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La Guerre Des Amoureuses

La Guerre Des Amoureuses

Titel: La Guerre Des Amoureuses Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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Nicolas Poulain. On les conduisit rapidement auprès de lui.
    Mornay et Caudebec attendaient dans l’angoisse.
C’est dire si les embrassades furent chaleureuses quand Olivier – il voulait
être le premier à parler – annonça qu’ils avaient retrouvé la duchesse de
Montpensier, et donc certainement Cassandre.
    Ils présentèrent rapidement Ludovic Gouffier à
Mornay avant de raconter leur découverte de Garde-Épée et l’existence du
souterrain.
    — Voici ce que je propose, dit Poulain. Partons
après dîner avec les lansquenets, nous prendrons une route qui nous conduira à
l’abbaye… sans passer devant Garde-Épée.
    — La route de Nercillac ferait l’affaire,
proposa Caudebec.
    — Nous la suivrons donc. Arrivés à l’abbaye,
nous attendrons la nuit pour emprunter le souterrain. Il sera aisé de briser la
porte qui doit déboucher dans des caves. Ensuite, à la grâce de Dieu ! Nous
prendrons la maison d’assaut…
    — Ce plan me plaît, approuva Mornay
gravement, mais à La Chapelle-Foucher on m’a dit que la troupe de la
Montpensier comprenait une cinquantaine d’hommes d’armes. Nous ne serons que
vingt et un, si je compte bien.
    — Mais nous aurons l’avantage de la
surprise, remarqua Caudebec.
    — Et d’arriver au milieu de la nuit, ajouta
Poulain.
    — Comprenez-moi, fit Mornay, le visage
contracté. Ce n’est pas pour moi, ou même pour vous, que je crains ce combat, c’est
pour ma fille. Nous serons peu nombreux et nous ignorons où elle se trouve. Si
on ne la délivre pas tout de suite, ils s’en serviront comme otage, et je ne
sais ce que je ferai alors. Or, à Garde-Épée, il faudra occuper la cour, les
portes, isoler la duchesse et ses gentilshommes. Il y a aussi ce Le Vert dont
vous m’avez parlé.
    — Ne pouvez-vous pas demander un
détachement de soldats à monseigneur de Navarre ?
    — Non, c’est ma guerre, et non la sienne.
Henri a besoin de tous ses hommes.
    Mornay se tourna vers Ludovic.
    — Monsieur Gouffier, savez-vous vous
battre ?
    — Je sais tenir honnêtement une épée, et
manier le pistolet si nécessaire, monsieur.
    — Vous joindriez-vous à nous ? Avec
notre petit nombre, chaque homme en plus compte…
    Gouffier grimaça, faisant comprendre qu’il ne
voulait pas prendre parti.
    — Vous l’avez dit, monsieur, c’est votre
guerre, et je ne suis qu’un comédien. Je ne suis venu aujourd’hui ici que parce
qu’on m’y a forcé !
    — D’après ce que vient de me dire M. Poulain,
vous êtes le fils d’un gentilhomme et vous avez un droit sur un fief. Vous
joindre à moi ferait avancer votre affaire…
    — Comment cela ? tressaillit Ludovic.
    — Une lettre de votre père suffirait à
prouver votre naissance, et l’actuel propriétaire du fief vient d’en être privé
par Mme de Montpensier et sa troupe. Possession fait loi ! Le
fief est aux Guise pour l’instant, aidez-nous à le reprendre et je vous le
laisse…
    — M. Ancellin, qui l’a acheté, ira
en justice…
    — Et alors ? Engagez quelques hommes
si vous avez un peu d’argent, et installez-vous dans Garde-Épée. L’affaire ira
en justice ? Sans doute, mais je vous le dis : possession fait loi. Vous
n’aurez pas pris ce fief à Ancellin, mais à Guise qui le lui avait conquis !
Je témoignerai pour vous, Navarre aussi, s’il le faut. C’est une chance
inespérée… Saisissez-la !
    Ludovic resta un instant hésitant, se frottant
gauchement les mains, puis il posa son regard sur ses trois compagnons qui
attendaient sa réponse. Finalement, il inclina la tête en signe d’adhésion.
    Ils dînèrent avec Heinz et deux de ses
lieutenants. Poulain leur donna des détails sur ce qu’il attendait d’eux, et
Mornay des instructions précises. Après ce repas, Antoine et Venetianelli
partirent se procurer lanternes et flambeaux, tandis que Caudebec s’occupait d’équiper
Ludovic en lui trouvant cuirasse, épée et cervelière. M. de Mornay se
retrouva avec Nicolas et Olivier comme il le souhaitait.
    — Mes vaillants amis, l’heure du jugement
est venue, comme il est dit dans les psaumes, déclara-t-il d’un voix grave. J’y
laisserai peut-être la vie, aussi dois-je vous confier un secret que seule
Cassandre connaît. Mais si je survis à cette bataille, jurez-moi de n’en parler
jamais.
    M. de Mornay leur était toujours
apparu sombre et préoccupé depuis qu’ils l’avaient rencontré. Nicolas Poulain
pensait que c’était son

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