La France et les étrangers: du milieu du XIXe siècle à nos jours
d'appel, Dom eut un autre flash de mémoire, assez vif pour prendre le dessus sur la réalité alentour. Cette fois-ci, il se rappela l'événement crucial du 6 juillet: la métamorphose de la lune qui passa du blanc à l'écarlate et qui se révéla soudain ne pas être la lune, mais la coque arrondie d'un vaisseau spatial vu de face.
C'était un cylindre sans rien de bien remarquable; il aurait même eu un petit air familier, si Dom n'avait tout de suite compris que l'interminable périple qui s'achevait ici n'avait pas commencé sur cette terre.
quand le souvenir perdit de son intensité et céda à
nouveau la place à la réalité, Dom se retrouva appuyé
contre la porte de l'ascenseur, les bras ballants. Une main était posée sur son épaule. Celle de Ginger.
´ Dom, qu'est-ce que tu as ? dit-elle.
-Je me suis... souvenu...
- De quoi ? ª demanda Jack.
Dom leur raconta sa vision.
Il n'eut pas besoin de les convaincre que le contact avec un vaisseau extraterrestre avait été établi cette nuit-là. Au moment o˘ il leur parla du cylindre de métal, leurs blocages mnémoniques s'effondrèrent totalement. Il découvrit sur leurs visages ce mélange singulier d'horreur et de joie, de terreur et d'espérance qu'il avait lui-même éprouvé le soir du 6 juillet.
Ńous sommes entrés dans le vaisseau, dit Ginger d'une voix émerveillée.
-Oui. Vous, Dom et Brendan.
- Seulement, reprit Ginger, je ne me souviens plus très bien de ce qui s'est passé... à l'intérieur.
- Moi non plus, dit Dom. Ce passage ne m'est pas encore revenu en mémoire. Je me souviens de tout jusqu'à la seconde o˘ nous avons franchi l'écoutille, o˘ nous nous sommes enfoncés dans cette lumière dorée. Ensuite, plus rien... ª
Un instant, ils oublièrent les dangers qui les mena-
çaient de toutes parts.
Le visage délicat de Ginger était très p‚le. La peur y était pour quelque chose, certes, mais ce n'était pas tout.
Dom et Ginger comprenaient à présent pourquoi ils s'étaient sentis si irrésistiblement attirés l'un vers l'autre quand elle était descendue d'avion. Cette nuit d'été, ils avaient pénétré ensemble dans le vaisseau et y avaient partagé une expérience qui avait forgé entre eux un lien indissoluble.
´ Le vaisseau est ici, dit-elle. A Thunder Hill. Je le sens.
- C'est pour cela que le gouvernement a repris les terres aux fermiers, dit Dom. Ils ont augmenté la superficie des terrains entourant Thunder Hill pour que personne ne voie le camion transportant le vaisseau.
- Ce devait être un drôle d'engin, dit Jack.
- quelque chose comme les camions qui véhiculent les navettes spatiales, dit Dom.
- Bien, fit Jack, mais pourquoi ont-ils voulu dissimuler ce qui s'est passé ?
-Je n'en sais rien. ª Il enfonça le bouton d'appel de l'ascenseur. ´ Mais nous le saurons peut-être bientôt. ª
La cabine arriva sans faire de bruit et ils descendirent jusqu'au deuxième niveau. A en juger d'après le temps écoulé, les deux étages supérieurs de l'installation devaient être séparés par d'épaisses strates rocheuses.
La porte coulissa enfin et ils débouchèrent dans une immense caverne circulaire mesurant bien cent mètres de diamètre. Très haut, un échafaudage de projecteurs jetaient une lumière glacée sur une bizarre collection de constructions en plaques métalliques, la plupart étroitement collées à la paroi tout autour de la salle. Une lumière un peu plus chaude brillait à la petite fenêtre de deux de ces structures; sinon, toutes les autres étaient noires et paraissaient inoccupées. La scène évoquait pour Dom le campement d'une équipe de cinéastes partie tourner en décors naturels, avec ses caravanes servant de vestiaires.
quatre autres cavernes irradiaient à partir de cette cathédrale de pierre. L'une d'elles était fermée par d'immenses portes de bois dont l'aspect primitif surprenait dans une installation aussi moderne. Des ampoules brillaient dans les trois autres cavernes et Dom aperçut du matériel stocké - des jeeps, des camions, des hélicoptères, même des avions de chasse.
Thunder Hill était un gigantesque arsenal doublé
d'une cité souterraine pouvant vivre en parfaite autar-cie. Dom le pensait depuis longtemps, mais il en avait enfin la preuve sous les yeux.
L'air d'abandon de l'entrepôt en était certainement la caractéristique la plus surprenante. Le deuxième étage était aussi désert, aussi silencieux que le premier. Il n'y avait ni
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