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La Guerre Des Amoureuses

La Guerre Des Amoureuses

Titel: La Guerre Des Amoureuses Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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pour la plupart des gentilshommes de
la Cour, mais, à la différence des autres, elle l’avait aimé, au moins le lui
avait-elle assuré.
    Mme de Sauves se tenait debout dans
une petite chambre et le reçut seule, ce qui n’était guère conforme à la
bienséance, mais habituel à la cour de la reine mère.
    — Baron, j’ai prié pour que vous
acceptiez de venir, lui dit-elle en lui prenant les mains.
    — Moi, madame ?
    — Oui, monsieur, car vous êtes un homme
bon, en qui je me fie, et qui ne me reprochez rien…
    Elle eut un regard effrayé qui troubla Rosny.
    — … Que le roi de Navarre n’attende rien
de cette conférence ! lâcha-t-elle.
    — Savez-vous quelque chose, madame ?
s’inquiéta-t-il.
    — Juste qu’il prenne garde ! Qu’il
ne boive ni ne mange et refuse tout dîner, même si c’est moi qui le propose.
    — Vous, madame ? s’inquiéta Rosny.
    — Je ne puis vous en dire plus, baron. Me
ferez-vous confiance ?
    — Je le ferai, madame, mais vous vous
alarmez pour rien. La reine ne cherche qu’à sacrifier le roi de Navarre à la
Ligue en l’engageant à changer de religion.
    — Plût à Dieu que ce ne fût que cela !
soupira-t-elle. Maintenant, laissez-moi, j’en ai trop dit.
    Rosny se retira dans un mélange d’inquiétude
et de satisfaction. Mme de Sauves devait être chargée de quelques
sombres manœuvres contre le roi, mais elle ne voulait pas s’y prêter. Ainsi, peu
à peu, les soutiens de la reine l’abandonnaient.
    Il revint dans la grande salle quand Navarre
en sortait. Le roi échangea quelques mots avec le prince de Condé qui rentra à
son tour discuter avec la reine des modalités d’une trêve.
    Rosny raconta en quelques mots son entrevue
avec Mme de Sauves, ce qui fit rire le Béarnais qui n’avait jamais
songé à boire ou à manger dans le château, ayant même fait porter son dîner et
son vin dans des bouteilles cachetées.
    À son tour, il raconta au baron les premières
propositions de Catherine de Médicis.
    — Elle me demande de retourner au Louvre,
mais me refuse toute sûreté sur cette téméraire démarche ! Ce n’est qu’un
piège pour me priver du secours de mes amis et me laisser seul, abandonné de
tous mes partisans ! Comment peut-elle croire une seconde que j’accepterai ?
    Il s’interrompit en voyant arriver M. de Bezon
et une femme amaigrie au teint cendré qu’il eut du mal à reconnaître.
    — Madame Sardini ! s’exclama-t-il. J’ignorais
que vous étiez avec Sa Majesté ! Votre mari est-il là aussi ?
    — Non, monsieur. La reine m’avait demandé
de l’accompagner.
    — Mme Sardini a été gravement
blessée à Blois, monseigneur, expliqua M. de Bezon, raide comme un
Grand d’Espagne. Je lui ai conseillé de rentrer à Paris, mais elle souhaitait
vous rencontrer.
    — Me rencontrer ! Ventre-saint-Gris !
si j’avais su, je serais venu bien plus vite ! s’esclaffa le roi. Mais
comment avez-vous été blessée, madame ?
    — Un homme lui a tiré dessus avec un
mousquet, sire.
    — Qui ? s’inquiéta Rosny.
    — Nous l’ignorons, monsieur. J’ai pensé à
une vengeance des Guise envers M. Sardini, déclara Bezon en dévisageant le
roi.
    — Ce serait bien possible, murmura
sérieusement Henri de Navarre. Quoi qu’il en soit, madame, je suis votre
serviteur. Quel que soit votre souhait, dans la limite de mes moyens, il sera
accepté.
    — Je souhaite parler à M. de Mornay,
dit Isabeau d’une voix qui n’était qu’un murmure.
    — Il n’est pas ici, répondit le roi, mais
il vient d’arriver à Jarnac.
    — Auriez-vous la bonté de lui transmettre
ma requête, monseigneur ?
    — Je le ferai, madame, mais je dois vous
prévenir qu’en ce moment, M. de Mornay a… des contrariétés.
    Rosny remarqua que la pâleur d’Isabeau s’accentuait.
Soudain, elle vacilla et il n’eut que le temps de la soutenir.
    — Lesquelles ? demanda-t-elle dans
un souffle.
    — Il vous les dira quand vous le verrez, proposa
le roi de Navarre dans un rire forcé, comme pour ne pas remarquer le malaise de
la pauvre femme. La prochaine conférence aura lieu ici lundi. Voulez-vous que
je lui propose de m’accompagner ?
    — Je vous en serai éternellement
reconnaissante, monseigneur, murmura-t-elle.
    Puis elle s’inclina et, telle une ombre, elle
repartit avec M. de Bezon.
    — Rosny ? Mme Sardini est au
plus mal, alors pourquoi veut-elle rencontrer M. de Mornay qu’elle

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