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La Guerre Des Amoureuses

La Guerre Des Amoureuses

Titel: La Guerre Des Amoureuses Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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rendre, monsieur !
lança Caudebec à son maître.
    — Je suis Philippe de Mornay, je vous
donne une minute pour ouvrir, après quoi je fais sauter cette porte avec une
mine, cria Mornay. Dans ce cas, il n’y aura pas merci. Vous serez tous passés
au fil de l’épée, hommes et femmes… Mais si vous vous rendez, vous pourrez
repartir libres.
    — Avec nos armes ? cria une voix.
    — Sans armes et sans bagages ! décida
Mornay. Et c’est déjà beaucoup.
    — Je suis la sœur du duc de Guise, monsieur
de Mornay, je veux être traitée conformément à mon rang et je demande merci
pour mes gentilshommes.
    — Je suis Cassandre de Mornay, madame, et
vous n’avez rien à attendre de moi ! répliqua Cassandre en fureur.
    — C’est moi qui commande cette troupe !
intervint Mornay énergiquement, et non ma fille. Vous aurez grâce et pourrez
partir, ainsi que vos gens si vous abandonnez vos armes.
    — J’ai votre parole ?
    — Vous l’avez ! Sortez sans arme !
    La porte s’ouvrit, et Cabasset, après une
hésitation, fit un pas en avant. Il ne portait aucune arme.
    Cassandre le laissa passer, puis ce furent
trois hommes d’armes morts de peur, car ils savaient que ce genre de promesse
était rarement respectée. L’un d’eux tenait une lanterne dont la flamme
vacillait tant il tremblait. Ensuite, ce fut M. de Saveuse, lui aussi
sans épée, accompagné de la femme de chambre, livide, et enfin la duchesse, apparemment
fière et hautaine, mais en vérité épouvantée par la horde de soudards couverts
de sang qui la dévisageaient avec bestialité. Découvrant Olivier Hauteville, elle
risqua un sourire, espérant un soutien, ou au moins un regard amical, mais il l’ignora.
    Cette froideur l’atteignit plus que sa défaite.
    Mornay les aligna le long du mur de la pièce, la
seule où il n’y avait pas de sang.
    — Madame, la place est à nous… Mais… où
est M. Maurevert ? Il n’était pas avec vous ?
    — Je ne sais de qui vous voulez parler, répliqua
la duchesse.
    Cassandre s’approcha d’elle, le visage
malveillant. Son père voulut l’empêcher, mais elle le repoussa avec fermeté.
    — Madame, M. Maurevert m’a
souffletée, où est-il ?
    — Je l’ignore, mademoiselle, répondit la
duchesse en essayant de reculer, terrorisée par la tigresse qui s’adressait à
elle.
    — Caudebec, Antoine, fouillez partout !
ordonna Mornay. Prenez tous les hommes nécessaires, mais retrouvez-le. Pas de
quartier !
    Cassandre resta les yeux fichés dans ceux de
la sœur de Guise qui les baissa rapidement.
    — Il n’y a pas que Maurevert qui m’a
souffletée, madame, poursuivit Cassandre d’une voix métallique, vous n’avez pas
oublié…
    D’un brusque revers de la main gauche, elle
gifla doublement la duchesse qui chancela sous les coups.
    Les lèvres en sang, la sœur de Guise fondit en
larmes tandis que M. de Saveuse tentait de s’interposer, aussitôt
repoussé par Olivier.
    Le silence tomba dans la pièce à peine
éclairée par des torches fumantes et une lanterne. Personne ne voulait intervenir
dans ce règlement de comptes entre les deux femmes.
    — Madame la sœur du duc de Guise, en m’enlevant,
et en me traitant comme vous l’avez fait, vous vous êtes déshonorée ainsi que
votre famille. Vous m’avez souffletée, et je viens de faire de même, car une
Mornay ne peut accepter une telle injure. Maintenant, s’il vous reste un
soupçon d’honneur, vous allez vous battre avec moi !
    En ce temps glorieux, l’honneur était la
valeur fondamentale de la noblesse et avait plus de valeur que la vie. C’est l’honneur
qui distinguait le noble de la roture. Déshonoré, le noble n’était plus rien.
    — Me… me battre… ? bredouilla la
duchesse de Montpensier.
    — Mon père, donnez-lui votre épée, dit
lentement Cassandre. Madame, écartez-vous de ce mur et prenez place au milieu
de la salle. Je vous ai souffletée, je suis femme comme vous, battons-nous, non
au premier sang, mais à mort, pour laver notre honneur.
    — Mais… je ne sais pas me battre, geignit
la duchesse, paniquée devant la résolution de l’Euménide.
    — Moi, je sais, madame, priez donc, car
vous allez mourir.
    — Madame la Duchesse, intervint M. de Saveuse,
laissez-moi être votre champion.
    — Vous souhaitez vous battre à sa place ?
lui demanda Cassandre, étonnée.
    — Oui, et vous ne pouvez m’en refuser l’honneur,
si Mme la Duchesse

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