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La fuite du temps

La fuite du temps

Titel: La fuite du temps Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel David
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de la paroisse lui fasse de l'oeil,
chuchota-t-elle à son mari.
     
    — Pourquoi tu dis
ça? — Bonyeu, tu l'as pas regardé! Il est laid comme un péché mortel.
     
    Finalement, le
curé Perreault apparut dans le choeur, escorté par deux adultes qui allaient
servir sa messe.
     
    — J'aimais ben
mieux quand c'était des jeunes qui servaient la messe, habillés avec une belle
soutane et un surplis, dit Laurette.
     
    — Ça m'aurait ben
surpris que tu trouves rien à critiquer, répliqua Gérard sur le même ton, mais
avec un rien d'agacement dans la voix.
     
    Laurette sortit
un mouchoir de son sac à main et s'épongea le front. Il faisait terriblement
chaud dans l'église. La chorale paroissiale entonna «Il est né, le divin
Enfant» pendant qu'un couple, vêtu comme Joseph et Marie, remontait lentement
l'allée centrale. La mère portait un bébé dans ses bras. Les yeux ronds de
surprise, Laurette vit l'homme et la femme entrer dans le choeur et aller
prendre place devant la crèche, comme s'ils en faisaient partie.
     
    — Ah ben, verrat,
on aura tout vu! murmura-t-elle.
     
    Vlà qu'à cette
heure, il leur faut du vrai monde pour faire la crèche.
     
    — Chut! fit
Gérard.
     
    — Ça me
surprendrait pas pantoute que l'année prochaine, ils nous amènent un vrai âne
et un vrai boeuf
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    dans l'église,
poursuivit-elle sans tenir compte de la réaction de son mari. Tu parles d'une
idée de fou! Si le petit se met à brailler pendant la messe, ça va être le fun
encore.
     
    Elle s'était
inquiétée bien inutilement. L'enfant sembla dormir durant toute la cérémonie.
Mieux encore, le curé Perreault fît en sorte de ne pas étirer inutilement cette
dernière tant la chaleur était devenue presque insupportable, même si les
portes, à l'arrière, étaient demeurées ouvertes.
     
    Après une
dernière bénédiction, le maître chantre entonna l'incontournable Minuit,
Chrétiens et la foule entreprit de quitter lentement les lieux. En posant le
pied à l'extérieur, les Morin s'aperçurent que la neige avait cessé. Ils se
dirigèrent vers la rue Fullum en prenant garde de ne pas glisser sur les
trottoirs mal déneigés.
     
    A leur retour à
la maison, Gérard et sa femme trouvèrent tous les leurs en train de les
attendre devant la porte d'entrée.
     
    — T'as même eu le
temps d'aller chercher Denise et les petits après la messe, dit Laurette,
étonnée, à son gendre.
     
    — C'est
l'avantage d'être assis dans le dernier banc en arrière, madame Morin, dit
Pierre Crevier en riant. Je suis sorti avant la fin.
     
    — C'est ce qu'on
aurait dû faire nous autres aussi, dirent Richard et sa femme.
     
    — Nous autres, on
va aller à la messe demain matin, déclara Florence. De toute façon, on pourra
pas dormir tard, ma mère nous attend pour dîner.
     
    Dès l'entrée dans
l'appartement, les manteaux et les bottes furent enlevés. On mit à réchauffer
les pâtés à la viande, le ragoût et la dinde pendant que Gérard distribuait des
boissons gazeuses et de la bière à ses invités. Lorsque
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    Armand et Pauline
Brûlé arrivèrent, Laurette alla les accueillir et les débarrassa de leurs
manteaux. Elle remarqua immédiatement l'air contraint et malheureux de son
frère et de sa belle-soeur.
     
    — Venez nous
rejoindre dans la salle de télévision, leur cria Gérard. Vous arrivez juste à
temps, je suis en train de servir à boire.
     
    — On arrive,
répondit Armand avec un entrain forcé.
     
    — Qu'est-ce qui
se passe? leur demanda leur hôtesse, curieuse. Vous avez l'air malheureux comme
les pierres, tous les deux.
     
    Armand jeta un
coup d'oeil à sa femme et souleva les épaules en signe d'impuissance. Il y eut
un bref silence pendant que les invités entassés dans la salle de télévision
s'esclaffaient, probablement après avoir entendu l'une des blagues que Richard
adorait raconter.
     
    — Maudits
enfants! ne put s'empêcher de dire Armand, les dents serrées. Je te dis qu'il
vient de nous tomber toute une tuile sur la tête.
     
    — Qu'est-ce qu'il
y a? demanda Laurette. Est-ce qu'une de vos filles est malade? — Pantoute! dit
sèchement Pauline.
     
    — J'espère que
c'est pas encore parce que Louise reste toute seule en appartement? — Si
c'était juste ça, reprit Armand. Tu devineras jamais ce qu'on a appris la
semaine passée...
     
    — Non. Quoi? —
Elle reste avec un gars.
     
    — On s'en doutait
depuis une couple de mois, reprit Pauline.
     
    —

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