La France et les étrangers: du milieu du XIXe siècle à nos jours
possibles, de 30 à 120 MHz, ce qui incluait donc la FM comprise entre 88 et 108 MHz. Si un émetteur de surveillance à distance avait été fixé
sur la jeep pendant qu'il faisait ses courses, son récepteur ne manquerait pas de le lui signaler. Gr‚ce à un système de boucle en feed-back, le récepteur adresse-rait alors des signaux extrêmement perçants aux oreilles indiscrètes.
Jack sortit l'antenne, fit le tour du véhicule.
Rien. La Cherokee n'était pas sur écoute.
Personne ne le surveillait. Et cela lui donna la chair de poule.
L'inexplicable lui donnait toujours la chair de poule.
quand on ne comprend pas une situation, cela veut dire habituellement qu'on passe à côté de quelque chose d'important. Pour passer à côté de quelque chose d'important, il faut avoir un ángle mort ª. Et quand on a un ángle mort ª, on a toutes les chances de se faire avoir au moment o˘ l'on s'y attend le moins.
En alerte, Jack Twist quitta Elko par la route 51 et prit la direction du nord. Puis il tourna vers l'ouest, s'engagea sur des sentiers et des pistes à peine pratica-bles et se retrouva derrière le Tranquility Motel sans avoir eu besoin d'emprunter la nationale 80.
Il coupa ensuite à travers les broussailles.
A ce moment, les nuages s'écartèrent pour révéler une lune presque pleine; il put éteindre les phares et continuer à avancer.
La Cherokee aborda le flanc d'une petite colline et s'arrêta quasiment au sommet. Le Tranquility Motel était à deux kilomètres de là, en contrebas. Seules quelques fenêtres étaient éclairées. Ou l'établissement était fermé, ou il y avait très peu de clients. Jack ne voulait pas qu'on l'entende arriver. Il coupa le contact et sauta à bas de la Cherokee.
Il laissa le Beretta et ne prit avec lui que sa mitraillette Uzi. Il n'envisageait pas un affrontement en règle.
Pas encore, du moins. Malgré tout, il était prêt à répliquer au moindre accès de violence.
En plus de l'Uzi-et d'un chargeur de rechange-, il prit le sac à dos plein de provisions, un micro directionnel fonctionnant sur piles et le viseur Star Tron, destiné à la vision nocturne. Il enfila des gants et un passe-montagne.
Jack trouva la promenade revigorante. La nuit était fraîche et la brise vivifiante.
Il s'était habillé chaudement et confortablement dès son départ de New York. Avec sa veste de cuir fourrée, son gros pull, ses chaussures de marche et son pantalon de toile épaisse, c'était un individu vêtu comme un trappeur que les pilotes avaient conduit à Salt Lake City, puis à Elko. Mais ils n'avaient pas émis la moindre remarque. quand on peut s'offrir sans sourciller la location d'un jet, on a bien le droit de porter les vêtements de son choix.
Jack marcha donc jusqu'à ce qu'il trouve un poste d'observation convenable sur la pente sud d'une colline, à quatre cents mètres environ derrière le motel.
Il s'assit dans l'herbe et posa à côté de lui la mitraillette et le sac à dos.
Le Star Tron était capable de capter la moindre luminosité-lumière émise par les étoiles, phospho-rescence naturelle de la neige et de certaines plantes, traces d'électricité-et de l'amplifier quatre-vingt-cinq mille fois, transformant ainsi la nuit la plus noire en un jour gris‚tre.
Plaçant ses coudes sur le sol, il braqua le Star Tron sur le motel. L'arrière du b‚timent apparaissait si distinctement qu'il constata tout de suite qu'il n'y avait personne de caché. Les chambres ne donnaient que sur le devant. La partie centrale, un peu surélevée, était toutefois équipée de fenêtres-les appartements des propriétaires, très certainement-, mais des stores et des rideaux l'empêchaient de voir à l'intérieur.
Il rangea le Star Tron dans le sac à dos et prit le micro directionnel, semblable à une arme du futur. Un tel appareil pouvait enregistrer une conversation à
quelque cinq cents mètres, plus encore quand les conditions étaient optimales. Il ôta son passe-montagne et plaça l'écouteur sur ses oreilles avant de diriger le micro vers la fenêtre masquée par des doubles rideaux. Aussitôt, il saisit des bribes de conversation, des mots épars qui ne voulaient rien dire. La fenêtre était masquée, le vent soufflait trop fort et il était trop loin. Il décida de se rapprocher.
Reprenant l'Uzi, il marcha en silence parmi les broussailles jusqu'à un second poste d'observation, situé celui-ci à moins de cent mètres de la b‚tisse. Il pointa à
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