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La fuite du temps

La fuite du temps

Titel: La fuite du temps Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel David
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pas
trop, répondit-elle en réalisant subitement
     
    que le prix à
payer pour aller vivre dans ce havre de paix dépasserait sûrement ses capacités
financières. Je gagne pas un gros salaire...
     
    — T'as pas à
t'inquiéter pour ça, reprit Marthe, chaleureuse.
     
    Je suis sûre que
ça te coûterait pas plus cher que de louer une chambre et tu serais chez toi.
Je suis certaine qu'on s'entendrait bien.
     
    — Tu me tentes
ben gros, admit Carole, saisie tout à coup par un fol espoir.
     
    — Écoute, reprit
Marthe. Samedi avant-midi, tu pourrais venir voir l'appartement et s'il fait
ton affaire, tu emménages quand ça te tente.
     
    Le surlendemain,
Carole quitta l'appartement un peu après neuf heures sans dire à sa mère où
elle se rendait.
     
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    Son père était
parti une heure plus tôt pour aller travailler au garage de Rosaire Nadeau. De
toute évidence, l'homme de cinquante-six ans commençait à trouver passablement
pénible d'aller laver des voitures tous les samedis, même pour payer sa vieille
Chevrolet à laquelle il tenait tant.
     
    Quelques minutes
plus tard, la jeune femme se retrouva devant un immeuble de deux étages, bien
tenu, de la rue Saint-Denis. Après avoir hésité un moment, elle se décida à
gravir l'escalier extérieur et à sonner à la porte. Marthe Paradis vint lui
ouvrir, tout sourire.
     
    — J'espère que je
te réveille pas? lui demanda Carole, un peu intimidée d'entrer chez l'amie de
son frère.
     
    — Absolument pas.
Je viens même de finir mon ménage de la semaine. Entre et viens voir.
     
    L'hôtesse lui fit
visiter chacune des quatre pièces largement éclairées de l'appartement. Tout
était d'une propreté méticuleuse.
     
    — J'ai tout
peinturé ce printemps, expliqua Marthe et j'ai changé les rideaux. J'ai un
balcon en avant et un autre en arrière. La rue est passante, mais la maison est
pas mal tranquille. Les locataires du troisième et du premier sont deux vieux
couples qui font jamais de bruit.
     
    — Mais t'as même
l'eau chaude! s'exclama Carole qui venait d'ouvrir le robinet de la salle de
bain.
     
    — Oui.
     
    — Chez nous, on
l'a jamais eue, se sentit-elle le besoin d'expliquer.
     
    — Ici, je manque
jamais d'eau chaude et je peux te dire que le propriétaire nous fait pas geler
durant l'hiver. C'est bien chauffé. Bon, viens t'asseoir dans la cuisine. J'ai
du café qui est prêt.
     
    Les deux jeunes
femmes revinrent dans la pièce voisine.
     
    Carole s'assit à
une extrémité de la table, devant l'un des deux napperons bleus sur lequel
étaient posées une tasse et
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    une soucoupe. De
toute évidence, Marthe avait étalé ces napperons sur le meuble pour en protéger
le bois verni.
     
    Elle déposa une
cafetière, du lait et du sucre au centre de la table avant de s'asseoir à son
tour.
     
    Après avoir servi
le café, la locataire des lieux offrit à son invitée impatiente les
explications qu'elle attendait.
     
    — La chambre libre
est celle qui donne sur la façade..
     
    Elle est aussi
grande que celle d'en arrière et elle est aussi bien éclairée.
     
    — C'est une belle
grande chambre, reconnut Carole.
     
    — Bon. Parlons
maintenant d'argent. J'ai signé un bail de deux ans. Je t'ai dit que je payais
pas cher. Le propriétaire reste en bas. Il me demande cinquante dollars par
mois.
     
    Comme tu vois,
c'est pas un prix exagéré.
     
    Carole songea
subitement que c'était tout de même dix dollars de plus que ce que payaient les
Morin pour une pièce de plus... Mais il fallait reconnaître que la maison était
beaucoup plus récente et bien mieux entretenue.
     
    — Penses-tu que
t'es capable de payer vingt-cinq dollars par mois? lui demanda Marthe.
     
    — C'est sûr,
répondit Carole sans un instant d'hésitation.
     
    — Est-ce que ça
te plairait de vivre ici, avec moi? — Certain, répondit Carole avec un
enthousiasme qui n'était pas feint.
     
    — Si c'est comme
ça, tu peux venir t'installer quand tu veux. Aujourd'hui, si ça te tente. En
passant, tu peux oublier le loyer du mois de septembre. Je l'ai déjà payé.
     
    — Je voudrais
tout de même pas exagérer, dit Carole, gênée par tant de générosité.
     
    — T'exagères pas.
Quand est-ce que tu veux venir rester ici? — Si je m'écoutais, ce serait
aujourd'hui.
     
    — Rien t'en
empêche.
     
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    — En tout cas, tu
peux être certaine que je perdrai pas de temps. Je vais me trouver un set de
chambre et mettre mes affaires

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