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La Guerre Des Amoureuses

La Guerre Des Amoureuses

Titel: La Guerre Des Amoureuses Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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faire pendre ailleurs.
    — Mme la Duchesse a un coche, monsieur.
    — Je le sais, il est dans la cour, mais c’est
une prise de guerre, comme ses bagages et sa cassette. Je vous l’ai dit, vous
partirez sans rien.
    D’un regard, Caudebec fit comprendre à la
duchesse qu’ils devaient accepter ces dures conditions.
    Quelques minutes plus tard, ils se
retrouvaient dehors où il gelait à pierre fendre. Les soldats survivants de
Mayenne se rassemblèrent autour de la duchesse et de sa servante.
    Cassandre s’approcha du capitaine Cabasset qui
préparait le cheval qu’on lui avait laissé. Elle était accompagnée de son père
et d’Olivier.
    — Monsieur Cabasset, vous êtes le seul à
m’avoir témoigné un peu d’humanité. J’étais une prisonnière, mais vous m’avez
défendue. Il ne serait pas juste que vous soyez traité comme les autres. Vous
pouvez prendre vos bagages et vos armes avec vous. M. Hauteville vous
accompagnera.
    Cabasset la regarda un moment, interloqué, ne
comprenant pas ce qu’elle lui disait. Puis son visage buriné se fendit d’un
sourire qui souleva sa longue moustache. Ses bagages représentaient le butin et
le fruit du pillage de toute la campagne de Mayenne. En les laissant ici, il
rentrait ruiné. En les conservant, il pourrait acheter un bien, peut-être même
un petit fief.
    Il s’approcha de la duchesse qui attendait qu’on
lui selle un cheval et, en quelques mots, lui rapporta ce que Cassandre de Mornay
venait de lui annoncer. Catherine de Lorraine était trop anéantie pour parler
et elle lui fit un vague signe de la main, lui faisant comprendre qu’il pouvait
agir à sa guise. Comme M. de Mornay avait interdit tout pillage, il
retrouva les sacoches et les malles de cuir qu’il transportait sur un second
cheval. Aimablement, Olivier l’aida à les transporter et lui proposa une seconde
monture. Cabasset reprit aussi son épée, son corselet, son casque, son mousquet
et ses deux arquebuses à main.
    Lorsqu’ils revinrent, les deux chevaux de la
duchesse et de sa femme de chambre avaient été préparés. Elles devraient monter
en amazone. Serrée dans son manteau, transie, Mme de Montpensier
attendait qu’on l’aide quand Cassandre, toujours dans le sayon du pèlerin qu’elle
avait refusé de quitter quand Olivier lui avait proposé son propre manteau, s’approcha
d’elle.
    — Madame, vous avez eu la bonté de me
laisser cet humble vêtement quand je grelottais, je ne peux faire moins avec
vous. Donnez-moi votre manteau et prenez le mien.
    — Quoi ?
    — Vous avez bien compris ! Veuillez
me laisser votre manteau et prendre ce sayon ! Il est très chaud et il a
une bonne capuche, je vous l’assure, persifla Cassandre.
    La duchesse avait déjà tant pleuré de peur et
de honte qu’elle croyait ne plus avoir de larmes, mais en comprenant qu’elle
allait aussi perdre son épais manteau de laine écarlate doublé de fourrure, elle
se remit à sangloter convulsivement. En même temps, elle en défit le cordon et
enleva le vêtement. Le froid la saisit tandis qu’elle s’enveloppait en
grelottant dans la casaque qui puait l’urine et la sueur.
    En observant la scène, tout en chargeant ses
deux chevaux, Cabasset se dit qu’il n’aurait pas souhaité avoir une adversaire
comme cette fille Mornay. De qui pouvait-elle tirer tant de hargne ?
    Le porche était ouvert, car les lansquenets
transportaient les corps sur le chemin. Olivier regarda le convoi de vaincus s’éloigner.
Tout était fini.
    Un peu plus tard, Mornay réunit tout le monde
dans la grande salle sommairement nettoyée. Nicolas Poulain les avait rejoints
pour écouter le récit de la bataille.
    — Mes amis, il y a de quoi souper dans la
cuisine, qu’on remplisse le coche et nous dînerons à l’église pour fêter notre
victoire. Monsieur le Prévôt, dit-il en s’adressant au chef des lansquenets, avez-vous
placé des gardes aux échauguettes ?
    — Bien sûr ! répondit l’Allemand en
haussant les épaules tant la question lui paraissait sans objet.
    Les morts avaient été dépouillés et tout un
butin entreposé dans la chambre qu’occupait Mme de Montpensier. C’étaient
des casques, des pièces d’armure, des épées et des arquebuses, de l’argent, des
vêtements, les bagages des soldats et des officiers, et les biens de la
duchesse. Tout reviendrait à ceux qui avaient participé à l’expédition, sauf
aux lansquenets qui devaient être payés à salaire

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