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La Fin de Pardaillan

Titel: La Fin de Pardaillan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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se reprocha de l’avoir quitté si précipitamment, sans lui avoir adressé un mot de remerciement. Et il le chercha des yeux.
    Il n’eut pas de peine à le trouver, lui, attendu que le pauvre hère ne l’avait pas lâché d’une semelle et qu’il se présenta de lui-même dès qu’il vit qu’on paraissait venir à lui. Il se présenta la bouche fendue jusqu’aux oreilles, la loque, qui servait de chapeau, à la main. Et il se courba dans un salut qui n’avait rien de servile, ni de gauche. Un salut fort correct, élégant même, et qui dénotait que le drôle s’était longtemps frotté à la bonne compagnie.
    Odet de Valvert fit cette remarque du premier coup d’œil. Il conclut que l’homme, qui ne pouvait être un gentilhomme, devait avoir servi dans quelque grande maison où il avait acquis une certaine élégance de manières. Il l’avait vu à l’œuvre : c’était un brave qui maniait assez proprement une épée. Cela lui suffit pour l’instant.
    – Excusez-moi, mon brave, dit-il poliment, je vous dois la vie, et je crois, Dieu me pardonne, que j’allais oublier de vous adresser les remerciements auxquels vous avez droit.
    Et le remettant enfin :
    – Mais je vous reconnais à présent : Vous êtes ce pauvre diable que les gens de Concini menaient à la potence comme on mène un veau à l’abattoir.
    – Et que vous avez sauvé deux fois : premièrement en m’arrachant à leurs griffes, secondement en me donnant cette bourse sans laquelle je me serais couché ce soir le ventre creux. Oui, monseigneur.
    – Pauvre diable ! songea Valvert ému. Et, tout haut, avec douceur :
    – Vous n’aimez pas laisser traîner longtemps une dette, à ce que je vois.
    – Oh ! je ne me tiens pas quitte pour cela. En chargeant les ordinaires de Concini, je faisais mes propres affaires. Je n’oublie jamais ni le bien ni le mal qu’on me fait.
    – Oui sourit Valvert, vous êtes en droit de leur garder quelque peu rancune. Je vois qu’il vaut mieux vous avoir pour ami que pour ennemi.
    – Je le crois, dit gravement Landry Coquenard.
    – C’est vous qui m’avez glissé dans la main cette épée, quand la mienne s’est brisée ? reprit Valvert après un instant de silence consacré à étudier son homme.
    – C’est moi.
    – Une bonne lame, ma foi, admira Valvert.
    – Une vraie lame de Milan, et signée Bartoloméo Campi, s’il vous plaît !
    – Diable ! je vais avoir du regret à vous la rendre.
    En disant ces mots, Odet de Valvert faisait mine de dégrafer l’épée pour la rendre.
    – Que faites-vous, monseigneur ? protesta vivement Landry Coquenard. Un gentilhomme ne saurait demeurer désarmé. Vous le pouvez moins que tout autre, maintenant surtout. Je ne la reprendrai pas, d’ailleurs. Cette épée ne saurait être en des mains plus dignes que les vôtres.
    – C’est que, hésita Valvert, qui mourait d’envie de garder la bonne lame, je ne suis pas riche et je ne sais si je pourrai vous la payer ce qu’elle vaut.
    Quelque chose comme une ombre de tristesse passa sur le visage rusé de Landry Coquenard. Il soupira :
    – J’eusse été heureux et fier que vous me fissiez le très grand honneur de garder cette arme en souvenir d’un homme qui vous doit la vie, et qui, par conséquent, n’a pas songé un seul instant à vous la vendre.
    Et ceci était dit avec un air de dignité qu’on n’eût certes pas attendu de ce pauvre diable déguenillé.
    – Mais vous ? insista Valvert.
    – Moi, j’ai l’épée conquise au sieur de Roquetaille. Elle est assez bonne pour moi.
    – Eh bien, se décida Valvert, j’accepte votre magnifique présent comme il est fait : de tout cœur. Mais me voilà doublement votre obligé maintenant.
    – Bon, s’épanouit Landry Coquenard, vous n’êtes pas homme non plus à laisser longtemps une dette impayée. Cela se voit, du reste, à votre air, monseigneur.
    – Ecoute, fit Valvert en le tutoyant soudain, je suis le comte Odet de Valvert. Et toi, comment t’appelles-tu ?
    – Landry Coquenard, monseigneur.
    – Eh bien, Landry Coquenard, d’abord, tu me feras le plaisir de laisser de côté tes « monseigneur » qui sont ridicules.
    – Ah ! ah ! fit Landry dont l’œil rusé se mit à pétiller. C’est entendu, monsieur le comte. Ensuite ?… car il y a un ensuite.
    – Ensuite, il me semble qu’il doit être l’heure où les honnêtes gens dînent.
    – Les honnêtes gens, oui, monsieur, ils

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