La France et les étrangers: du milieu du XIXe siècle à nos jours
sud du motel ainsi que par le mouchard du téléphone public du restaurant. Dans la salle, tout s'était mis à trembler; un grondement étrange s'était élevé, suivi d'un hurlement électronique qui avait culminé
avec l'explosion des fenêtres.
Ces phénomènes constituaient une surprise totale-et très désagréable-pour Falkirk ainsi que pour tous ceux travaillant sur cette opération, principalement les scientifiques. Le lendemain, la découverte du pouvoir de guérison de Cronin n'avait fait que renforcer leur excitation. Dans un premier temps, tout cela leur avait paru inexplicable. Puis, après y avoir réfléchi, Leland avait imaginé une théorie qui lui glaçait le sang dans les veines. Les scientifiques parvenaient aux mêmes conclusions et nombreux étaient ceux que la peur paralysait autant que le colonel.
Tout était possible à présent et l'on ne savait plus ce qui pouvait survenir.
Unique consolation, pour l'instant, seuls Corvaisis et le prêtre semblaient être... infectés. Peut-être ínfectés ª n'était-il pas le terme exact. Peut-être aurait-il fallu dire possédés ª.
Même si le siège de la maison de Sharkle s'achevait demain, même si la possibilité d'un contact avec les médias n'était plus à redouter, Leland Falkirk ne pourrait attaquer le motel en toute sérénité. Corvaisis et Cronin-et pourquoi pas les autres témoins ?
- seraient peut-être plus difficiles à intercepter qu'il y a deux étés. Si Corvaisis et Cronin n'étaient plus entièrement eux-mêmes, s'il y avait maintenant en eux quelqu'un d'autre-quelque chose d'autre-, il pourrait même être totalement impossible de les arrêter.
Falkirk quitta le bureau et traversa plusieurs pièces aveugles avant de parvenir au centre de communications, o˘ le lieutenant Horner et le sergent Fixx étaient assis à une table. ´ Dites aux hommes qu'ils peuvent se détendre, lança le colonel. Il n'y aura rien ce soir.
Je vais attendre un jour de plus pour voir si ça s'arrange du côté de Chicago.
-Justement, j'allais venir vous voir, dit Horner. Il y a du nouveau au motel. Ils sont enfin sortis du restaurant. Twist a ramené une jeep Cherokee qu'il avait dissimulée dans les collines. Il a pris Jorja Monatella et le prêtre et ils sont partis tous les trois pour Elko.
-qu'est-ce qu'ils vont faire là-bas à cette heure-ci ? ª dit Falkirk.
Horner fit un signe à Fixx qui, des écouteurs sur la tête, écoutait ce qui se passait au motel. ´ D'après ce que nous avons entendu, les autres sont allés se coucher. Twist, Monatella et Cronin se sont éloignés pour que nous ne puissions prendre tout le monde d'un seul coup de filet. C'est l'idée de Twist, bien entendu.
-Il ne manquait plus que ça, dit Falkirk en mas-sant ses tempes douloureuses. Bon, on laisse quand même tomber pour ce soir.
- Et demain ? qu'est-ce qu'on fera s'ils se séparent aussi ?
- Nous les ferons suivre dans la matinée, dit Falkirk.
-Cela va poser de gros problèmes s'il faut les coincer autre part que dans le motel, dit Horner. A Elko, par exemple.
-Si nous ne pouvons les arrêter, il faudra les descendre. C'est aussi simple que cela. ª Le colonel Falkirk tira une chaise et s'installa à la table. ´ Voyons à présent les détails si nous voulons que nos agents soient en place avant l'aube... ª
Mardi 14 janvier
Il était sept heures et demie du matin. Le père Stefan Wycazik avait reçu, tard dans la nuit, un appel téléphonique de Brendan Cronin et voici qu'il se préparait à
partir pour Evanston, dernier domicile connu de Calvin Sharkle, le routier qui avait séjourné au Tranquility Motel l'été de l'année dernière, mais dont le téléphone était maintenant coupé. Debout dans la cuisine du rectorat, Wycazik boutonna son manteau et mit sa capuche.
Le père Michael Ge~l rano avait célébré la première messe et prenait son petit déjeuner quand le téléphone retentit.
Śi c'est pour moi je suis parti ª, dit Wycazik.
Il enfila ses gants et se dirigea vers la porte, mais Michael Gerrano lui tendit le combiné.
Ć'est Winton Tolk, dit Michael. Le policier à qui Brendan a sauvé la vie. Il dit qu'il veut parler à Brendan, il a l'air complètement hystérique. ª
Stefan prit le combiné et se présenta.
La voix du policier était tendue, au bord de la panique. ´ Mon père, il faut que je parle tout de suite à
Brendan Cronin, ça ne peut pas attendre.
- Désolé, dit Wycazik, mais il n'est pas là. Il est même
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