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La France et les étrangers: du milieu du XIXe siècle à nos jours

La France et les étrangers: du milieu du XIXe siècle à nos jours

Titel: La France et les étrangers: du milieu du XIXe siècle à nos jours Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christophe Verneuil
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gardes, ni manoeuvres au travail ni bruits de conversation. Rien. Il faisait assez frais et les membres du personnel devaient s'être retirés dans leurs quartiers, mais on aurait tout de même entendu des radios, de la musique...
    D'une voix à peine audible, Ginger demanda: ´ Vous croyez qu'ils sont tous morts ?
    -Je vous l'ai dit, répéta Jack, tout cela ne me plaît pas... ª
    Dom se sentit attiré vers l'immense portail de bois
    -haut de près de trois étages, il mesurait bien vingt mètres de large-, et il se laissa guider par ses sensations. Précédant Ginger et Jack, il se dirigea lentement vers une porte plus petite taillée dans l'un des deux grands battants. Elle était entreb‚illée. Il se préparait à la pousser quand il perçut des voix provenant de l'autre côté. Il écouta jusqu'à ce qu'il f˚t certain qu'il n'y avait que deux interlocuteurs. Ils parlaient trop doucement pour qu'il p˚t suivre leur conversation.
    Dom pensa un instant faire demi-tour, puis il se dit que c'était l'occasion unique de regarder dans la caverne interdite avant qu'on ne l'arrête.
    Il poussa la porte et entra.
    Le vaisseau était là.
    Ginger posa une main sur sa poitrine comme pour empêcher son coeur de battre trop fort.
    La caverne qui s'étendait par-delà les portes de bois était vraiment immense: elle mesurait près de soixante-dix mètres de long et sa largeur variait entre vingt-cinq et quarante mètres. Le plafond était vo˚té.
    Le sol avait été creusé de main d'homme, puis aplani et bétonné. A en juger d'après les nombreuses taches de graisse, on avait d˚ jadis garer ou réparer ici des véhicules. Sur la droite, une douzaine de constructions métalliques semblables à des cabanes de chantier avaient été installées le long de la paroi. A une certaine époque, elles avaient certainement servi de bureaux ou de chambrées, mais elles étaient maintenant consacrées à la recherche. Des panneaux dont le lettrage avait été exécuté à la main étaient accrochés aux portes: CHIMIE, BIBLIOTHEqUE DE CHIMIE, PATHOLOGIE, BIOLOGIE, BIBLIOTHEqUE DE BIOLOGIE, PHYSIqUE 1, PHYSIqUE 2, ANTHROPOLOGIE et bien d'autres encore, trop éloignés pour être visibles. De plus, des plans de travail et du gros matériel-un appareil de radiologie tout à fait classique, un spectrographe semblable à celui du Memorial Hospital de Boston et plusieurs autres machines que Ginger ne connaissait pas-étaient disposés devant les cabanes. Les recherches devaient être si importantes qu'il n'y avait pas assez de place pour tout abriter dans les labos.
    Le vaisseau d'un autre monde se trouvait à gauche de l'entrée. Il était exactement tel que Ginger se l'était rappelé plusieurs minutes auparavant quand les souvenirs censurés avaient fait voler en éclats les derniers vestiges de son blocage psychique: un cylindre de près de vingt mètres de long et de quatre ou cinq mètres de large, arrondi aux deux extrémités. Il avait été posé
    sur des tréteaux métalliques et ressemblait à un sous-marin en cale sèche. La seule différence avec son apparition dans la nuit du 6 juillet était l'absence de cette lumière étrange qui était si soudainement passée du blanc laiteux au rouge écarlate puis à l'ambre. Il ne possédait aucun système de propulsion visible, ni tuyères ni réacteurs. La coque était presque aussi dépourvue de traits caractéristiques que dans son souvenir: il y avait bien une rangée de petites dépressions, sur trois mètres, des creux dans lesquels elle aurait pu loger le poing et dont le rôle restait incompréhensible, un peu plus loin, quatre hémisphères en relief comme des demi-melons, tout aussi mystérieux. Enfin, ici et là, des reliefs circulaires dont les plus gros avaient la taille d'un couvercle de lessiveuse, d'autres d'un couvercle de pot de moutarde-aucun ne faisant plus de dix centimètres de haut. Sinon, et mis à part les marques dues à l'‚ge et à l'usure, la coque était lisse sur quatre-vingt-dix-huit pour cent de sa surface.
    Cette conception qui n'avait rien de bien spectaculaire en faisait pourtant l'objet le plus étonnant que Ginger e˚t jamais vu. Elle était à la fois terrifiée et folle de joie, submergée par la peur de l'inconnu et débordante d'exultation.
    Deux hommes étaient assis à la table disposée devant l'échelle métallique permettant d'accéder à
    l'écoutille du vaisseau. Le plus imposant avait une quarantaine d'années. Il avait des cheveux

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