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La fuite du temps

La fuite du temps

Titel: La fuite du temps Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel David
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rejoindre la rue Saint-Denis. Le conducteur eut la chance de
découvrir un espace libre juste devant l'immeuble dans lequel Carole allait
demeurer.
     
    — Vous pouvez
monter, dit Richard à sa mère et à sa soeur en les aidant à descendre du
mastodonte. Jean-Louis va m'aider à transporter toutes les affaires.
     
    — On peut
toujours s'occuper des boîtes, proposa sa soeur.
     
    — Laisse faire.
On est capables de le faire, Jean-Louis et moi.
     
    Les deux jeunes
hommes transportèrent dans la chambre en avant de l'appartement les meubles de
Carole ainsi que la demi-douzaine de boîtes contenant tous ses effets
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    personnels. Ils
poussèrent même la gentillesse jusqu'à installer le lit de leur soeur.
     
    Le soleil était
couché depuis quelques minutes quand ils quittèrent la pièce.
     
    — Venez boire une
tasse de café avec nous autres, les invita Marthe Paradis qui venait de déposer
une cafetière sur la table autour de laquelle avaient déjà pris place Carole et
sa mère.
     
    — Vous l'avez ben
gagné, insista Carole. A cette heure que vous avez monté mon lit, il me reste
juste à vider mes boîtes.
     
    Quelques instants
plus tôt, pendant que Carole était aux toilettes, Marthe Paradis s'était
retrouvée seule avec la mère de sa colocataire. Elle en avait profité pour
rassurer celle qu'elle avait cherché à conquérir depuis qu'elle avait passé le
pas de sa porte.
     
    — Vous en faites
pas, madame Morin, lui avait dit la jeune femme. Je vais bien prendre soin de
votre fille.
     
    — Tu sais qu'on
l'oblige pas à partir parce qu'on l'aime plus, voulut se défendre la mère de
famille.
     
    — Je suis
certaine de ça.
     
    — Son père, comme
moi, on aurait ben voulu la garder, mais pour les voisins et le reste de la
famille, on aurait eu l'air de l'encourager.
     
    — Je comprends.
     
    — Je vais être
ben inquiète pareil, poursuivit nerveusement Laurette.
     
    — Écoutez, madame
Morin. Je vous donne mon numéro de téléphone. Si vous voulez avoir des
nouvelles, appelez n'importe quand. Si Carole est pas là pour vous répondre, je
le ferai à sa place. En plus, vous savez où on reste. Il y a rien qui vous
empêche de venir nous voir aussi souvent que vous voudrez.
     
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    — T'es ben fine,
conclut Laurette au moment où Jean-
    Louis
apparaissait dans le couloir, tenant une extrémité du bureau triple en érable.
     
    Marthe et
Laurette n'eurent plus ensuite un seul moment en tête-à-tête. Les deux hommes s'étaient
chargés de monter à l'étage la table de toilette, la commode, le sommier, les
composantes du lit ainsi que le matelas.
     
    Après une courte
pause, les apprentis déménageurs et leur mère saluèrent Marthe et Carole avant
de prendre congé.
     
    — Prends ben soin
de toi, ma fille, lui recommanda Laurette quand celle-ci l'embrassa sur le pas
de la porte.
     
    Téléphone-moi si
t'as besoin de quelque chose.
     
    — Merci pour
tout, murmura Carole, aussi émue que sa mère. Et toi, Richard, tu me diras
combien je te dois, ajouta-t-elle à l'endroit de son frère.
     
    — Tu me dois rien
pantoute, dit Richard sur un ton enjoué. Je suis juste content d'avoir fait
plaisir à Jean-Louis qui voulait absolument voir l'appartement où restait son
amie.
     
    Jean-Louis rougit
un peu, mais ne trouva rien à répliquer.
     
    Il salua Marthe
et sa soeur, et descendit avec sa mère et Richard prendre place dans la cabine
du camion. Au moment où ce dernier démarrait, une petite pluie fine se mit à
tomber. Le conducteur laissa sa mère et Jean-Louis à la maison avant de rentrer
chez lui.
     
    A son arrivée,
Laurette découvrit Gérard tranquillement
    installé devant
le téléviseur, en train de regarder un vieux film de Bourvil.
     
    — T'aurais pu au
moins lui dire bonjour, lui dit-elle sèchement, la voix pleine de ressentiment.
C'est ta fille après tout.
     
    — Je t'ai dit que
je voulais plus lui parler. Pas après ce
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    qu'elle nous a
fait. C'est déjà ben beau que je l'aie gardée ici dedans pendant presque trois
semaines de plus pour lui donner le temps de se trouver une job et une place où
rester. Demande-moi rien de plus.
     
    — T'es un maudit
sans-coeur, Gérard Morin, l'accusa-t-elle en se dirigeant vers le comptoir pour
se préparer une tasse de café.
     
    Le silence
retomba dans la pièce. Laurette but son café en fumant une cigarette. La maison
lui semblait tout à coup étrangement vide. Bien sûr, Jean-Louis était

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