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La fuite du temps

La fuite du temps

Titel: La fuite du temps Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel David
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toujours
là, mais il passait le plus clair de son temps enfermé dans sa chambre. Elle se
leva lourdement et poussa la porte de la chambre de sa fille. Elle alluma le
plafonnier et regarda longuement la pièce vide.
     
    — Qu'est-ce qu'il
y a? lui demanda son mari, intrigué par son comportement.
     
    — As-tu pensé que
c'est la première fois depuis presque trente-cinq ans qu'il y a rien dans cette
pièce-là, lui répondit-elle, la gorge serrée.
     
    Son mari ne dit
rien. Il se borna à tourner de nouveau la tête vers le petit écran. Elle
s'avança dans la chambre dont le plancher résonna étrangement sous ses pas.
Elle alla fermer la fenêtre demeurée ouverte et sortit de la pièce.
     
    — À partir de
demain, on va mettre la télévision dans l'ancienne chambre des filles,
annonça-t-elle d'une voix décidée. On mettra là aussi les deux chaises
berçantes pliantes. Ce sera notre salle de télévision. Comme ça, on aura un peu
plus de place pour se grouiller dans la cuisine.
     
    — Comme tu
voudras, concéda son mari.
     
    — J'aurais jamais
cru qu'un jour, je trouverais notre appartement presque trop grand. C'est rendu
qu'on a presque deux chambres de trop, bonyeu! Jean-Louis prend deux chambres
en avant et il y a celle-là qu'il va falloir meubler.
     
    Chapitre 17
    Un anniversaire
Deux jours plus tard, Laurette quitta son appartement quelques minutes après le
départ de son mari pour le port.
     
    Elle n'avait pas
fait de grands frais de toilette pour se rendre chez sa fille Denise, rue
Frontenac. Il avait été entendu la veille que la grand-mère viendrait chercher
le petit Denis pour le conduire à l'école Champlain. Le bambin faisait son
entrée officielle à l'institution qu'avaient fréquentée ses trois oncles
plusieurs années auparavant.
     
    — Je trouve ça
ben de valeur de vous déranger comme ça, s'excusa Denise après lui avoir ouvert
la porte.
     
    — C'est rien, la
rassura sa mère. C'est pas de ta faute si Sophie a attrapé la varicelle et tu
peux tout de même pas la traîner avec toi pour l'entrée de Denis à l'école.
     
    — J'aurais pu
l'envoyer avec Alain. Il a presque neuf ans. Il aurait ben été capable
d'emmener son petit frère.
     
    — Ben non,
s'opposa la grand-mère. Ça aurait été trop de valeur d'envoyer le petit comme
ça pour sa première journée d'école. Est-ce qu'il est prêt? — Oui. Ça fait
longtemps, à part ça. Il s'est levé en même temps que son père, répondit Denise
en entraînant sa mère vers la cuisine.
     
    Le garçon de six
ans, proprement vêtu et soigneusement coiffé, était assis dans une chaise
berçante, au fond de la pièce. Le visage fermé, il regardait dans le vide.
     
    363
     
    — Tu te lèves pas
pour venir embrasser grand-mère? lui demanda Laurette en s'approchant de son
petit-fils.
     
    — Non.
     
    — Bon. Qu'est-ce
qui se passe encore? lui demandât-
    elle, surprise.
     
    — Il veut pas
aller à l'école, répondit sa mère pour lui.
     
    Il dit que c'est
plate.
     
    — Comment tu peux
le savoir? demanda la grand-
    mère. Tu y es
jamais allé.
     
    — Alain me l'a
dit, se contenta de répondre le bambin.
     
    — Toi, mon
énergumène, attends que je dise ça à ton père quand il va revenir de son
ouvrage, menaça Denise en se tournant vers son fils de huit ans qui venait de
sortir des toilettes.
     
    — C'est vrai que
c'est plate, dit son aîné, frondeur.
     
    — De toute façon,
que vous aimiez ça ou pas, il va falloir que vous y alliez un bon bout de
temps, trancha Laurette. Envoyez, tous les deux, on s'en va.
     
    — Moi, j'ai pas
besoin de personne pour aller à l'école.
     
    Je connais le
chemin, reprit l'aîné avec impudence.
     
    — Aïe! mon
comique, t'es mieux de te calmer à matin, le prévint sa grand-mère à qui la
moutarde commençait à monter au nez. Si tu continues, tu vas t'apercevoir que
j'ai pas la patience de ta mère, et tu vas finir par avoir une claque sur les
oreilles. Tu t'en viens avec moi et avec ton frère. Grouille-toi. J'ai pas
juste ça à faire, moi, vous attendre.
     
    Momentanément
domptés, les deux enfants empoignèrent leurs sacs d'école et se dirigèrent vers
la porte d'entrée.
     
    — Embrassez votre
mère avant de partir.
     
    Tous les deux
s'exécutèrent de mauvaise grâce, comme s'ils tenaient leur mère responsable de
l'existence de l'école.
     
    364
    — Bon, arrivez à
cette heure, leur ordonna leur grand-
    mère en ouvrant
la porte.
     
    En

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