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La France et les étrangers: du milieu du XIXe siècle à nos jours

La France et les étrangers: du milieu du XIXe siècle à nos jours

Titel: La France et les étrangers: du milieu du XIXe siècle à nos jours Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christophe Verneuil
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été
    blessé ? Comment a-t-il accompli ce... miracle ? Comment ?
    - Pourquoi parlez-vous de miracle ?
    -J'ai reçu deux balles en pleine poitrine, à bout portant. Trois jours plus tard, je sortais de l'hôpital !
    Trois jours ! ª Winton déboutonna sa chemise et souleva son tricot de corps pour dévoiler sa poitrine. ´ Les cicatrices... ª
    Le père Wycazik frissonna. Bien qu'il f˚t déjà près de Winton, il se rapprocha pour mieux voir. La poitrine du policier ne portait pas la moindre cicatrice.
    Rien que deux points de la taille d'un gros grain de beauté.
    ´ quand êtes-vous allé voir votre médecin pour la dernière fois ? demanda Wycazik. Il a vu cela ? ª
    Tolk se reboutonna, les mains tremblantes. ´ J'ai vu Sonneford il y a une semaine. Les fils avaient été enlevés peu de temps auparavant et l'ensemble n'était pas très beau à voir. Ce n'est que depuis quatre jours que les cicatrices disparaissent. Je vous jure, mon père, si je reste assez longtemps devant un miroir, je peux les voir diminuer de diamètre. ª
    Le policier remit sa chemise en place dans son pantalon. ´ Je repense souvent à la visite que vous m'avez rendue à l'hôpital, le jour de NoÎl. Et plus j'y réfléchis, plus je trouve votre comportement bizarre. Je me souviens de ce que vous m'avez dit des questions que vous m'avez posées à propos de Brendan. Et je me demande... oui, je me demande s'il a guéri quelqu'un d'autre.
    -Oui Winton, mais pardonnez-moi, je ne peux rien vous dire de plus. Mais vous, dites-moi plutôt ce qui se passe ici. Pourquoi la police se trouve-t-elle dans cet appartement ? ª
    Le visage de Winton Tolk parut s'illuminer un instant, puis la peur se manifesta dans ses yeux. Sa voix vibrait sous le coup de l'émotion. Ón était en patrouille, Paul et moi. On a eu un appel. A cette adresse. On est arrivés, il y avait un gosse de seize ans complètement défoncé à la PCP.
    - C'est une drogue ?
    -Oui, on appelle ça la "poussière blanche". Elle rend dingue. «a bouffe littéralement les cellules nerveuses. Donc, on a trouvé ce gosse. On a su par la suite qu'il s'appelait Ernesto, c'est le neveu de Mme Mendoza. Il a affaire à la justice depuis l'‚ge de onze ans.
    Six inculpations, dont deux plutôt sérieuses. quand on est arrivés, il était nu comme un ver, il poussait des hurlements et les yeux lui sortaient de la tête. ª
    Winton parlait de façon plus mécanique, comme s'il revivait vraiment la scène.
    Érnesto a pris Hector-c'est le petit que vous avez d˚ voir en entrant-et il l'a traîné sur le sofa avant de lui coller une lame d'au moins quinze centimètres sur la gorge. M. Mendoza... il est devenu complètement fou, il voulait arracher Hector à Ernesto mais en même temps, il avait peur que l'autre ne l'égorge.
    C'était impossible de le raisonner, il ne comprenait rien du tout, il était sous l'effet de la PCP. Nous, on a dégainé, parce qu'on ne peut pas rester les mains nues devant un type qui a un couteau de cette taille.
    On a essayé de le calmer, d'éloigner Hector. Et puis tout à coup, il a tranché la gorge du gamin d'une oreille à l'autre et il a levé son couteau tout dégouli-nant de sang comme pour le poignarder. C'est alors qu'on a tiré. Il s'est écroulé sur Hector et on a dégagé
    le gamin qui hurlait. Il avait plaqué ses mains sur sa gorge, le sang bouillonnait entre ses doigts, il allait se vider complètement... ª
    Le policier reprit son souffle et secoua la tête, comme pour échapper à la vision d'horreur qu'il venait d'évoquer. D'une voix tremblotante, il dit: Íl n'y a rien à faire dans ces cas-là, mon père. Les artères sont sectionnés, on se vide en moins d'une minute...
    Je suis tombé à genoux à côté du sofa, j'ai vu que le petit Hector allait mourir. Je savais que ça ne servait à rien, mais j'ai posé mes mains sur son cou comme si cela allait pouvoir empêcher l'hémorragie, retenir la vie. C'était si injuste, un petit gosse de cet ‚ge-là, il allait mourir devant moi et...
    -Et vous l'avez guéri, dit le père Wycazik d'une voix douce.

    - Oui, mon père, dit Winton Tolk. Le sang a cessé
    de couler. Je ne sais pas comment cela s'est produit, je n'ai rien compris, tout ce que je sais, c'est qu'il ne saignait plus. Il a ouvert les yeux, il m'a regardé. Lentement, j'ai ôté mes mains de sa gorge et quand j'ai regardé la... la blessure était refermée... ª
    Le policier s'arrêta de parler, des sanglots dans la voix, les yeux

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