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La Fin de Pardaillan

Titel: La Fin de Pardaillan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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pas sur-le-champ. Etait-elle fâchée ou satisfaite de la réponse ? Valvert, qui l’observait avec attention, n’aurait pu le dire, tant elle se montrait impénétrable. Cependant, comme elle ne répondait pas encore, il s’inquiéta en lui-même :
    « Oh ! elle voulait donc m’employer contre le roi !… Voilà bien ma chance ! Pour une fois que la fortune s’offre à moi pour tout de bon, je suis obligé de l’écarter ! »
    Enfin, la duchesse se décida, et souriant toujours :
    – Noble désintéressement, scrupules généreux, qui vous font le plus grand honneur, mais qui ne me surprennent pas de vous, qui me prouvent simplement que je vous ai bien jugé, monsieur, et qui font que, plus que jamais, je suis désireuse de vous attacher à moi, assurée que je suis de trouver en vous le même dévouement pour ma personne que vous montrez pour votre roi, dit-elle.
    Ces paroles firent rentrer la joie à flots dans le cœur de Valvert, qui s’inclina en signe d’assentiment. La duchesse continua avec une gravité soudaine :
    – Rassurez vous, monsieur,
je suis ici pour travailler de toutes mes forces en faveur du roi de France
(elle insistait sur les mots que nous avons soulignés). Je ne vous demanderai donc rien qui ne soit pour son service. Même quand cela n’y paraîtra pas.
    – En ce cas, disposez de moi, madame, comme bon vous l’entendrez. Vous trouverez en moi fidélité et dévouement absolus.
    – Je le sais, fit gravement la duchesse.
    Elle se tourna vers une petite table qui se trouvait à portée de sa main, griffonna quelques lignes et frappa sur un timbre. A cet appel, d’Albaran parut et se tint immobile près de la porte. Sans s’occuper de lui, elle se retourna vers Valvert :
    – Je vous ferai connaître en temps et lieu ce que j’attends de vous, dit-elle. En attendant, vous serez attaché à ma personne et vous n’aurez d’ordres à recevoir que de moi, uniquement. Par contre ici, tout le monde devra vous obéir… Hormis d’Albaran qui, comme vous, n’a d’ordres à recevoir que de moi-même, et avec lequel, je l’espère, vous vivrez en bonne intelligence ; je vous rappelle que vous aurez votre appartement ici, que vous serez libre d’occuper ou de ne pas occuper, à votre convenance.
    – Quand voulez-vous que je commence mon service, madame ?
    – Mais le plus tôt possible. Toutefois, prenez le temps de vous équiper.
    – Ceci peut être fait dès demain, madame.
    – Après-demain, c’est dimanche, jour consacré au Seigneur. Soyez ici lundi matin, voulez-vous ?
    – Lundi matin, je viendrai prendre vos ordres, madame. D’un léger mouvement de tête, elle opina. Et s’adressant à d’Albaran, en lui tendant le feuillet sur lequel elle avait écrit quelques mots :
    – D’Albaran, dit-elle, conduis M. le comte de Valvert à mon trésorier, qui lui comptera la somme portée sur ce bon. Ensuite, tu lui montreras l’appartement qui lui est destiné. Allez, monsieur de Valvert.
    Et d’un geste de reine, elle les congédia tous les deux.
    Tous les deux s’inclinèrent comme ils eussent fait devant une reine et sortirent. Dehors, Valvert dut essuyer les compliments du colosse, qui se félicitait de l’avoir pour compagnon, avec une joie qui paraissait sincère. Chez le trésorier, Valvert, qui croyait faire un rêve éblouissant, se vit compter, en belles pièces d’or, cinq mille livres, qui furent empilées dans un sac de cuir. Plus deux mille livres.
    – Pour le premier mois de Monsieur le comte, payé d’avance, déclara le trésorier avec son plus gracieux sourire.
    Et les deux mille livres allèrent s’ajouter aux cinq mille dans le petit sac de cuir. Toujours conduit par d’Albaran, Valvert sortit, pressant contre sa poitrine le précieux sac qu’il couvait d’un regard attendri. La visite à l’appartement qui lui était destiné fut rapidement expédiée. Valvert ayant déclaré que son intention était de n’occuper qu’accidentellement, en cas de nécessité absolue, cet appartement qui, quoique assez simple, n’en paraissait pas moins un merveilleux nid, comparé à son taudis de la rue de la Cossonnerie.
    La visite terminée, d’Albaran qui, visiblement, s’efforçait de se montrer bon camarade, se fit un devoir de lui donner quelques indications préliminaires, au sujet du service qui allait être le sien et de lui faire connaître les goûts, les habitudes, voire les petites manies de celle qui allait être

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