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La France et les étrangers: du milieu du XIXe siècle à nos jours

La France et les étrangers: du milieu du XIXe siècle à nos jours

Titel: La France et les étrangers: du milieu du XIXe siècle à nos jours Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christophe Verneuil
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que votre manière d'être. Vous étiez exactement le modèle dont j'avais besoin. ª
    Gênée, la jeune doctoresse répondit: ´ Dieu du ciel !
    Jamais encore on ne m'avait prise pour modèle ! Mon chou, vous êtes définitivement fichue !
    - Ne l'écoutez pas, intervint Dom, qui suivait cet échange en souriant. C'est le plus beau modèle que je connaisse. Ses protestations ne sont que des shmontses.
    - Des shmontses ? fit Ginger, se tournant vers lui en riant.
    -Je suis écrivain, et c'est mon boulot de ramasser tout ce qui passe à ma portée. Une bonne expression, je la note. Peux pas être bl‚mé pour cela.
    - Des foutaises, hein?ª protesta hypocritement Ginger en traduisant le terme à l'intention de Jorja-laquelle, à cet instant, comprit que le coeur de Dominick était déjà pris ailleurs et qu'il était payé de retour. Chose comique, ni l'un ni l'autre ne semblaient encore s'en rendre compte.
    Ils quittèrent la petite ville d'Elko et prirent la route du motel, situé à une cinquantaine de kilomètres de là. A l'est, le crépuscule cédait la place à la nuit. Dom et Ginger racontèrent à Jorja ce qui s'était passé avant son arrivée. La jeune femme avait de plus en plus de mal à conserver la bonne humeur qui était la sienne en descendant d'avion. Et tandis que la voiture roulait dans la campagne désolée, Jorja se demanda si ce lieu était bien, comme elle l'avait d'abord cru, le seuil d'une nouvelle vie... ou la porte ouverte sur le tombeau.
    Dès que le Lear se fut posé à Salt Lake City, dans l'Utah, Jack Twist monta à bord d'un Cessna de louage piloté par une sorte de colosse affable au visage barré
    d'une énorme moustache noire. Ils arrivèrent à Elko, dans le Nevada, à quatre heures cinquante-trois de l'après-midi, aux derniers rayons du soleil.
    L'aérogare était trop petite pour qu'il y ait un bureau de location de voitures, mais il y avait en revanche une petite compagnie de taxis. Jack demanda à un chauffeur de l'emmener-lui et ses trois grosses valises-chez un concessionnaire Jeep, o˘ il stupéfia le vendeur en payant comptant et en espèces une Cherokee à quatre roues motrices.
    Jack s'éloigna dans son véhicule et, pour la première fois, chercha à savoir s'il était suivi. A plusieurs reprises, il lança des regards dans les rétroviseurs, mais il ne vit rien de suspect.
    Il s'arrêta à proximité d'un petit supermarché, tout au bout du parking, loin des néons tapageurs, et observa la rue plongée dans la pénombre.
    Il ne vit personne.
    Ce qui ne voulait pas dire qu'ils n'étaient pas là.
    Il entra dans le supermarché et acheta une carte des environs, une lampe de poche, une brique d'un demi-litre de lait, deux paquets de boeuf séché, un paquet de g‚teaux au chocolat et, sans trop savoir pourquoi, une chose portant le nom de ´ Hamwich ª, sorte de barre faite de p‚té de jambon, de viande séchée, d'épi-ces et de vitamines-´ l'aliment idéal pour les cam-peurs et les sportifs ª, comme le disait la publicité. A l'intérieur du sachet translucide était tassée une sorte de p‚te brun‚tre portant la mention VIANDE VERITABLE. C'était à la fois à hurler de rire et triste à pleurer parce que c'était là le fin du fin d'un pays pour la défense duquel il était allé se battre en Amérique centrale...
    En sortant du supermarché, il observa les environs, mais à nouveau, il ne vit rien de suspect.
    Il marcha vers la Cherokee, souleva le hayon. Il ouvrit une valise et en sortit un sac à dos en nylon, le Beretta, un chargeur plein, une boîte de munitions calibre 32 et un silencieux. Il rangea dans le sac à dos les marchandises qu'il venait d'acheter vissa le silencieux, enclencha le chargeur. quand il éut réparti toutes les cartouches dans les poches de sa veste de cuir, il referma le hayon.

    Une fois au volant, il posa le Beretta sur le siège de droite, le dissimula sous le sac en papier qui avait contenu les provisions, alluma la torche et passa quelques minutes à étudier la carte des environs. Puis il éteignit la lampe et repoussa la carte. Il était prêt à affronter l'ennemi.
    Pendant cinq minutes, il sillonna les rues d'Elko afin de semer d'éventuels poursuivants. Mais il n'y avait toujours personne.
    Il s'arrêta tout au fond d'une impasse et tira d'une valise un récepteur de contrôle à bande large. Cet appareil, gros comme deux paquets de cigarettes, possédait une antenne télescopique et recevait toutes les bandes radio

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