Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La Flèche noire

La Flèche noire

Titel: La Flèche noire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robert Louis Stevenson
Vom Netzwerk:
sous les entrées voûtées, et tout saupoudrés de neige   ; et ce ne fut qu’après avoir échangé un mot avec eux que les conducteurs de Dick furent autorisés à passer et à entrer dans le vaisseau de l’édifice sacré.
    L’église était vaguement éclairée par les cierges du grand autel, et par une ou deux lampes qui pendaient de la voûte devant les chapelles particulières des familles illustres. Au milieu du chœur, l’espion mort était étendu sur une bière, les membres pieusement rassemblés.
    Un murmure précipité de prières résonnait le long des arceaux   ; des figures encapuchonnées étaient agenouillées dans les stalles du chœur, et sur les marches du grand autel un prêtre en habits pontificaux disait la messe.
    À cette nouvelle entrée, une des figures encapuchonnées se leva, et, descendant les marches qui élevaient le niveau du chœur au-dessus de celui de la nef, demanda au premier des quatre hommes ce qui les amenait dans l’église. Par respect pour le service et pour la mort, ils parlaient à voix basse   ; mais les échos de cet édifice grand et vide saisissaient leurs paroles et sourdement les répétaient et les répétaient le long des ailes.
    – Un moine   ! répliqua Sir Olivier (car c’était lui) quand il eut entendu le rapport de l’archer. Mon frère, je ne m’attendais pas à votre venue, ajouta-t-il, en se tournant vers le jeune Shelton. En toute politesse, qui êtes-vous   ? et à l’instance de qui venez-vous joindre vos prières aux nôtres   ?
    Dick, gardant son capuchon sur sa figure, fit signe à Sir Olivier de s’éloigner des archers d’un pas ou deux   ; et aussitôt que le prêtre l’eut fait – je ne peux espérer vous tromper, dit-il, ma vie est dans vos mains.
    Sir Olivier tressaillit violemment   ; ses grosses joues pâlirent, et un moment il garda le silence.
    – Richard, dit-il, qu’est-ce qui vous amène ici, je ne sais   ; mais je ne doute guère que ce soit mal. Cependant, pour la bonté passée, je ne voudrais pas vous livrer moi-même. Vous resterez là  jusqu’à ce que Lord Shoreby soit marié, et que tous soient rentrés sans encombre, et, si tout va bien, et si vous n’avez combiné aucun malheur, à la fin vous irez où vous voudrez. Mais, si vous poursuivez un but sanglant, que le sang retombe sur votre tête. Amen   !
    Et le prêtre se signa dévotement, se retourna et s’inclina dans la direction de l’autel.
    Là-dessus, il dit quelques mots aux soldats, et, prenant Dick par la main, le conduisit vers le chœur et le plaça dans la stalle à côté de la sienne, où, par pure décence, le jeune homme dut aussitôt s’agenouiller et paraître occupé de ses dévotions. Son esprit et ses yeux étaient pourtant sans cesse en mouvement. Il remarqua que trois des soldats, au lieu de retourner à la maison, avaient pris tranquillement une position avantageuse dans une aile   ; et il ne put douter qu’ils l’eussent fait par ordre de Sir Olivier. Il était donc pris au piège. Il lui faudrait passer la nuit dans la lueur spectrale et l’ombre de l’église, en face du visage pâle de celui qu’il avait tué   ; et, le matin, voir celle qu’il aimait, mariée à un autre sous ses yeux.
    Mais, malgré cela, il parvint à se dominer et se força à attendre patiemment la fin.

CHAPITRE IV

DANS L’ÉGLISE DE L’ABBAYE
    Dans l’église de Shoreby les prières continuèrent toute la nuit sans interruption, tantôt avec le chant des psaumes, tantôt avec une note ou deux sur la cloche.
    Rutter, l’espion, fut noblement veillé. Il était étendu là, tels qu’ils l’avaient arrangé, ses mains mortes croisées sur la poitrine, ses yeux morts fixant la voûte   ; et, tout près, dans la stalle, celui qui l’avait tué attendait avec angoisse la venue du matin.
    Une fois seulement, au cours des heures, Sir Olivier se pencha vers son captif.
    – Richard, murmura-t-il, mon fils, si vous me voulez du mal, je vous le certifie sur le salut de mon âme, vous vous en prenez à un innocent. Coupable aux yeux du ciel je me déclare moi-même, mais envers vous, je ne le suis, ni ne l’ai jamais été.
    – Mon père, répliqua Dick, du même ton de voix, croyez-moi, je n’ai aucun dessein   ; mais quant à votre innocence, je ne puis oublier que vous ne vous êtes disculpé que faiblement.
    – Un homme peut être innocemment coupable, répliqua le prêtre. Il peut être envoyé aveuglément en mission sans

Weitere Kostenlose Bücher