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La Fin de Pardaillan

Titel: La Fin de Pardaillan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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soit en aide, mais c’est Landry Coquenard que je vois là !
    – La Gorelle ! s’écria Landry Coquenard, stupéfait.
    – Moi-même, répliqua la mégère avec sa grimace qu’elle jugeait la plus engageante.
    Et tout aussitôt :
    – Je me réjouis de tout mon cœur de voir que tu as échappé à ces mauvais garçons qui te menaient pendre… Car ils te voulaient pendre, pauvre Landry, et tu ne peux pas te figurer quelle peine j’ai éprouvée quand je t’ai vu dans cette terrible situation… Car je t’ai vu… j’ai eu la douleur de te voir… Ah ! tu étais loin d’avoir la mine conquérante que je te vois en ce moment… Jésus ! je me souviendrai toute ma vie de la pauvre mine piteuse que tu faisais ! J’en ai encore bien de la… de la peine. J’en suis encore toute bouleversée.
    Elle disait qu’elle se réjouissait d’un air larmoyant et lugubre qui indiquait clairement qu’elle était navrée de le retrouver sain et sauf. Par contre, une joie mauvaise pétillait dans ses yeux torves quand elle rappelait dans quelle situation critique elle l’avait vu et quand elle parlait de la peine qu’elle avait soi-disant éprouvée. Landry Coquenard ne s’y méprit pas un instant, d’ailleurs.
    – Oui, je sais de quelle affection toute spéciale tu veux bien m’honorer.
    Elle aussi, elle perçut très bien l’ironie que Landry Coquenard ne se donnait pas la peine de voiler. Elle ne sourcilla pas. De son même air doucereux, elle renchérit :
    – C’est tout naturel. Ne sommes-nous pas de vieux amis ?
    Et, baissant les yeux, s’efforçant de rougir, elle minauda :
    – Je n’oublie pas, moi, qu’un sentiment très tendre nous a unis il y a de cela bien longtemps. Je n’oublie pas que tu as été le premier homme qui m’a tenue, vierge ignorante et pure, dans tes bras. Ah ! Landry, Landry, est-ce qu’une femme peut oublier son premier amour !
    « Vieille guenon ! songea Landry Coquenard, vieille rôtisseuse de manches à balais, qui essaie de me faire croire que j’ai été le premier ! Comme si je ne savais pas qu’on pourrait lever une compagnie, rien qu’avec ceux qui m’ont précédé ! »
    Et, tout haut, avec une certaine rudesse :
    – Or çà ! que fais-tu ici ! toi ?
    – Mais je suis chez moi, ici ! s’écria La Gorelle. Et avec orgueil :
    – Je suis au service de Son Altesse. Je suis au service de la lingerie. Ah ! c’est une vraie bénédiction pour moi, d’être entrée au service d’une princesse aussi riche et aussi généreuse que Son Altesse. Depuis quelques jours que je la connais, j’ai mis plus d’argent de côté que je n’en ai économisé en vingt ans. Que cela dure seulement un an, et je puis me retirer, m’en aller vivre de mes rentes dans une maison à moi à la campagne.
    Elle aurait pu continuer longtemps ainsi. Mais, à ce moment, d ’ Albaran parut. La Gorelle oublia instantanément Landry Coquenard, plongea dans sa révérence la plus humble, se coula vivement vers la porte la plus rapprochée et disparut comme par enchantement. Landry Coquenard ne fit pas attention à cette fuite rapide. Il se disait :
    « Ah ! La Gorelle est au service de cette duchesse à qui tout le monde ici donne le titre d’Altesse ! Voilà qui m’explique qu’elle soit instruite de choses que je pensais ignorées de tout le monde. »
    Et il suivit, sans mot dire, d’Albaran qui lui faisait signe. Au bout d’une heure environ, il sortit de l’hôtel de Sorrientès et reprit le chemin de la rue de la Cossonnerie. Il faut croire qu’il s’était très bien entendu avec l’énigmatique duchesse de Sorrientès, car il paraissait radieux.
    Quelques instants plus tard, le comte de Valvert rentrait à son tour. Pas plus que la veille, il ne s’aperçut que Landry Coquenard avait profité de son absence pour sortir de son côté. Lui aussi, il était radieux. Seulement, lui, il ne se fit pas faute d’étaler sa joie et de dire d’où elle provenait.
    – Landry, s’écria-t-il en entrant, je l’ai vue ! Elle a daigné m’adresser un sourire. Vive la vie ! Landry, j’ai de la joie et du soleil plein le cœur !
    – Elle y viendra, monsieur, déclara sentencieusement Landry Coquenard, je vous dis qu’elle y viendra.
    – A quoi, Landry ?
    – A vous aimer, par les tripes de Belzébuth ! Mais dites-moi, monsieur, lui avez-vous parlé, cette fois-ci ?
    – Je n’ai pas osé l’aborder, avoua piteusement Valvert.
    Cette

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