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La Fin de Pardaillan

Titel: La Fin de Pardaillan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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lui adressa, de la main, un au revoir amical. Après quoi, elle repartit d’un pas qui avait retrouvé toute sa fermeté.
    – Vive Dieu ! s’écria en lui-même Landry Coquenard, toujours attentif, elle l’aime ! Elle n’en sait peut-être encore rien elle-même, mais elle l’aime, j’en jurerais !…
    Et avec une grimace de jubilation :
    – Eh bien ! mais il ne me déplaît pas du tout qu’il en soit ainsi, à moi ! Par la gueule de Belzébuth, si la jolie bouquetière est la propre fille de Concini, que messire Satanas lui torde le cou, c’est à moi qu’elle doit d’être encore vivante, bien qu’elle m’ignore aussi complètement qu’elle ignore son ruffian de père. J’ai donc bien le droit de m’intéresser à elle. Et si les intentions du brave et digne gentilhomme qu’est M. de Valvert sont honnêtes, comme j’ai tout lieu de le supposer, eh bien, nous serons deux pour lutter contre Concini et sa bande. Et, Dieu et les saints aidant, je ne vois pas pourquoi, si puissant qu’il soit, nous n’en viendrions pas à bout.
    Quant à Valvert, ce simple [4] suffit à le transporter au septième ciel. Il n’en fallut pas plus pour le faire passer du doute à la confiance la plus absolue, de la douleur qu’il s’efforçait de dissimuler sous un masque souriant, à la joie la plus extravagante.
    Et oubliant Landry Coquenard, oubliant ses adversaires blessés autour desquels les passants se groupaient sans manifester la moindre sympathie à leur égard, attendu qu’ils reconnaissaient en eux des ordinaires de Concini, il s’élança sur ses traces. Qu’on n’aille pas croire qu’il courait après elle pour l’aborder résolument, lui débiter avec un accent enflammé la lyrique déclaration d’amour qu’il ruminait depuis longtemps dans son esprit. Que non pas ! Il eût plus aisément trouvé le courage de charger dix nouveaux Rospignac que de tenter cette chose si simple, et pourtant si effrayante quand il s’agit d’un premier amour en qui on a mis tous les espoirs de toute une vie, dire à une jeune fille : « Je vous aime. Voulez-vous de moi pour époux ? »
    Non. Odet de Valvert voulait simplement la suivre… de loin, la voir le plus longtemps possible, veiller sur elle. Car il y avait longtemps qu’il avait compris qu’elle se croyait menacée d’un danger qu’il ne pouvait deviner. Et ce qui venait de se passer avec Rospignac ne pouvait que le confirmer dans cette pensée, tout en précisant la nature de ce danger.
    Il courut donc après la mignonne bouquetière. Ce que voyant, Landry Coquenard n’hésita pas un instant et se lança à sa suite. Derrière eux, un homme, le manteau sur le nez se mit à les suivre avec une adresse qui dénotait une certaine habitude de ce genre d’expéditions. Cet homme, c’était d’Albaran, le garde du corps de la duchesse de Sorrientès. Et ceci nous oblige à revenir quelques minutes en arrière.
    On se souvient que, devancé par Odet de Valvert, il n’avait pu apporter à Brin de Muguet l’assistance qu’il avait l’ordre de lui donner. En voyant Valvert se charger de sa besogne, il s’était arrêté assez interdit. Et il s’était retourné vers la litière. La duchesse lui avait fait quelques signes. Ces signes constituaient un ordre qu’il comprit fort bien. Il leva la main en l’air, mit pied à terre, et sans s’occuper de son cheval, sûr qu’obéissant à l’ordre que son geste venait de donner un de ses hommes viendrait prendre sa monture, il s’avança au premier rang et se plaça de manière non seulement à bien voir, mais encore à pouvoir intervenir facilement quand il le jugerait utile. Car, à certains gestes qu’il avait eus, on ne pouvait se méprendre sur ses intentions : il était décidé à venir au secours de Valvert au cas où celui-ci aurait besoin d’être secouru.
    Il est évident qu’il n’agissait ainsi qu’en exécution de l’ordre que sa maîtresse lui avait donné de loin, par gestes. Ainsi cette mystérieuse duchesse de Sorrientès avait voulu sauver Landry Coquenard. Puis, elle avait voulu sauver Brin de Muguet, après avoir, sous menaces de mort, interdit à La Gorelle d’entreprendre quoi que ce soit contre la jeune fille. Et maintenant elle se disposait à sauver Odet de Valvert si besoin était. Si La Gorelle avait été encore présente, c’est pour le coup qu’elle n’eût pas manqué de se confirmer dans sa première opinion que cette duchesse, à qui

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