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La Flèche noire

La Flèche noire

Titel: La Flèche noire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robert Louis Stevenson
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je suis un peu votre capitaine et un peu votre débiteur   ! Allez   !
    Le faux moine était maintenant en train derecouvrer quelque peu l’usage de son intelligence   ; et la vibration de la voix de Dick, et l’éclat de son regard imprimèrent le sens de ses paroles.
    – Par la messe, cria Lawless, si on n’a pas besoin de moi, je peux m’en aller   ; et il s’en retourna, suivant le corridor d’un pas incertain, puis descendit les étages en se cognant aux murs.
    Sitôt qu’il fut hors de vue, Dick retourna à sa cachette, absolument résolu à voir l’affaire jusqu’au bout. La prudence l’invitait à s’en aller   ; mais l’amour et la curiosité l’emportèrent.
    Le temps s’écoula lentement pour le jeune homme, serré debout derrière la tenture. Le feu dans la chambre s’éteignit peu àpeu, la lampe baissait et fumait, et toujours aucun signe de retour de qui que ce fût vers les parties hautes de la maison, toujours le bruit confus et le cliquetis du souper résonnait de loin en bas, et toujours, sous l’épaisse chute de neige, la ville de Shoreby reposait silencieuse des deux côtés.
    À la fin cependant, des pas et des voix s’approchèrent dans l’escalier, et bientôt après plusieurs des hôtes de Sir Daniel arrivèrent au palier, et, prenant le corridor, aperçurent la tenture déchirée et le corps de l’espion.
    Plusieurs coururent en avant et plusieurs en arrière et tous ensemble se mirent à crier.
    Au bruit de leurs cris, hôtes, hommes d’armes, dames, serviteurs, et en un mot tous les habitants de cette grande maison, arrivèrent, accourant dans toutes les directions, joignant leurs voix au tumulte.
    Bientôt on s’écarta, et Sir Daniel s’avança en personne, suivi du fiancé du lendemain, Lord Shoreby.
    – Monseigneur, dit Sir Daniel, ne vous ai-je pas parlé de ces drôles de la Flèche-Noire   ? La preuve, regardez   ! La voici, et, par la croix mon compère, sur un de vos hommes, à moins qu’il ne vous ait volé vos couleurs.
    – Pardieu, c’était un de mes hommes, répliqua Lord Shoreby, reculant. Je voudrais en avoir beaucoup comme lui. Il était fin comme un basset et discret comme une taupe.
    – Eh compère, vraiment   ? demanda Sir Daniel finement. Et qu’était-il venu flairer si haut dans ma pauvre maison   ? Mais il ne flairera plus.
    – Ne vous plaise, Sir Daniel, dit quelqu’un, il y a un papier avec quelque chose d’écrit dessus, épinglé sur sa poitrine.
    – Donnez-le-moi, et la flèche, et tout, dit le chevalier, et, lorsqu’il eut pris le trait dans sa main, il resta quelque temps à le contempler dans une méditation sombre.
    – Oui, dit-il, s’adressant à Lord Shoreby, c’est une haine qui me poursuit durement et me tient serré. Ce bois noir ou son pareil exact me jettera aussi à terre. Et, compère, souffrez qu’un simple chevalier vous conseille   ; et si ces chiens commencent à prendre votre vent, fuyez   ! C’est comme une maladie… toujours suspendue sur notre tête. Mais voyons ce qu’ils ont écrit. C’est comme je le pensais, Monseigneur, vous êtes marqué comme un vieux chêne par le bûcheron   ; demain ou le jour suivant, par là passera la hache. Mais qu’avez-vous écrit dans une lettre   ?
    Lord Shoreby arracha le papier de la flèche, le lut, le froissa dans ses mains, et surmontant la répulsion qui l’avait jusqu’alors empêché de s’approcher se jeta àgenoux près du corps et fouilla anxieusement l’aumônière.
    Il se releva la mine quelque peu décontenancée.
    – Compère, dit-il, j’ai vraiment perdu une lettre à laquelle je tenais beaucoup, et si je pouvais mettre la main sur le drôle qui l’a prise, il irait tout droit orner une potence. Mais assurons-nous d’abord des issues de la maison. Assez de mal a déjà été fait, par saint Georges   !
    Des sentinelles furent postées tout autour de la maison et du jardin. Une sentinelle à chaque palier   ; toute une troupe dans le grand vestibule, et une autre encore autour du feu de joie sous le hangar. La suite de Sir Daniel était grossie de celle de Lord Shoreby   ; ainsi l’on ne manquait pas d’hommes ni d’armes pour la sécurité de la maison, ou pour prendre au piège un ennemi caché, s’il y en avait.
    En attendant, le corps de l’espion fut emporté, sous la neige tombante, et déposé dans l’église de l’abbaye.
    Ce fut seulement après toutes ces dispositions prises, et lorsque tout fut

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