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La Flèche noire

La Flèche noire

Titel: La Flèche noire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robert Louis Stevenson
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rentré dans un silence convenable, que les deux jeunes filles firent sortir Richard Shelton de sa cachette, et lui racontèrent en détail ce qui s’était passé. Lui, de son côté, raconta la visite de l’espion, sa dangereuse découverte et sa fin rapide.
    Joanna s’appuya à demi évanouie contre la tenture.
    – Cela ne sert à rien, dit-elle. Je serai quand même mariée demain matin   !
    – Quoi   ! s’écria son amie. Et voici notre paladin qui chasse les lions comme des souris   ! Vous avez vraiment peu de confiance. Mais voyons, chasseur de lions. Donnez-nous quelque espoir   ; parlez, et faites nous entendre de hardis conseils.
    Dick était confus que l’exagération de ses propres paroles lui fût ainsi jetée à la figure   ; il rougit, mais parla avec fermeté.
    – En vérité, dit-il, nous sommes dans une mauvaise passe. Si, pourtant, je pouvais sortir de cette maison pour une demi-heure, je me dis en toute sincérité que tout pourrait encore aller   ; et, quant au mariage, il serait empêché.
    – Et, quant aux lions, contrefit la jeune fille, ils seront chassés.
    – Je vous demande pardon, dit Dick. Je ne parle pas en ce moment comme un homme qui se vante, mais plutôt comme quelqu’un qui cherche aide et conseil   ; car, si je ne sors pas de cette maison, à travers ces sentinelles, je puis faire moins que rien. Comprenez-moi, je vous prie.
    – Que disiez-vous qu’il était rustique, Joan   ? demanda la jeune fille. Je vous garantis qu’il a une bonne langue   ; sa parole est alerte, douce et hardie à plaisir. Que voulez-vous de plus   ?
    – Non, soupira Joanna, avec un sourire, on a changé mon ami Dick, c’est vrai. Quand je l’ai vu, il était fruste. Mais il importe peu   ; il n’y a pas de remède à mon pénible sort, et il faut que je sois Lady Shoreby.
    – Eh bien   ! donc, dit Dick, je vais tout de même tenter la chance. On ne fait pas grande attention à un frère, et si j’ai trouvé une bonne fée pour me conduire en haut, je puis en trouver une autre pour me faire descendre. Quel est le nom de l’espion   ?
    – Rutter, dit la jeune dame, et un excellent nom pour lui. Mais comment ferez-vous, chasseur de lions   ? Quelle est votre idée   ?
    – J’essaierai d’aller hardiment, droit devant moi, répliqua Dick   ; et, si quelqu’un m’arrête, je resterai impassible, et dirai que je vais prier pour Rutter. On doit être déjà en train de prier sur son pauvre cadavre.
    – La ruse est un peu simple, répliqua la jeune fille, mais peut réussir.
    – Non, dit le jeune ( Shelton, ce n’est pas de la ruse, mais de la pure témérité, ce qui vaut mieux parfois, dans les cas les plus difficiles.
    – Vous avez raison, dit-elle. Eh bien, allez, au nom de Marie, et que le Ciel vous protège   ! Vous laissez ici une pauvre fille qui vous aime absolument et une autre qui est de grand cœur votre amie. Soyez prudent en pensant à elles, et ne faites pas naufrage au port.
    – Oui, ajouta Joanna, allez, Dick. Vous ne risquez pas plus à partir qu’à rester. Allez, vous emportez mon cœur avec vous   : que les saints vous protègent   !
    Dick passa la première sentinelle d’un air si assuré, que l’homme simplement s’agita et le fixa   ; mais, au second palier, l’homme mit sa lance en travers et le somma de dire, ce qu’il voulait.
    –  Pax vobiscum, répondit Dick. Je vais prier sur le corps de ce pauvre Rutter.
    – Possible, répliqua la sentinelle, mais il ne vous est pas permis d’aller seul.
    Il se pencha sur la balustrade de chêne et siffla un son aigu. – Quelqu’un vient   ! cria-t-il   ; et il fit signe à Dick de passer.
    Au pied de l’escalier, il trouva la garde sur pieds, attendant son arrivée   ; et, quand il eut répété son histoire, le chef du poste désigna quatre hommes pour l’accompagner à l’église.
    – Ne le laissez pas échapper, mes braves, dit-il, conduisez-le à Sir Olivier, sous peine de la vie   !
    La porte fut ouverte, un homme prit Dick sous chaque bras, un autre marcha devant avec une torche, et le quatrième, l’arc brandi, et la flèche sur la corde, fermait la marche. Dans cet ordre ils traversèrent le jardin sous l’obscurité épaisse de la nuit et la neige voltigeante, et s’approchèrent des fenêtres faiblement éclairées de l’église de l’abbaye.
    À la porte ouest un piquet d’archers était placé, profitant du peu d’abri qu’ils pouvaient trouver

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