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La Fin de Pardaillan

Titel: La Fin de Pardaillan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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droit dans le tas, quitte à s’embrocher lui-même. Il n’en eut pas le temps. Devant lui, les rangs s’écartèrent, et Concini, invisible jusque-là, parut. Et l’élan de Valvert se trouva brisé net, devant cette apparition.
    L’épée au fourreau très calme, très sûr de lui, un sourire inquiétant aux lèvres, Concini s’approcha de lui.
    Et, devant cet homme désarmé, Odet de Valvert, livide, échevelé, exorbité, abaissa son fer, recula jusqu’à ce que, sentant les pointes d’acier déchirer sa chair, il s’arrêta en grondant une imprécation.
    Concini savait bien ce qu’il faisait, lui qui avait machiné cette honteuse mise en scène. Il savait bien que, même au risque de sa liberté et de sa vie, le trop scrupuleux amoureux qu’était Odet de Valvert respecterait en lui, si méprisable qu’il fût, le père de sa bien-aimée. Devant ce recul prévu, il accentua son rictus de fauve. Et, brave à bon compte, il s’approcha encore, leva la main et, d’une voix rude, prononça :
    – Vous êtes mon prisonnier. Rendez votre épée.
    Odet de Valvert eut une imperceptible hésitation. Cette hésitation n’échappa pas à l’œil de Concini.
    – Résister est impossible, dit-il froidement, et ceux-ci ne vous tueront pas, quoi que vous fassiez. Rendez-vous, c’est ce que vous avez de mieux à faire.
    – Soit, je suis prisonnier, céda Valvert. Pour ce qui est de mon épée…
    Il la brisa d’un coup sec sur le genou, laissa tomber les tronçons et le poignard à terre, et se redressant, plongeant un regard flamboyant dans les yeux de Concini :
    – Voilà, dit-il.
    Concini leva les épaules et, dédaigneux, commanda :
    – Emmenez-le !
    Alors la meute célébra cette belle victoire en donnant de la voix. Alors Rospignac, Louvignac, Roquetaille, Eynaus, Longval, tous ceux que la lourde main de Valvert avait étrillés et qui portaient encore au visage la marque de ses coups, tous ceux-là s’avancèrent en se bousculant, en grondant d’intraduisibles injures et en brandissant les cordelettes avec lesquelles ils entendaient le ficeler comme ils avaient fait de Landry Coquenard, témoin impuissant et indigné de cette scène hideuse.
    Mais Odet de Valvert n’avait plus affaire à Concini. Aucun scrupule excessif ne le paralysait vis-à-vis de ceux-ci comme vis-à-vis de leur maître. Et il le leur fit voir. Il se secoua comme le lion qu’une mouche  ; importune. Et, dans ce mouvement, il envoya s’étaler ceux qui avaient eu l’imprudence de l’approcher de trop près. Et de sa voix qui paraissait étrangement calme, il avertit :
    – Concini, je veux bien vous suivre de plein gré. Mais je vous conseille d’ordonner à vos chiens de basse-cour de ne pas lever leurs ignobles pattes sur moi. Je vous le conseille, pour eux.
    Il y avait de telles vibrations dans cette voix, qui paraissait si calme, que Concini n’osa pas passer outre. Et apaisant de la main sa meute qui protestait par des aboiements féroces :
    – Bah ! dit-il, il ne peut pas vous échapper, inutile de l’attacher. Et, prenant le bras de Rospignac :
    – Viens, Rospignac, ajouta-t-il.
    – Monseigneur est trop généreux vis-à-vis de ce drôle, reprocha Rospignac avec un indicible accent de regret.
    Odet de Valvert eut un sourire livide. Et avec la même voix trop calme :
    – Rospignac, dit-il, rappelle-toi ce que je t’ai promis : chaque fois que je te rencontrerai, fût-ce au pied du trône, devant le roi, fût-ce au pied de l’autel, devant Dieu, tu feras connaissance avec le bout de ma botte.
    Et, comme s’il avait seul le droit de commander :
    – Marchons, dit-il à ceux qui l’encadraient.
    Et le ton était si impérieux qu’ils obéirent tout effarés.
    q

Chapitre 39 UN INCIDENT IMPREVU
    I ls sortirent. On amena le cheval de Valvert. Il se mit en selle posément, avec une tranquillité que plus d’un ne put s’empêcher d’admirer intérieurement. Il jeta un coup d’œil investigateur autour de lui. La petite rue paraissait déserte. La nuit tombait. Il eut un sourire qui eût donné fort à réfléchir à ses gardes, s’ils avaient pu le voir.
    En reconnaissant qu’il avait entre les jambes une monture vigoureuse, souple, docile, qu’il sentait parfaitement capable de fournir tous les efforts qu’il se verrait contraint de lui demander, l’idée de tenter un coup de folie, que l’obscurité pouvait favoriser, venait de lui traverser l’esprit.
    Pardieu ! il se

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