La France et les étrangers: du milieu du XIXe siècle à nos jours
Tranquility Motel et le composa. Il n'obtint rien, pas même une sonnerie. Il recommença. La ligne était désespérément silencieuse.
Il se décida alors à appeler le rectorat de Sainte-Bernadette, à Chicago, o˘ le père Michael Gerrano répondit pratiquement tout de suite. ´ Michael, je suis bien arrivé à Elko, mais je ne parviens pas à contacter Brendan. Leur téléphone est en panne.
-Oui, fit Gerrano, je sais.
-Vous savez ? Expliquez-vous, enfin !
- Il y a quelques minutes, j'ai reçu un coup de fil d'un homme qui a refusé de se présenter, mais qui a dit être un ami de Ginger Weiss. C'est l'une des personnes qui se trouvent actuellement avec Brendan. Il m'a dit qu'elle lui avait téléphoné ce matin pour lui demander un certain nombre d'informations. Il a trouvé ce qu'elle désirait savoir, mais lui non plus ne pouvait la joindre au motel. Apparemment, elle avait envisagé ce type de problème; c'est pourquoi elle lui a donné notre numéro ainsi que celui d'amis vivant à Boston. Il devait donc nous communiquer les renseignements en sa possession et elle-même nous contacterait dès que possible.
- Il a refusé de décliner son identité, dites-vous ?
fit le père Wycazik, étonné. Et elle lui aurait demandé
des informations ?
-C'est cela, dit Michael Gerrano. A propos de deux choses. D'un endroit, l'entrepôt de Thunder Hill. Selon lui, cet entrepôt a toujours sa destination première: c'est un vaste lieu de stockage, parfaitement protégé, l'un des huit entrepôts répartis dans tout le pays.
L'autre information concerne un officier, un certain colonel Leland Falkirk; il dirige une section du Gisa, le Groupement d'intervention spécial de l'armée... ª
Les yeux tournés vers la tempête qui faisait rage au-dehors, le père Wycazik écouta Michael lui étaler les états de service du colonel Falkirk. Il ne se souviendrait jamais de tous les détails ! C'est alors que son curé lui dit que tout cela n'avait aucune importance.
´ M. X croit que seul un événement bien précis de la vie du colonel Falkirk peut avoir une incidence sur le sort des clients du Tranquility Motel.
-M. X ? demanda Wycazik.
- Eh bien oui, mon mystérieux correspondant. Je suis bien obligé de l'appeler M. X puisqu'il ne m'a pas dit son nom.
- Continuez.
- M. X croit que ce qui importe ici, c'est que le colonel Falkirk ait été le seul membre militaire d'une commission qui s'est réunie il y a neuf ans. C'est une sorte de groupe de réflexion qu'on appelle le Cérire.
M. X pense que le Cérire joue ici un rôle capital: en furetant, il a découvert deux choses plutôt curieuses.
Premièrement, un bon nombre de scientifiques ayant participé au Cérire ont pris-ou prennent encore-des vacances ou des congés de maladie exceptionnellement longs. Deuxièmement, des consignes de sécurité
exceptionnelles entourent le rapport du Cérire depuis le 8 juillet de l'année dernière-deux jours exactement après que Brendan et les autres ont eu des problèmes dans le Nevada.
-Michael, à quoi correspondent ces initiales ?
qu'est-ce que ça veut dire Cérire ? ª
Le père Gerrano le lui dit.
Śeigneur, c'est ce que j'avais imaginé! s'écria Wycazik. Michael, nous sommes peut-être à l'aube d'un monde nouveau. Vous croyez que vous serez prêt à l'affronter ?
- Je... je n'en sais rien, mon père, dit Michael. Et vous ?
-Oh oui ! dit Stefan. Oui, je suis prêt, mais je crois que le danger nous guette en chemin. ª
Jack Twist veillait aux préparatifs du départ sans cesser pour autant de jeter des coups d'oeil furtifs par les portes et les fenêtres, comme s'il s'attendait à tout moment à voir surgir quelqu'un.
A quatre heures dix, ils mirent la radio très fort, espérant ainsi dissimuler quelque temps leur absence, puis ils sortirent par la petite porte donnant sur l'arrière du motel. Debout dans la tourmente, ils passèrent de longues minutes à échanger des áu revoir ª
et des ´ faites bien attention ª, des ´ je prierai pour vous ª et des ón les aura ª. Ginger remarqua que Jack et Jorja restèrent longtemps enlacés, se parlant à voix basse, puis quand il l'embrassa et prit dans ses bras Marcie, ce fut comme s'il quittait sa propre femme, son propre enfant. Cette séparation était bien différente de la fin d'une réunion de famille: même s'ils ne se l'avouaient pas, la plupart des membres de ce petit groupe savaient qu'ils n'avaient peut-être plus que quelques heures à
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