La France et les étrangers: du milieu du XIXe siècle à nos jours
source est ailleurs, en quelque chose de bien plus étrange, bien que je n'aie pas la moindre idée de ce que c'est.
-Mais cette certitude, elle est de quel ordre ?
-Je le sais, c'est tout. Profondément en moi, je le sais.
-Oh oui, moi aussi, intervint Brendan avec bonne humeur, tandis que les autres venaient les entourer.
Vous aviez raison, Ginger, en pensant que le pouvoir était en nous, et cela depuis ce 6 juillet. Mais pas sur la façon dont nous l'avions acquis... Comme Dom l'a dit, au beau milieu de ce chaos, j'ai senti que la contamination biologique n'était pas la bonne explication. Tout comme Dom cependant, je n'ai pas la moindre idée sur l'origine de ce pouvoir, mais on peut en effet écarter cet aspect de votre théorie. ª
C'était fou. Vraiment fou.
Il regarda tous ceux qui faisaient cercle autour de lui. Certains détournèrent les yeux, comme s'il était devenu dangereux. D'autres-principalement Jack Twist, Ernie et Jorja-soutinrent son regard, sans pour autant parvenir à dissimuler leur gêne ou leur appréhension.
´ Bien, dit Jack en rompant le charme. Je crois qu'il est l'heure de nous séparer. Nous avons beaucoup à
faire demain.
-Demain, dit Ginger, nous dévoilerons une autre partie du mystère. Nous progressons à pas de géant. ª
Demain, se dit Dom, nous serons peut-être tous morts. Ou pire encore.
Le colonel Leland Falkirk avait une migraine atroce.
Gr‚ce à son nouveau don d'introspection-acquis progressivement depuis sa participation aux événements survenus deux étés auparavant-, il se rendait parfaitement compte qu'il trouvait un certain plaisir à ce que l'aspirine n'e˚t pas fait effet. Il profitait de sa migraine comme de tout ce qui pouvait le faire souffrir et tirait une force et une énergie, non dénuées de perversité, des élancements incessants dont étaient l'objet ses tempes et son front.
Le lieutenant Horner était parti. Falkirk se retrouvait seul dans ce bureau qu'on lui avait assigné dans le centre d'essais de Shenkfield, mais il n'attendait plus de nouvelles de Chicago. Elles étaient arrivées peu après le départ du lieutenant, et elles étaient loin d'être bonnes.
Le siège de la maison de Calvin Sharkle, à Evanston avait débuté le matin même et se poursuivait; il durerait encore au moins une bonne douzaine d'heures.
Dans la mesure du possible, le colonel ne voulait pas lancer ses hommes dans un nouveau barrage de la nationale 80 et une nouvelle mise en quarantaine du Tranquility Motel tant qu'il ne serait pas certain de la mise en échec de l'opération à la suite de révélations faites par Sharkle aux autorités ou aux médias de l'Illinois. Ce retard rendait Falkirk nerveux. Il se disait qu'il pouvait se permettre de patienter un jour de plus.
Cependant si le siège de la maison de l'Illinois n'était pas terminé le lendemain soir au coucher du soleil, il donnerait l'ordre d'encercler le motel-malgré tous les risques que cela comportait.
Le colonel avait également appris de son correspondant à Chicago que des agents avaient discrètement approché Emmeline Halbourg et Winton Tolk et qu'ils avaient de bonnes raisons de croire que leurs guérisons miraculeuses ne pouvaient s'expliquer par les seuls progrès de la médecine. La reconstitution des faits et gestes du père Wycazik le jour de NoÎl-y compris ses visites à Emmy, au policier blessé et aux médecins de l'hôpital-confirmait que le prêtre était convaincu de la responsabilité bénéfique de Brendan Cronin.
Ce n'est que la veille, dimanche, que le colonel avait été mis au courant des dons de guérisseur du jeune prêtre. Il avait capté une conversation téléphonique entre Dominick Corvaisis, au motel, et le père Wycazik, dans son rectorat de Chicago. Cette conversation l'aurait littéralement ébranlé si les événements du samedi soir ne l'avaient préparé à l'inattendu.
Samedi soir, quand Corvaisis était arrivé au Tranquility Motel, Leland Falkirk et ses experts avaient écouté, incrédules, les premières conversations entre les Block et l'écrivain. La description de la sarabande des lunes en papier dans la maison de Zeb Lomack semblait le fruit de l'imagination délirante d'un individu passablement déséquilibré.
Un peu plus tard, l'écrivain avait tenté de reconstituer les minutes précédant l'événement du 6 juillet au soir. Ce qui était advenu alors était étonnant, mais avait été confirmé par l'équipe de surveillance placée au
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