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La Guerre Des Amoureuses

La Guerre Des Amoureuses

Titel: La Guerre Des Amoureuses Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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partager à trois. Quant aux lansquenets, ils
n’eurent droit qu’à la paille d’une écurie.
    Navarre et sa suite arrivèrent le lendemain. Dès
qu’il le sut, Mornay se rendit au château où il fut immédiatement reçu bien que
le roi fût avec ses capitaines pour préparer la conférence du lendemain.
    — Je ne m’attendais pas à vous rencontrer
ici, mon ami. Je croyais que vous guerroyiez autour de Montauban, plaisanta le
Béarnais, qui était d’humeur badine.
    Dans la salle se trouvaient le prince de Condé,
La Rochefoucauld, Turenne, Rosny, ainsi que M. de Fors – le seigneur
du château de Saint-Brice – et bien sûr M. Chabot.
    Mornay expliqua ce qui l’amenait. Il raconta l’enlèvement
de sa fille par la sœur du duc de Guise, et l’aide que lui apportait un
lieutenant du prévôt d’Île-de-France, nommé Nicolas Poulain, ainsi qu’Olivier Hauteville,
un bourgeois de Paris, tous deux à Angoulême où ils poursuivaient leurs
recherches pour retrouver les ravisseurs. Avant de terminer, il ajouta à l’attention
du roi de Navarre :
    — Ce sont déjà ces deux-là qui avaient
mis fin à cette fraude sur les tailles royales dont je vous ai parlé l’année
dernière, monseigneur, et qui étaient parvenus à reprendre des quittances à un
receveur félon…
    Navarre comprit parfaitement l’allusion et fit
surtout le lien avec les hommes qu’il avait interrogés et libérés quelques
semaines plus tôt.
    — Vusaint-gris ! Si je m’attendais à
les retrouver ici ! Savez-vous que François les avait capturés quand nous
étions en Poitou ? Ils étaient en compagnie d’un insolent comédien et j’ignorais
que c’étaient vos amis. Mon cousin voulait les pendre !
    Il se tourna vers Condé, les yeux pétillants
de malice.
    — J’ai bien fait de ne pas vous écouter, Henri !
    — Ils me l’ont raconté, monseigneur, fit
tristement Mornay qui pensait sans cesse à sa fille.
    — Bien, mais qu’allons-nous faire, mon
ami ?
    — Messieurs Poulain et Hauteville m’ont
dit qu’ils avaient déjà mis un terme à d’autres entreprises voulant votre mort
durant les conférences. Selon eux, la reine tentera de vous faire avaler
quelque philtre, mais elle peut aussi préparer d’autres diableries… Quant à Mme de Montpensier,
elle pense pouvoir m’utiliser au travers de ma fille.
    — M. de Montaigne m’a aussi
prévenu, dit Navarre.
    Avec une moue d’inquiétude, il sortit une
lettre de son pourpoint.
    — Savez-vous ce qui se passe à Paris, Philippe ?
Le roi a lancé une effroyable chasse à ceux de notre religion. Il enjoint à ses
officiers de se saisir des protestants et de vendre leurs biens pour subvenir
aux frais de la guerre contre nous. Mais en même temps, il m’écrit ceci :
    Mon frère, je
vous avise que je n’ai pu empêcher, quelque résistance que j’ai faite, les
mauvais desseins du duc de Guise. Tenez-vous sur vos gardes et n’attentez rien.
Ne soyez pas surpris de ce que vous apprendrez sur moi.
    Votre frère : Henri.
    Pendant que Mornay
lisait la missive, le baron de Rosny intervint :
    — Le roi aurait dû se résoudre à accepter
l’union de vos troupes avec les siennes. Il est maintenant réduit à une
extrémité qui pourrait bien être fatale à sa couronne, et qui restera toujours
honteuse à sa mémoire.
    — Je crois que cette chasse à nos
compatriotes est un message désespéré qu’il vous envoie, monseigneur, ajouta
Mornay. Il veut vous forcer à rompre les négociations avec sa mère en s’attaquant
ainsi à nos coreligionnaires.
    — Rompons donc ! dit rudement
Turenne. Pour moi, j’ai toujours été opposé à cette conférence. C’est folie de
se mettre dans les mains de Catherine de Médicis, Sire. Dieu sait ce qu’elle
prépare contre vous !
    — Rassure-toi, compagnon ! Mon
cousin Condé a pris toutes les précautions possibles : le château
appartient à notre ami, M. de Fors. La reine y logera, certes, mais c’est
moi qui en aurai les clefs, et ce sont mes régiments qui monteront la garde pendant
les séances.
    On annonça alors l’arrivée du duc de Nevers
qui venait discuter des conditions de l’entrevue de Saint-Brice. Mornay se
retira, car cette partie militaire concernait surtout Condé et Turenne. Mais
une fois hors de la chambre du roi, ayant retrouvé Caudebec et Antoine qui
attendaient, un secrétaire s’approcha pour lui remettre une lettre.
    Elle venait de Mme de Montpensier,

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