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La Fin de Pardaillan

Titel: La Fin de Pardaillan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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douceur, que nous avons déjà signalés. Des attitudes d’une suprême harmonie. La majesté d’une souveraine. C’était cette duchesse de Sorrientès, dont nous n’avons vu jusqu’ici que les yeux.
    D’Albaran vint se courber devant elle, comme il se fût courbé devant une reine et prononça :
    – J’ai l’honneur de présenter à Votre Altesse le seigneur comte Odet de Valvert.
    Ceci fait, il se retira discrètement.
    Odet de Valvert, plus ébloui par la prestigieuse beauté de cette femme qu’il ne l’avait été par les richesses accumulées dans cette fastueuse demeure, se courba avec cette grâce juvénile qui lui était propre et, se redressant, attendit dans une attitude simple et digne qu’on lui adressât la parole.
    La duchesse de Sorrientès fixa sur lui l’éclat profond de ses magnifiques yeux noirs. Sur cette physionomie étincelante de loyauté, elle lut l’admiration profonde que sa vue causait. Cette admiration ne lui déplut pas sans doute, car quelque chose, comme une lueur de satisfaction, passa dans son regard. Et elle sourit. Elle sourit, et ce fut comme un éblouissement. Elle parla de sa voix harmonieuse qui enveloppait comme une caresse, à la fois si douce et si impérieuse, et elle alla droit au but, sans s’attarder à des compliments, elle :
    – Monsieur de Valvert, dit-elle, mon fidèle d’Albaran me dit que vous êtes libre et tout disposé à entrer à mon service, si les conditions que je veux vous faire vous paraissent acceptables. Voici ce que je vous offre ; une somme de cinq mille livres pour vous équiper convenablement d’abord ; deux mille livres par mois, le logement et la table chez moi s’il vous plaît de loger chez moi, toutefois ; tous vos frais payés en cas d’expédition, et, à la suite de chacune de ces expéditions, une gratification qui variera selon l’importance de cette expédition, mais dont vous aurez lieu d’être satisfait, attendu que j’ai toujours su me montrer généreuse envers ceux qui me servent bien. Cela vous paraît-il acceptable ?
    Odet de Valvert plia les épaules comme assommé. On lui offrait deux mille livres par mois, à lui qui hésitait à en demander cinq cents, tant ce chiffre lui paraissait exorbitant. On conviendra qu’il y avait de quoi être ébloui. D’autant plus que, depuis qu’il avait mis les pieds dans ce merveilleux hôtel, il allait d’éblouissement en éblouissement. Il se remit vite pourtant. Et, en toute sincérité, répondit :
    – C’est trop, madame.
    – Monsieur de Valvert, prononça gravement la duchesse de Sorrientès, on ne saurait jamais payer trop cher les services d’un homme de votre valeur. Vous acceptez donc ?
    – Avec joie, madame.
    – Bien. Et soyez tranquille, ce que je viens de vous indiquer n’est qu’un commencement. Tenez pour assuré que votre fortune est faite : je m’en charge.
    – Vous me voyez confus de tant de bontés, madame.
    La duchesse lui lança un de ses regards profonds. Elle le vit vibrant de sincérité et d’enthousiasme, prêt à se faire massacrer pour elle, dévoué jusqu’à la mort. Elle ne manifesta aucune joie. Elle garda son calme souverain. Il semblait qu’elle était habituée à n’avoir autour d’elle que des dévouements poussés jusqu’au fanatisme. Un de plus n’était fait ni pour l’étonner, ni pour l’émouvoir. Elle reprit :
    – D’Albaran m’a fait part de la réserve que vous avez faite concernant votre souverain…
    Elle laissa la phrase en suspens, comme pour lui permettre de placer son mot. Ou peut-être le sonder, car elle le fouillait jusqu’au fond de l’âme de son regard de flamme. Si acquis que parut Valvert, il répondit aussitôt :
    – En effet, madame, je n’entreprendrai jamais rien contre mon roi.
    C’était prononcé avec une énergie qui ne permettait pas de conserver le moindre doute sur sa fidélité envers son roi. Néanmoins, la duchesse insista. Et, avec un sourire :
    – Si je vous demandais cela, vous renonceriez à la fortune que je vous offre ?
    – Sans hésiter, madame. Plutôt demeurer gueux toute ma vie, que de trahir mon roi. J’ajoute, madame, que non seulement je n’entreprendrai rien contre lui, mais encore je combattrai de toutes mes forces quiconque, à ma connaissance, entreprendra quoi que ce soit contre lui.
    Ceci encore était prononcé sur un ton qui ne laissait aucun doute sur sa résolution. La duchesse continua de sourire, mais ne répondit

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