégant et superbe, l’illoustrissime signor Concini, complimentait le plus sérieusement du monde Gringaille.
    Et il ajouta, sinistrement aimable :
    – Comme on se retrouve, tout de même !
    – Ah ! vrai ! depuis le temps, je suis sûr que monsignor ne nous reconnaît plus ! reprocha Escargasse avec une pointe d’amertume.
    – Les grands sont si ingrats, si oublieux ! philosopha Gringaille. Ils s’amusaient follement, comme de grands enfants terribles qu’ils étaient. Ils voyaient bien que leur ancien maître ne les reconnaissait que trop bien. En effet, Concini les nomma sur-le-champ, sans hésiter, et avec un tremblement dans la voix qui trahissait la crainte horrible qui le talonnait :
    – Gringaille !… Escargasse !…
    – Zou ! il nous reconnaît ! s’émerveilla Escargasse. Et il complimenta :
    – Ah ! le digne signor !…
    – Monsignor nous comble ! remercia Gringaille.
    A vrai dire, la crainte de Concini ne venait pas précisément d’eux, bien que leur attitude singulièrement inquiétante eût suffi, à elle seule, à justifier cette crainte. Elle venait surtout de ce fait que, maintenant, il était sûr de ne pas s’être trompé quand il avait cru reconnaître la voix de Pardaillan. Il le vit qui s’approchait de lui, un sourire aigu aux lèvres. Et ce sourire, qu’il connaissait trop bien, redoubla les transes mortelles de Concini. Et il murmura avec un accent de sourde terreur :
    – Monsieur de Pardaillan !
    – Moi-même, fit Pardaillan qui avait deviné plutôt qu’il n’avait entendu cette exclamation.
    Et il ajouta aussitôt, avec une froideur terrible :
    – Si vous voulez sortir vivant de ce mauvais pas, je vous conseille, Concini, d’ordonner à vos gens de se tenir tranquilles.
    Ce conseil était justifié par l’attitude de Rospignac et de ses hommes qui venaient enfin de paraître dans la rue.
    Le lecteur s’étonnera peut-être de l’inaction du capitaine des gardes de Concini. Cette inaction s’explique par le fait que ce qui nous a demandé pas mal de lignes à raconter s’était accompli dans la réalité avec une rapidité qui eût déconcerté d’autres que Rospignac. Depuis l’instant où Pardaillan avait bondi sur la croupe du cheval de Concini, jusqu’au moment où il lui donnait ce charitable conseil, quelques secondes tout au plus s’étaient écoulées.
    Rospignac s’était ressaisi. Sa première idée fut qu’il se trouvait en présence d’une attaque de détrousseurs de grand chemin. C’est assez plausible, à cette heure tardive et en ce lieu désert qui était déjà presque la campagne. Dès qu’il comprit cela, il voulut foncer sur eux. Trop tard. Il

Weitere Kostenlose Bücher