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La France et les étrangers: du milieu du XIXe siècle à nos jours

La France et les étrangers: du milieu du XIXe siècle à nos jours

Titel: La France et les étrangers: du milieu du XIXe siècle à nos jours Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christophe Verneuil
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Falkirk prit un petit ascenseur qui le conduisit au troisième niveau. Il avait l'intention de tuer tous ceux qui s'approcheraient de lui. Et s'ils étaient trop nombreux, il retournerait son arme et se suiciderait. Il ne voulait pas être changé.
    Tout au long de son enfance et de son adolescence, ses parents s'étaient efforcés de le changer pour qu'il devînt comme l'un d'eux: un excité hurlant pendant les scènes d'hystérie collective, à l'église, ne pensant qu'à s'autoflageller, un être terrorisé par Dieu. Il avait résisté à tous leurs efforts: ce n'était pas pour changer maintenant. Il les avaient eus aux trousses toute sa vie, et ils ne l'auraient pas, maintenant qu'il était parvenu là o˘ il en était avec son identité et sa dignité intactes.
    L'étage inférieur de l'entrepôt de Thunder Hill était entièrement consacré au stockage des armes, des explosifs et des munitions. Tout le personnel vivait au second niveau, et la plupart y travaillait aussi. Cependant, il y avait toujours un minimum d'activité au troi-

    sième niveau, quelle que f˚t l'heure de la journée.
    Lorsque Leland sortit de l'ascenseur pour s'avancer dans la caverne centrale sur laquelle ouvraient les autres (dans une disposition assez semblable à celle du second niveau), il eut le plaisir de voir qu'il n'y avait là non plus personne. Le général Alvarado avait obéi aux ordres du colonel et consigné tout son monde dans ses quartiers.
    Alvarado pensait probablement qu'en coopérant il parviendrait à convaincre Falkirk que ses hommes et lui-même étaient indiscutablement humains. Mais le colonel n'était pas assez naÔf pour tomber dans un panneau aussi grossier. Ses propres parents s'étaient montrés capables de se comporter comme des êtres humains normaux, eux aussi-tout sourire, débordant d'expressions affectueuses-et au moment précis o˘ l'on commençait à se dire qu'ils étaient pleins de sollicitude pour vous ils se révélaient soudain sous leur véritable nature. Ils sortaient la lanière de cuir ou la vieille raquette de ping-pong percée de trous et la correction commençait, administrée au nom de Dieu. Ce n'était pas ce travestissement d'humanité qui pouvait tromper Leland car dès son plus jeune ‚ge, il avait appris qu'existait (et même qu'il fallait s'y attendre) une présence inhumaine sous le masque de la nor-malité.
    Il traversa la caverne et se rendit devant la grande porte de métal interdisant l'accès aux réserves de munitions. Là aussi, l'entrée était commandée par un système de lecture très sophistiqué. Falkirk apposa sa paume gauche. La porte coulissa. Des tubes au néon s'allumèrent automatiquement, révélant une immense pièce pleine jusqu'au plafond de caisses et de palettes bourrées de grenades, de mines, d'obus de mortier, de cartouches, en un mot d'instruments de destruction de toutes sortes.
    Au bout de la salle se trouvait une pièce plus petite dans laquelle on ne pouvait, là encore, pénétrer qu'après avoir présenté sa main. Les armes qui y reposaient étaient si terribles que, sur les centaines de personnes travaillant à Thunder Hill, huit seulement pouvaient y avoir accès. Un homme seul ne pouvait pas entrer; le système ne commandait l'ouverture qu'après avoir lu successivement trois paumes différentes. Mais, là aussi, le Vigilant avait été reprogrammé par Falkirk, désormais unique gardien de l'arsenal nucléaire de l'entrepôt.

    Il plaqua sa paume gauche sur le verre. Moins de quinze secondes plus tard, la porte roulait sur le sol.
    Sur le mur de droite étaient accrochés vingt sacs à
    dos qui, à première vue, n'avaient rien de bien impressionnant. Seulement, il s'agissait d'engins nucléaires portables, auxquels ne manquaient que le détonateur et la double charge explosive. Les détonateurs étaient rangés dans des tiroirs, au fond de la pièce. A gauche, dans des armoires métalliques, les doubles charges attendaient l'Armageddon.
    L'entraînement des hommes du Gisa impliquait la familiarisation avec tous les types d'armes nucléaires que des terroristes pourraient déposer dans n'importe quelle ville américaine. Falkirk savait monter, armer et désarmer une bombe, sous quelque forme qu'elle se présent‚t.
    Se retournant sans cesse vers la porte, il ne lui fallut que huit minutes pour assembler les deux bombes. Sa respiration ne se calma que lorsqu'il eut réglé les horloges sur quinze minutes et enclenché le mécanisme.
    Il

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