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La Guerre Des Amoureuses

La Guerre Des Amoureuses

Titel: La Guerre Des Amoureuses Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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nous nous retrouverons
dans deux heures à l’écurie où tu as tes chevaux. Je vais voir Venetianelli qui
doit être dans l’auberge, puis M. de Montpensier pour l’informer de
mon départ. J’espère qu’il me défendra auprès de la reine. Je dois aussi
préparer mes bagages et régler un dernier problème d’intendance pour le
logement de M. de Montaigne.
    — Il est ici ?
    — Il vient d’arriver. Quand tu es venu me
trouver, je venais d’apprendre que son logement était déjà occupé et je
proposais qu’il s’installe à l’hostellerie de la Tonnellerie. La reine l’a fait
venir, car les négociations piétinent et qu’il a la confiance de Navarre. Elle
espère que le Béarnais l’écoutera plus facilement que M. de Rambouillet,
son négociateur habituel.
    — M. de Montaigne est venu chez
moi au printemps.
    — Tu le connais ? s’étonna Nicolas.
    — Il m’a porté une lettre de Cassandre. Il
arrivait de Nérac où il l’avait rencontrée. J’ai confiance en lui. Je vais
aller le trouver pour lui dire ce que nous venons d’apprendre et je lui
demanderai une lettre pour monsieur de Mornay, car nous aurons du mal à entrer
dans Montauban avec nos passeports.
    — C’est une bonne idée. Montaigne verra
certainement Navarre avant nous et le préviendra aussi bien que si nous étions
allés à La Rochelle.
    — J’aimerais aussi dire au revoir à Mme de Limeuil,
proposa Olivier.
    — Cette fois c’est toi qui nous retardes !
dit Nicolas avec un sourire. Néanmoins, tu as raison, il est bon qu’elle
connaisse notre départ. Ne lui donne pourtant pas trop de détails, je ne sais
pas à quel point on peut lui faire confiance.
    Venetianelli dînait
dans la grande salle de l’auberge en compagnie d’une partie de la troupe des
Gelosi. Flavio et Francesco n’y étaient pas. Nicolas Poulain lui fit signe qu’il
voulait lui parler et le comédien le rejoignit dans la cour.
    — Monsieur Venetianelli, lui dit Nicolas
Poulain, je viens d’apprendre qu’il se trame autre chose contre le roi de
Navarre. Je pars sur-le-champ, et je ne serai plus à la Cour dans les jours à
venir. Je compte sur vous pour protéger le Béarnais, s’il vient.
    — Où allez-vous ? Vous rentrez à
Paris ?
    — Non, nous allons à Montauban.
    — Nous ? Avec qui ?
    — Avec M. Hauteville.
    — Seuls ?
    — Seuls.
    — C’est pure folie ! D’ici à
Montauban, vous ne trouverez que peste et famine. Vous serez attaqués par des
compagnies franches, par des brigands, par des loups, et même par des paysans
affamés. Il y a le froid, la neige, les glaces… Vous n’arriverez jamais là-bas !
    — Nous devons y aller, répondit sèchement
Poulain.
    — Comme vous voulez… dans ce cas, je vous
accompagne.
    — Vous ? Pourquoi viendriez-vous ?
    — Si vous prenez tant de risques, c’est
que vous avez de bonnes raisons. Après tout, j’ai aussi promis à M. de Richelieu
de veiller sur Henri de Navarre ! répliqua le comédien.
    — Vous risqueriez votre vie ?
    — Je dois me racheter, dit-il simplement.
    Poulain le regarda avec attention. Venetianelli
se frottait les mains nerveusement, ce qui n’était pas dans ses habitudes.
    — Je ne suis pas fier d’avoir tiré sur Mme de Limeuil,
expliqua gauchement Il Magnifichino … Et puis, je m’ennuie ici, ajouta-t-il,
avec un rire forcé.
    Poulain ne savait que dire tant il ne s’attendait
pas à ce discours.
    — Je n’ai pas toujours été comédien, monsieur
le Prévôt, poursuivit Venetianelli.
    — Vous maniez bien la brette, en effet…
    — Vous avez remarqué ? Je ne sais
pas ce que vous voulez faire, mais ce doit être important pour le roi… J’aimerais
rester au service de M. de Richelieu, et un exploit ne me serait pas
inutile… Un exploit plus glorieux que celui de tirer la nuit sur une femme. Il
pourrait aussi me reprocher d’être resté ici, alors que vous êtes parti.
    Poulain devinait que c’était aussi l’attrait
de l’aventure qui motivait le comédien. Mais une épée de plus serait bien utile
dans un voyage si dangereux.
    — Nous partons dans moins de deux heures.
Rendez-vous avec arme et bagages à l’écurie dans la rue, dit-il.
    — Je n’ai pas de cheval.
    — Je vous en porterai un.
    Olivier prépara
rapidement tous ses bagages. Constatant que la sacoche de sa selle serait
insuffisante pour le voyage, il se rendit chez un marchand où il en acheta deux
autres. Il y

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