Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La Guerre Des Amoureuses

La Guerre Des Amoureuses

Titel: La Guerre Des Amoureuses Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
Vom Netzwerk:
désordre, elle apparut avec une dague à la main et se jeta dans
les bras de son père. Puis, ayant aperçu Olivier, c’est vers lui qu’elle se
précipita.
    — J’étais sûre que tu me retrouverais !
sanglota-t-elle, ne pouvant se retenir de pleurer maintenant que son cauchemar
était fini.
    La rage et la fureur fondirent soudainement
chez Olivier. Il serrait enfin contre son corps cette femme qui lui avait
déclaré son amour un an plus tôt, mais qu’il n’avait jamais touchée. Les yeux
pleins de larmes, elle lui offrit sa bouche. À peine ses lèvres
effleurèrent-elles les siennes qu’une secousse l’ébranla de la tête aux pieds. Le
baiser dura un temps infini, il voulait la garder éternellement contre lui. Il
la sentit frissonnante de désir et une envie inassouvie l’enflamma. Les yeux
fermés, elle s’abandonna, déjà leurs corps se mêlaient et ne formaient plus qu’un,
mais M. de Mornay fit disparaître l’enchantement :
    — Ma fille, ressaisissez-vous ! dit-il
sévèrement. Vous n’êtes pas seule et il n’y a pas de temps à perdre en
effusions !
    À regret, Cassandre se domina et repoussa
Olivier.
    Celui-ci, confus devant le regard narquois de
Caudebec et des deux lansquenets, partit prévenir Nicolas qui attendait dans la
cave, tandis que M. de Mornay expliquait à sa fille qu’elle devait
attendre dans son ancienne prison. Il allait appeler des lansquenets pour la
protéger quand elle s’insurgea.
    — Il n’en est pas question, père ! Qu’on
me donne une épée. J’ai une revanche à prendre !
    Caudebec lui tendit la sienne avec un sourire
fraternel. L’arme était rouge, dégoulinante, mais Cassandre la prit sans
faiblir. Le capitaine de Mornay alla ensuite chercher une cuirasse de fer et un
casque parmi ceux que les soldats avaient entassés la veille avant de s’endormir.
Il s’approcha de la jeune femme et lui attacha le corselet avec les lanières de
cuir.
    — Comment m’avez-vous trouvée ? demanda-t-elle.
    — Tu le dois à Olivier et à M. Poulain,
répondit son père, mais nous parlerons de tout cela plus tard. Caudebec, la
duchesse est enfermée de l’autre côté avec quelques-uns de ses hommes. Négociez
leur reddition avec Antoine. Je vais voir comment ça se passe dehors. Vous
autres – il s’adressait aux lansquenets qui avaient garrotté les prisonniers –,
jetez ces hommes dans la prison de ma fille et restez devant la porte.
    Ils sortirent, enjambant les corps que des
lansquenets fouillaient après avoir égorgés d’un coup de mutileuse ceux qui
avaient encore un souffle de vie. C’était un spectacle d’enfer et Cassandre
détourna les yeux. Plus d’une trentaine de cadavres étaient allongés, emmêlés
dans une mare de sang.
    Hélas, dehors, le combat avait causé plus de
pertes aux assaillants.
    Le groupe de lansquenets qui accompagnait
Ludovic Gouffier et Venetianelli s’était dispersé dans la cour déserte quand
Ludovic avait été abattu d’un coup de mousquet, tandis qu’il se précipitait
vers le porche en tenant une torche. On avait tiré sur lui d’une échauguette.
    Aussitôt, les lansquenets s’étaient précipités
vers l’endroit d’où était parti le coup. C’étaient deux soldats de Mayenne. Épée
au poing, sur le chemin de ronde, ils avaient vainement appelé à l’aide en
voyant les lansquenets grimper vers eux à l’échelle. Le premier arrivé, d’un
formidable revers de son espadon, les avait fauchés ensemble et ils étaient
tombés dans la cour, tête et membres tranchés.
    Quand Mornay arriva, Venetianelli était
accroupi près de Ludovic. Il expirait, la balle ayant sectionné son dos.
    — Monsieur de Mornay, balbutia le mourant…
Je rejoins mon père et ma mère…
    Les yeux déjà brumeux, il regarda Il
Magnifichino qui lui soutenait la tête.
    — Monsieur Venetianelli, demandez… à
Isabella et aux Gelosi de me pardonner… et de prier pour mon salut, dit-il
avant de rendre le dernier soupir.
    La place était à eux. Mornay donna encore
quelques ordres à Heinz, demanda à Venetianelli de faire porter le cadavre du
jeune Gouffier à l’intérieur et de lui trouver un linceul, puis il rejoignit
Caudebec qui négociait à travers la porte de la chambre où se trouvaient
enfermés Cabasset et la duchesse. Olivier était déjà là avec Cassandre, l’épée
au poing et décidée à faire payer cher à ses ravisseurs ce qu’ils lui avaient
fait subir.
    — Ils ne veulent pas se

Weitere Kostenlose Bücher