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La France et les étrangers: du milieu du XIXe siècle à nos jours

La France et les étrangers: du milieu du XIXe siècle à nos jours

Titel: La France et les étrangers: du milieu du XIXe siècle à nos jours Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christophe Verneuil
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jeta sur ses épaules les deux gros sacs à dos.
    L'ensemble pesait plus de soixante kilos. C'est donc plié en deux sous le poids de sa charge apocalyptique qu'il traversa la chambre aux munitions.
    N'importe qui aurait fait deux ou trois pauses pour reprendre son souffle, pour poser les bombes, pour déplacer les courroies qui lui coupaient les épaules.
    Mais pas Leland Falkirk. La charge de mort lui tranchait les chairs et ankylosait ses bras, mais sa jubilation augmentait avec la douleur.
    Il déposa l'un des sacs au milieu du sol de la caverne principale. Il contempla les parois de roc et le plafond de granite avec une certaine satisfaction. S'il y avait là la moindre faille-le contraire e˚t été étonnant-, tout l'édifice s'écroulerait comme un ch‚teau de cartes. A suposer que les cavernes de pierre résistent au choc nucléaire, il n'y aurait aucun survivant parmi ceux qui tenteraient de se réfugier à cet étage. Même une forme de vie étrangère ne pourrait se reconstituer après avoir été pulvérisée par le feu nucléaire et réduite à l'état d'atomes disparates.
    La mort et la douleur nucléaires.

    Il ne pourrait y survivre, mais il prouverait qu'il avait eu le courage de les voir en face et de ne pas flancher.
    Rien qu'une fraction de seconde d'aveuglante agonie.
    Pas terrible, au fond. En réalité, moins terrible que des raclées à coups de lanière de cuir ou d'une raquette de ping-pong percée de trous pour que cela fasse plus mal.
    Falkirk contempla en souriant les chiffres qui défilaient sur l'écran de l'horloge. L'intérêt majeur de ce type de charge atomique, c'est qu'il était impossible de la désarmer. Même s'il était abattu dans la seconde qui suivait, personne ne pourrait saboter son travail.
    Il prit l'ascenseur et se rendit au deuxième niveau.
    Portant Marcie dans ses bras, Jorja alla se placer aux côtés de Jack Twist et leva la tête pour admirer le vaisseau reposant sur ses tréteaux. Bien que l'effondrement de son blocage mnémonique et l'afflux des souvenirs l'eussent plus ou moins préparée à cette vision, elle fut submergée par une sensation aussi violente que celle éprouvée dans le camion, quand la vérité lui avait été révélée. Elle tendit la main vers la coque mouchetée et un frisson-de peur, d'émerveillement et de plaisir-la parcourut quand ses doigts entrèrent en contact avec le métal usé.
    qu'elle imit‚t sa mère ou agît de son propre chef la petite Marcie fit de même. ´ La lune, dit-elle, la lune.
    -Oui, répondit Jorja, c'est cela que tu as vu dans le ciel. Tu ne te rappelles pas ? Ce n'était pas la lune qui tombait. C'était blanc comme la lune, et puis c'est devenu tout rouge.
    - La lune ª, dit doucement l'enfant. Sa petite main caressait le flanc du vaisseau, cherchait à en ôter les impuretés accumulées au fil du temps-et par là
    même, la couche de faux souvenirs qui comprimait sa mémoire. ´ La lune est tombée.
    - Ce n'était pas la lune, mon chou mais un vaisseau spatial. Comme ceux de la télévision. ª
    Marcie se tourna vers sa mère et la regarda droit dans les yeux, enfin tirée de sa torpeur. Ćomme celui du capitaine Kirk et de M. Spock ?

    -Oui, fit Jorja en la serrant plus fort.
    -Comme celui de Luke Skywalker, dit Jack en relevant une mèche qui barrait le front de la petite fille.
    - Et de Han Solo ª, dit Marcie. Son regard se fit vide à nouveau. Elle se renfermait sur elle-même pour réfléchir à toutes ces étonnantes révélations.
    Jack sourit à Jorja et lui dit: ´ Tout ira bien. «a prendra peut-être du temps, mais elle guérira parce que ce qui l'obsédait, c'était son désir de se rappeler. Les souvenirs commencent à revenir et elle n'a plus besoin de lutter. ª
    Une fois de plus, Jorja se sentit rassurée par sa présence, par son calme et sa compétence. Élle s'en tirera, mais il faudra d'abord que nous sortions d'ici vivants-et intacts.
    - Nous y arriverons, dit Jack. Je te le promets. ª
    Dom sentit une bouffée de chaleur monter en lui quand il vit arriver son ami. Il serra longuement Parker dans ses bras. Ćomment es-tu arrivé ici ?
    - C'est une longue histoire. ª Le ton de sa voix indiquait qu'une partie de cette histoire était loin d'être réJouissante.
    ´ Je regrette de t'avoir entraîné dans cette affaire, dit Dom.
    -Je n'aurais jamais voulu manquer cela pour rien au monde, répondit Parker en désignant le vaisseau spatial.
    - Et ta barbe ? qu'est-ce que tu en as fait

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