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La grande Chasse

La grande Chasse

Titel: La grande Chasse Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Heinz Knoke
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Concentrations ennemies dans Dora-Dora !
    Les pilotes cuvent encore leur vin. Je les laisse dormir et m'en vais, tout seul, interviewer le mécanicien-chef. Il m'annonce que onze appareils sur douze sont en état de voler.
    Au mess, complètement désert, je me substitue au cuistot. Je prépare un œuf sur le plat et des toasts beurrés. Pourtant, je n'ai aucun appétit. Pour la première fois, je n'ai aucune envie de voler. Je sens une pression bizarre dans l'estomac Est-ce la peur ?
    Non, je ne crois pas. Plutôt une sorte de dégoût. Je vais faire une petite promenade sur le terrain. Turitt, mon chien, trotte à côté de moi. De temps en temps, il aboie pour effrayer une mouette.
    Les haut-parleurs se mettent à nasiller : Alerte ! Les pilotes apparaissent, les yeux cernés, la bouche amère. Tout en avalant leur petit déjeuner, ils enfilent la combinaison, les bottes fourrées, le gilet de sauvetage. Tout le monde est taciturne, maussade, endormi. Machinalement, je fourre deux paquets de pansements dans ma poche.
    Alerte assise !
    Arndt, mon mécanicien attitré, m'aide à m'attacher. Puis, il me tend l'écouteur du téléphone. Le commandant tient à souhaiter bonne chance à ses chefs d'escadrille : le lieutenant Sommer, le capitaine Falkensamer, et moi-même.
    A 8 h 11, nous décollons. L'escadre est au grand complet, ce qui représente quarante-quatre appareils.
    A 2 000 mètres, tous traversons une première couche de nuages. A 5 000, une seconde. Les pilotes se taisent. Dans les écouteurs, on n'entend que la voix du contrôleur qui signale les positions successives de l'ennemi.
    7 000 mètres. Les Américains ne peuvent plus être très loin. Je déverrouille mes armes, vérifie mes instruments de bord, remonte le masque à oxygène qui pèse sur le nez.
    Nous traversons un chaos de gros cumulus. Nous franchissons des ravins, pénétrons dans d'immenses cavernes, longeons des montagnes gigantesques. Les appareils paraissent minuscules dans cet univers démesuré. Très haut, à peut-être 10 000 mètres, s'étend une troisième couche de nuages, lisse, massive, d'un gris plombé.
    — Les voilà !
    Quelque mille mètres plus bas, ont surgi les forteresses volantes. Aujourd'hui, ils ne volent pas en formation compacte. Par petits groupes de trois ou de quatre, ils cherchent leur chemin dans ce paysage irréel.
    Comme une avalanche, nous dévalons sur eux. Notre apparition provoque une confusion indescriptible. Manifestement, ils ne nous attendaient pas. Virant et zigzaguant dans tous les sens, ils essaient de s'échapper, se réfugient dans les nuages, se lancent dans des piqués affolés.
    On dirait un essaim d'abeilles traversé par un bolide. S'ils n'arrivent pas à se regrouper, ils sont fichus. Dans les écouteurs, j'entends les voix excitées de mes pilotes qui se signalent mutuellement les meilleures positions de tir.
    Comme coéquipier, j'ai emmené aujourd'hui un jeune sous-officier. C'est sa première mission de combat. S'il garde son sang-froid, ce sera aussi sa première victoire.
    D'en haut et de derrière, nous attaquons deux forteresses qui volent en formation encastrée.
    — Dolling, prenez celui de gauche !
    Le sous-officier ne répond même pas. Voilà qu'il s'écarte, au lieu de rester près de moi.
    — Bon sang, Dolling ! Revenez, passez sur ma gauche, attaquez !
    A 100 mètres de la queue du bombardier, j'ouvre le feu. Mes obus frappent le fuselage, à peu près au centre. Je m'approche davantage malgré le feu nourri du mitrailleur arrière. Plusieurs balles s'enfoncent dans mon aile droite. Ce maudit mitrailleur arrière — il a du cran, ce garçon — peut-être tout en tirant, mâche-t-il tranquillement son chewing-gum...
    Plus près, toujours plus près ! Une de mes rafales arrive directement dans le poste du mitrailleur arrière qui éclate comme un fruit mûr. Puis, quelques projectiles liquident également la tourelle.
    Nous volons à présent dans un profond ravin de nuages, entre deux parois verticales, aux transparences laiteuses. Dolling se tient toujours à ma droite, passivement, stupidement comme pour marquer les coups. Qu'est-ce qu'il attend pour attaquer la deuxième forteresse ?
    Je sens que je vais me mettre en colère.
    — Espèce d'idiot, est-ce que vous allez tirer, oui ou non ? Patatras !
    C'est l'autre forteresse qui me tire dessus ! Je vois nettement les flammes des mitrailleuses latérales de droite. Quelques secondes plus tard, sa

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