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La Guerre Des Amoureuses

La Guerre Des Amoureuses

Titel: La Guerre Des Amoureuses Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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bien
qu’elle soit cachetée sans marque et non signée. On y disait que Mlle de Mornay
était en sécurité et qu’il recevrait bientôt des instructions, s’il voulait
revoir sa fille.
    — L’attente sera longue, murmura Mornay à
ses deux capitaines.
    — Peut-être que messieurs Poulain et
Hauteville nous porteront de bonnes nouvelles, le rassura Caudebec.
    Mornay ne répondit pas. Déjà, songeait-il, il
manquait à ses devoirs envers Navarre en gardant pour lui que Maurevert, l’assassin
de Coligny, était avec la duchesse de Montpensier. Mais s’il l’avait fait, des
milliers de protestants seraient partis en chasse de cet homme, or il s’était
juré que lui seul ferait justice.
    Olivier, Poulain et Il
Magnifichino laissèrent leur cheval supplémentaire et leurs bagages dans
une écurie proche du Châtelet pour faire le tour des hostelleries et des
cabarets situés près des portes, afin de découvrir celle que Mme de Montpensier
avait empruntée. La duchesse était avec une troupe importante, et on se
souviendrait immanquablement de son passage.
    À la porte du Palet, puis à la porte de
Beaulieu, ils n’obtinrent aucune information. Le lendemain, ils reprirent leur
enquête sans se décourager. C’est à la porte Saint-Pierre qu’ils rencontrèrent
Flaminio Scala et Francesco Andreini.
    Le chef des Gelosi et le mari d’Isabella leur
tombèrent dans les bras. Flavio fut stupéfait de découvrir son ami Scaramouche
en compagnie du prévôt de l’hôtel et de son commis, et ce qui le surprit encore
plus fut de les voir équipés et armés comme des condottieri.
    Évasivement, Nicolas Poulain lui expliqua qu’il
était en mission pour le roi et qu’il avait rencontré Il Magnifichino en
chemin. À son tour, il ne put se retenir de demander aux Gelosi ce qu’ils
faisaient là, puisque la reine et sa Cour étaient en route pour Cognac.
    — C’est une longue histoire ! expliqua
Flavio qui tenait un mulet par le licol. Accompagnez-nous à notre auberge et
dînons ensemble pendant que je vous la conterai. Isabella sera si heureuse de
vous revoir.
    Nicolas Poulain jugea qu’ils n’avaient pas
suffisamment de temps pour un dîner d’amis. Il fallait, avant tout, qu’ils
retrouvent la trace de la Montpensier. Néanmoins, il interrogea Olivier du
regard, mais son ami pensait comme lui et secoua négativement la tête.
    — Merci, Flavio, mais notre mission est plus
importante.
    — Ah, votre mission ! dit Flavio en
lui coulant un regard rusé. Peut-être pourrions-nous vous aider…
    — Nous aider ?
    — … À retrouver la duchesse de
Montpensier.
    — Quoi ? Que savez-vous ? cria
presque Olivier.
    — Uniquement ce qu’Isabella m’a dit, répondit
doucement Flavio, mais je préférerais que ce soit elle qui vous parle.
    Cette fois Olivier et Nicolas acceptèrent. Flavio
monta sur le mulet, et Francesco sauta en croupe derrière Olivier. Lorenzino
Venetianelli fermait la marche. C’est en cet équipage qu’ils traversèrent la
ville par des rues étroites et tortueuses, car les Gelosi logeaient à l’hostellerie
de la Croix-Blanche, près de la porte Saint-Martial.
    En chemin, Flavio expliqua qu’ils venaient d’acheter
le mulet à la grande écurie de la porte Saint-Pierre pour remplacer une de
leurs bêtes malades. Toute la troupe partait le lendemain pour le Languedoc où
ils joueraient devant le gouverneur, M. de Montmorency. Ensuite, passant
par la Provence, ils rentreraient à Milan.
    — Comment êtes-vous arrivés ici ? lui
demanda Nicolas Poulain qui faisait avancer de front son cheval avec le mulet
de Flavio.
    — Après la fuite de Ludovic, expliqua le
comédien, nous sommes partis à sa poursuite…
    — Je vous l’avais déconseillé, grimaça
Poulain.
    — C’était une affaire qui nous concernait,
intervint le mari d’Isabella. Ma femme a été torturée à cause de lui.
    — J’avais cru comprendre qu’elle n’était
pas certaine de sa culpabilité, remarqua Poulain.
    — Innocent, il n’aurait pas fui ! répliqua
Flavio. Mais peu importe puisque nous ne l’avons pas retrouvé. Le soir, Isabella
nous a annoncé qu’elle voulait tout arrêter, rentrer en Italie. Le retour de
Gabriella l’avait perturbée et elle était très fatiguée, ce qui explique son
évanouissement. De surcroît, elle ne faisait que pleurer et était incapable de
bien jouer.
    — Gabriella lui a remis une lettre de
grâce du duc de Mantoue qui lui a aussi promis

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