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La Guerre Des Amoureuses

La Guerre Des Amoureuses

Titel: La Guerre Des Amoureuses Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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ses amis, colonel de sa paroisse, qui
habitait près de l’église Saint-Paul. Comme l’église était à quelques pas d’une
des portes principales, M. de Mornay était persuadé que son ami lui
apprendrait beaucoup de choses.
    M. Terrasson était catholique mais
faisait partie de ces politiques qui toléraient la religion protestante. Il
annonça à Mornay que le roi de Navarre n’était pas en route pour Saint-Maixent
mais sur le point d’arriver à Jarnac ! Depuis deux jours, des compagnies
de gentilshommes huguenots se pressaient, venant de toute la Saintonge. La
reine mère avait quitté Saint-Maixent le 3 décembre et était, peut-être, déjà
arrivée à Cognac. On disait que les conférences de paix se tiendraient à
Saint-Brice.
    Quant à la venue de la duchesse de Montpensier
à Angoulême, M. Terrasson la confirmait, mais il croyait savoir qu’elle
était partie. Pour où ? Il l’ignorait.
    M. de Mornay retrouva Poulain, Hauteville
et Venetianelli dans une gargote près du Châtelet. Leur ayant rapporté ce qu’il
venait d’apprendre, il leur dit qu’il partait pour Jarnac avec les lansquenets
afin d’y être quand le roi de Navarre arriverait et leur demanda de rester à
Angoulême pour découvrir où était la duchesse de Montpensier. Elle ne pouvait
pas être bien loin, si sa fille était toujours sa prisonnière.
    À Garde-Épée, la
duchesse avait besoin de savoir quand Navarre arriverait pour la première
conférence. Elle écrivit une lettre que M. de Saveuse, devenu son
premier gentilhomme depuis la mort de Puyferrat, porta à Saint-Brice, accompagné
d’une petite escorte.
    La Cour venait d’arriver et Arnaud de Saveuse
demanda audience au duc de Nevers. Il lui remit la lettre, inventant qu’il
venait de Paris et souhaitait assister à la conférence comme observateur de la
famille des Guise. Une demande que Nevers jugea raisonnable.
    Arnaud de Saveuse resta l’après-midi au
château, laissant traîner ses oreilles, puis discrètement, en soirée, il quitta
le village avec son escorte et revint à Garde-Épée annoncer à la duchesse que
Navarre arriverait le lendemain. Ce serait la première conférence, les suivantes
étaient prévues le lundi et le mardi.
    Maurevert en fut satisfait. Il serait prêt dès
le dimanche, assura-t-il, et Navarre serait mort mardi.
    Le château de Jarnac
dressait ses tours crénelées face à la Charente. Cette forteresse était tenue
par Léonord Chabot, baron de Jarnac et gouverneur de La Rochelle, dont le père,
Guy, s’était illustré dans un fameux duel à Saint-Germain.
    François Ier était alors roi. Le dauphin
– le futur Henri II – avait fait courir une rumeur insultante sur Guy
Chabot. Pour laver l’affront, Chabot voulut se battre avec le fils du roi, mais
François Ier s’y était opposé. Pour éviter que l’affaire ne s’envenime, le
dauphin avait demandé à un de ses amis, M. de La Châtaigneraie, de
dire qu’il était l’auteur de la rumeur. Chabot voulut donc se battre avec La
Châtaigneraie, mais le roi avait aussi refusé, jugeant la querelle futile.
    Après l’avènement de Henri II, Guy Chabot
avait à nouveau défié La Châtaigneraie. Le nouveau roi avait approuvé le duel, car
il connaissait la force de La Châtaigneraie et qu’il avait ainsi un moyen de se
débarrasser de Chabot qu’il détestait. Mais celui-ci avait appris d’un maître
italien une botte secrète, un coup de revers, qui avait fendu le jarret de son
adversaire, lequel était mort dans la nuit.
    Plus tard, Guy Chabot, comme bien d’autres
familles de Saintonge, les Coligny, les Condé ou encore les La Rochefoucauld, avait
rallié la religion protestante et Jarnac était devenu un bastion de la Réforme.
    Pour les conférences, la ville attendait des
milliers de huguenots. Les trois étages du château de Jarnac permettraient à
peine à Léonord Chabot de loger le roi de Navarre, sa maison et celles des
capitaines qui l’accompagneraient. Les hommes d’armes et les gentilshommes
arrivés les premiers avaient trouvé place chez l’habitant ou dans les
hostelleries, et les suivants camperaient sur l’esplanade, devant le pont-levis
du château où l’on avait dressé des tentes.
    La ville, serrée dans ses remparts bornés de
tours rondes, était donc pleine comme une outre quand M. de Mornay, Caudebec
et Antoine y entrèrent. À prix d’or, ils trouvèrent une minuscule chambre chez
un tailleur, avec une paillasse à

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