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La Guerre Des Amoureuses

La Guerre Des Amoureuses

Titel: La Guerre Des Amoureuses Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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tuer.
    Enfermée dans une
pièce minuscule sans fenêtre, Cassandre avait perdu la notion du temps. Parfois
ses geôliers entraient pour prendre son pot d’excréments, lui laisser une
cruche d’eau ou un pain rassis. Elle dormait peu, à même le sol, se réveillant
au moindre bruit, ou lorsqu’un rat la frôlait. Ce dur régime aurait brisé n’importe
quel caractère, mais pas le sien. Amaigrie, affaiblie, elle était toujours
animée de la même rage. On l’avait détachée, puisqu’elle ne pouvait s’évader, et
la première chose qu’elle avait faite avait été de sortir sa dague. Elle savait
que sa main ne tremblerait pas si l’occasion se présentait.
    Alors qu’elle tentait de s’assoupir, grelottant
de froid, un hurlement déchira l’air. Elle se redressa pour mieux écouter, tandis
que retentissaient les cris d’affolement, les hurlements de terreur et les
supplications.
    Elle comprit immédiatement qu’on attaquait la
ferme. Peu importait qui étaient les assaillants, se dit-elle alors que le
vacarme de la bataille, le fracas des portes brisés, les cliquetis de lame et
les coups de pistolet dominaient maintenant les gémissements et les râles d’agonie.
Pour elle, ce ne pouvaient être que des amis. Serrant la lame d’une main ferme,
elle se plaça sur le côté de la porte, prête à tuer le premier homme de la
duchesse qui ouvrirait.
    L’escalier
aboutissait à une grande salle où dormait l’escorte de la duchesse. Quand
Olivier y entra, le carnage avait commencé. Les soldats ensommeillés étaient
percés par les lansquenets ivres de sang sans même avoir la possibilité de se
défendre. Il aperçut le jeune Gouffier et Venetianelli qui disparaissaient dans
la cour silencieuse, suivis de leur peloton.
    Déjà Mornay l’entraînait vers les deux pièces
en enfilade où s’étaient précipités Heinz et ses hommes, leurs mutileuses
ruisselantes de sang. Mais tirés de leur sommeil par les premiers bruits de l’attaque,
François de Saveuse, le capitaine Cabasset et quelques hommes d’armes s’étaient
précipités dans la pièce suivante pour s’y enfermer. Mornay et Olivier n’eurent
donc pas à se battre. Ils tentèrent vainement d’enfoncer la porte, mais les
coups de feu au travers les en dissuadèrent. Comme ceux qui s’y étaient
réfugiés étaient prisonniers, ils laissèrent des lansquenets pour surveiller la
porte et partirent porter secours à Caudebec.
    De l’autre côté de la maison, le combat
faisait rage. Ayant fini d’égorger les dormeurs, Caudebec et Antoine avaient
conduit leur groupe dans une grande cuisine où des soldats s’étaient assoupis
pour la nuit. Mais les cris de leurs compagnons et le tumulte les avaient
réveillés. Les gens de la duchesse attendaient debout, arme au poing, quand
Caudebec arriva.
    Une furieuse bataille s’engagea, à peine
éclairée par les flambeaux des agresseurs qui s’en servaient aussi comme arme.
    Quand Olivier et M. de Mornay
arrivèrent, la cuisine ruisselait de sang. Murs, sol, four et cheminée, tout
était ensanglanté, mais les gens de Mayenne se battaient toujours avec l’énergie
du désespoir.
    Olivier se jeta dans la bataille avec rage et
sans aucune réserve. Ces gens avaient fait prisonnière la femme qu’il aimait et
il était décidé à ne leur accorder aucun merci. Son pistolet ayant une lame à
son extrémité, il l’utilisait comme une dague après en avoir tiré l’unique coup,
tandis qu’il frappait de taille avec son épée tenue de l’autre main. Il perça
ainsi le cou d’un soldat, puis trancha le bras d’un autre. Reculant devant sa
furie, les survivants se regroupèrent contre une porte.
    — Demandez-vous merci ? cria Mornay,
écœuré par le carnage. Si vous rendez les armes, vous avez ma parole que je
vous laisserai la vie !
    — Merci ! implora l’un des soldats, blessé
de toutes parts.
    — Merci ! supplièrent les autres.
    Mornay dut passer devant Olivier et écarter
les lansquenets qui ne voulaient pas être frustrés de la boucherie. Leur
imposant de baisser les armes, il ordonna aux Allemands d’aller dans la cour
prêter main-forte à leurs compagnons. Seuls deux d’entre eux restèrent pour
garrotter les prisonniers.
    — Où est ma fille ? demanda Mornay à
l’un d’eux.
    Un appel retentit de derrière la porte devant laquelle
ils s’étaient battus :
    — Père, je suis là !
    On délivra aussitôt la prisonnière. Hâve, amaigrie,
chevelure en

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