Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La Guerre Des Amoureuses

La Guerre Des Amoureuses

Titel: La Guerre Des Amoureuses Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
Vom Netzwerk:
ne
connaît pas ? À votre avis, cela a-t-il un rapport avec la fille de Mornay ?
    — Je ne sais pas, monseigneur, mais tout
cela me déplaît. J’ai hâte que cette conférence soit terminée ! Nous
sommes dans un nid de guêpes.
    Ils arrivèrent à l’abbaye
à la nuit tombante et s’installèrent dans l’église avec les chevaux, la salle
sous le four étant trop petite pour recevoir tout le monde.
    Pendant que les lansquenets soignaient les
bêtes et préparaient leur dîner – qui serait froid, car ils ne devaient pas
faire de feu –, Poulain conduisit M. de Mornay jusqu’au puits. Le
père adoptif de Cassandre proposa à Olivier de l’accompagner.
    En chemin, M. de Mornay prit
affectueusement Olivier par le bras.
    — Monsieur Hauteville, j’ai beaucoup d’estime
pour vous, commença-t-il.
    — Merci, monsieur.
    — J’ai bon espoir que nous débarrassions
définitivement le royaume de Maurevert et que nous délivrions ma fille, ce soir.
Je connais les sentiments qui vous rapprochent, même s’ils ne sont pas
raisonnables. Qu’allez-vous faire après ?
    Olivier avait la gorge sèche. Il savait qu’il
allait contrarier M. de Mornay, mais il se sentait fort.
    — Monsieur, quand vous êtes venu chez moi…
reprendre les quittances de M. Salvancy, Cassandre… votre fille… m’a dit
que vous accepteriez de me prendre à votre service, peut-être comme secrétaire…
J’ai alors refusé.
    — C’est exact, nous en avions parlé…
    — J’ai eu tort. Aussi, quand mon ami
Nicolas m’a proposé de l’accompagner à Chenonceaux, j’ai accepté, car
secrètement j’espérais vous rencontrer lors de la venue du roi de Navarre.
    Nicolas écoutait, troublé par ce que disait
son ami.
    — Durant l’année qui vient de s’écouler, Cassandre
m’a écrit trois fois, elle m’a aussi envoyé le Nouveau Testament traduit par M. de Bèze
ainsi que quelques-uns des textes que vous avez écrits…
    — Elle a fait ça ? s’enquit Mornay, en
fronçant les sourcils, ce que seul Nicolas remarqua, car c’est lui qui tenait
la lanterne.
    Ils entrèrent dans la salle du puits. Poulain
posa la lanterne sur une grosse pierre. Avant d’examiner le passage avec M. de Mornay,
il préférait que les deux hommes aient fini de s’entretenir.
    — Je ne sais si votre fille vous l’a dit,
j’ai penché pour la Ligue quand j’étais plus jeune, mais la mort de mon père m’a
dessillé les yeux. J’ai eu une année pour réfléchir, pour repenser à la
Saint-Barthélemy, pour écouter les prêches fanatiques du père Boucher. Avec
Nicolas, nous avons traversé la France et vu les atrocités que l’intolérance
provoquait. Tout cela m’a changé, monsieur de Mornay.
    » Nous avons rencontré monseigneur de
Navarre. N’importe qui nous aurait pendus, il nous a écoutés. Il nous a même
offert un cheval. Je crois monseigneur porteur de paix…
    En l’écoutant, Mornay était touché par ce que
disait le jeune homme.
    — Aussi, maintenant, très simplement, je
voudrais vous demander : Accepteriez-vous de me prendre à votre service ?
Certes, je puis être un bon secrétaire. Je suis presque docteur en droit et je
sais bien compter. Mais je peux être aussi un soldat. J’ai sans doute beaucoup
à apprendre, mais je saurai vous montrer ma valeur.
    Mornay ne dit rien pendant un moment. C’était
une situation très embarrassante. Le pasteur de Montauban refusait que les
femmes se coiffent coquettement, ils n’accepteraient jamais qu’un jeune homme
habite sous son toit et courtise sa fille.
    — Êtes-vous certain de vos sentiments ?
demanda-t-il.
    — Oui, monsieur.
    — Nous en reparlerons, je ne veux pas de
rumeurs… Mais n’espérez jamais l’épouser… Ma fille est noble.
    — J’accepterai toutes vos conditions, monsieur,
sauf celle-là. J’aurai la force et le courage de me battre pour elle, et je
saurai la conquérir. Vous n’aurez jamais honte de moi, elle non plus.
    — Il faut d’abord la sauver… murmura
Mornay, la voix éteinte.
    Le pape des huguenots se tourna vers Nicolas
Poulain :
    — Monsieur le Prévôt, montrez-moi ce
passage dans le puits.
    Lorsqu’ils revinrent
vers l’église, ils observèrent le silence jusqu’à la porte. C’est à quelques
pas de l’édifice, à la lueur de sa lanterne, que Poulain découvrit un
lansquenet, sa zweilhander tenue à deux mains.
    — Je ne vous avais pas vu ! s’étonna
Nicolas.
    — Moi, je ne

Weitere Kostenlose Bücher