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La France et les étrangers: du milieu du XIXe siècle à nos jours

La France et les étrangers: du milieu du XIXe siècle à nos jours

Titel: La France et les étrangers: du milieu du XIXe siècle à nos jours Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christophe Verneuil
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très loin d'ici. qu'est-ce qui se passe ? Je peux peut-être vous aider.
    -Cronin, répéta Tolk d'une voix balbutiante. Il...
    il s'est passé quelque chose. Seigneur, je ne comprends rien du tout à tout ça mais je suis s˚r que... que Brendan a quelque chose à voir là-dedans.
    - D'o˘ appelez-vous ?
    -Je suis dans le quartier d'Uptown. Il y a eu une bagarre, des coups de couteau, des coups de feu... C'est horrible. …coutez, je veux que Brendan vienne ici, il pourra tout m'expliquer... Il faut qu'il vienne absolument ! ª
    Wycazik parvint à obtenir de Winton Tolk l'adresse exacte o˘ il se trouvait. Il quitta le rectorat à toute allure, roula un peu trop vite et arriva moins d'une demi-heure plus tard non loin d'un p‚té de maisons toutes identiques, des b‚tisses de six étages aux façades de brique. Des voitures de police barraient la rue, côte à côte avec des véhicules banalisés et des ambulances. Des gyrophares tournaient en silence, des radios crépitaient. Deux officiers empêchaient les badauds de passer. Le père Wycazik se présenta et l'un des deux hommes lui dit que le drame s'était déroulé
    au troisième étage, appartement 3 B, celui de la famille Mendoza.
    La porte de l'appartement était grande ouverte.
    Wycazik entra et découvrit tout de suite un canapé
    beige couvert de sang à tel point que, par endroits, les coussins paraissaient noirs. Il y avait aussi du sang sur la lampe de chevet, la table basse, les étagères et une partie du tapis.
    Wycazik enleva son chapeau et fit deux pas dans le living. La pièce était bondée d'inspecteurs, de policiers en uniforme, de spécialistes envoyés par le laboratoire central-une douzaine d'hommes, au total. Apparemment, les spécialistes avaient terminé leur travail.
    Un inspecteur était assis à table en compagnie d'une femme d'une quarantaine d'années de type sud-américain. Il lui posait des questions-le père Wycazik l'entendit l'appeler ´madame Mendoza ª - et notait ses réponses sur des formulaires. Elle semblait désireuse de coopérer, mais était distraite par les allées et venues d'un homme de son ‚ge, son mari probablement qui portait un enfant dans les bras. Le gosse ne devait pas avoir plus de six ans. Mendoza ne cessait de lui parler à voix basse, de lui caresser les joues. Visiblement, cet homme avait failli perdre son fils et il avait besoin de ce contact physique pour s'assurer que le pire n'était pas arrivé.
    Un des policiers remarqua le prêtre et dit: ´ Vous êtes le père Wycazik ? ª
    Chacun se tut en entendant mentionner ce nom.
    que se passe-t-il ici ? se demanda Wycazik, mal à

    l'aise.
    Śuivez-moi, je vous prie ª, dit le policier.
    Le prêtre ôta ses gants. Tout le monde s'écarta pour les laisser passer. Ils entrèrent dans une chambre, o˘
    Winton Tolk et un autre policier étaient assis au bord du lit. ´ Le père Wycazik est ici ª, dit le guide de Stefan, puis il se retira.
    Tolk était penché en avant, les coudes sur les genoux, le visage caché dans les mains. Il ne bougea pas.
    L'autre policier se leva et se présenta. ´ Paul Armes, l'associé de Winton. Je crois que... enfin, il vaudrait mieux que vous parliez avec Win. Je vais vous laisser. ª
    Il s'éclipsa et referma la porte derrière lui.
    C'était une pièce assez petite. Il n'y avait de place que pour le lit, une table de nuit, une minuscule coiffeuse et une chaise. Wycazik tourna la chaise et s'installa juste devant Winton Tolk. Leurs genoux se touchaient presque.
    ´ Winton que s'est-il passé ? ª
    Tolk releva la tête et le prêtre fut surpris par l'expression de son visage. Sur ses traits transparais-saient une excitation formidable, qu'il semblait ne pas pouvoir contenir, mais aussi un sentiment indéfinissable, quelque chose qui l'empêchait de s'abandonner pleinement au plaisir.
    ´ Mon père, qui est Brendan Cronin ? ª
    Stefan hésita, puis décida de dire toute la vérité.
    Ć'est un prêtre.
    - Ce n'est pas ce qu'on nous avait dit. ª
    Stefan soupira et acquiesça. Il expliqua comment Brendan avait perdu la foi, comment il s'était retrouvé
    avec une patrouille de police. Ón ne vous avait pas dit qu'il était prêtre parce que vous l'auriez traité différemment... et parce que je voulais lui épargner une certaine gêne.
    - Un prêtre déchu, murmura Winton, éberlué.

    - Non, pas déchu, mais en danger, répliqua le père Wycazik. Avec le temps, il retrouvera la foi.
    - Comment a-t-il pu me guérir quand j'ai

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