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La Fin de Pardaillan

Titel: La Fin de Pardaillan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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Léonora Galigaï donnait le titre « d’illustrissime seigneurie », était une sainte qui sauvait tout le monde.
    Il est un fait certain – qu’on a certainement remarqué – c’est que la sympathie de cette duchesse, jusqu’à présent, se manifestait toujours en faveur du faible contre le fort. Ceci semblerait dénoter une générosité chevaleresque bien faite pour lui concilier notre propre sympathie. Cependant comme nous n’oublions pas que nous n’avons pas à prendre parti pour ou contre nos personnages qui doivent demeurer ce qu’ils sont, nous rappelons que, ses bonnes actions, la duchesse les accomplissait toujours avec le même calme souverain, sans jamais laisser percer la moindre apparence d’émotion. Et ceci ne laissait pas que d’être tant soit peu déconcertant.
    D’Albaran avait failli intervenir au moment où l’épée de Valvert s’était brisée entre ses mains. Il s’était abstenu parce qu’il lui avait vu aussitôt une autre lame au poing et parce qu’il avait vu Landry Coquenard se jeter dans la mêlée. Lorsque la lutte avait été terminée, sans qu’il eût besoin d’y prendre part, il était retourné près de sa maîtresse, de son pas pesant et tranquille de colosse confiant dans sa force.
    – Il faut, dit-elle de sa voix grave, étrangement harmonieuse, il faut savoir qui est ce jeune homme, où il loge, ce qu’il fait, à qui il appartient… s’il appartient à quelqu’un. Il faut que ce jeune homme soit à moi. S’il est pauvre, comme je le crois d’après sa mise, s’il est libre et qu’il veuille entrer à mon service, je me charge de sa fortune. Les hommes de la valeur de celui-ci sont rares. Et j’ai besoin d’hommes forts autour de moi pour la besogne que je viens accomplir ici.
    – Vous aurez là, en effet, une recrue d’une valeur exceptionnelle, confirma d’Albaran.
    Il disait sans marquer ni jalousie, ni inquiétude, en homme qui est tout à fait sûr que sa faveur ne peut être ébranlée. Il le disait même avec une pointe d’admiration qui prouvait qu’il avait assez de noblesse d’esprit pour rendre hommage à la valeur d’autrui. Mais il ajouta tout aussitôt :
    – Il est « presque » aussi fort que moi.
    – « Presque », mais pas tout à fait « autant » que toi. Personne au monde ne peut se vanter d’être aussi fort que toi, d’Albaran.
    Et elle, elle disait cela avec une satisfaction qu’elle ne prenait pas la peine de cacher. Et c’était la première fois qu’elle se départissait de ce calme qui avait on ne sait quoi d’auguste et de formidable, pour montrer son sentiment intime. Et ses magnifiques yeux noirs, d’une si angoissante douceur, se posèrent caressants sur le colosse. Mais qu’on ne s’y trompe pas : c’était là, tout bonnement, la caresse que le maître accorde à son chien de garde, sur la vigilance et la fidélité duquel il se repose, et qui se sent rassuré quand il constate la puissance redoutable de ses crocs énormes, acérés, capables de broyer du fer.
    Telle qu’elle était, cette caresse, ainsi que le compliment qui la précédait, parurent flatter et émouvoir au plus haut point d’Albaran. Une lueur de contentement adoucit l’éclat de ses yeux de braise, il se rengorgea, et il fit entendre une série de petits grondements joyeux, tout pareils à ceux du dogue qui « fait le beau ». Et il se courba dans un salut si profond, si respectueux, qu’il ressemblait à une génuflexion. Evidemment, c’était là un fanatique capable de tous les dévouements pour celle qu’il semblait vénérer comme un dévot vénère la vierge. Et celle-ci le savait bien.
    – Suis-le toi-même, renseigne-toi, mon bon d’Albaran, reprit-elle. Il s’agit là d’une affaire à laquelle j’attache une certaine importance, et j’aime mieux que ce soit toi qui en sois chargé. Va, moi, je rentre à la maison.
    Voilà pourquoi d’Albaran suivait Odet de Valvert que suivait déjà, de plus près, Landry Coquenard.
    q

Chapitre 10 LANDRY COQUENARD
    O det de Valvert s’était donc mis à la poursuite de Brin de Muguet. Il ne la retrouva pas. Elle semblait s’être évanouie comme une ombre fugitive. Il eut beau fouiller la rue dans tous les sens à l’endroit où il l’avait aperçue en dernier lieu, il ne put pas retrouver sa trace. Il comprit l’inutilité de ses recherches et il y renonça en soupirant. Il allait s’éloigner. Il se souvint brusquement de Landry Coquenard. Il

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