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La Guerre Des Amoureuses

La Guerre Des Amoureuses

Titel: La Guerre Des Amoureuses Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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fixe. Certains d’entre eux
grommelaient, car ils auraient aimé avoir une part de ce butin.
    Ne voulant pas risquer une révolte, Mornay
leur fit une proposition : à la place des dix écus qu’ils devaient recevoir
pour un mois de service, il leur offrait les chevaux et le butin, sauf ce qui
avait appartenu à la duchesse et à ses gentilshommes. Ensuite ils seraient
libérés, car il n’avait plus besoin d’eux.
    Or il y avait près de cinquante chevaux !
Ces montures représentaient à elles seules plusieurs fois la somme promise pour
leur engagement. Il y avait aussi toutes ces armes, certes de diverses qualités
mais qu’ils pourraient revendre, et les bagages des soldats de Mayenne, butin
de leurs pillages. Aussi les mercenaires acceptèrent-ils de bon cœur.
    Soulagé par cette décision, M. de Mornay
rassembla ses gens, sa fille, Venetianelli, Olivier et Nicolas pour répartir le
reste du butin.
    Les bagages des gentilshommes de la duchesse, c’est-à-dire
de M. de Saveuse, de M. de Puyferrat et de Maurevert avec
leurs armes, leurs vêtements et leurs bourses furent distribués aux hommes. Cassandre
reçut la garde-robe de Mme de Montpensier, ainsi qu’un collier de la
duchesse. Mornay, Poulain et Venetianelli se partagèrent les autres bijoux et
Olivier reçut une dague ciselée au manche serti de rubis. Il échangea aussi sa
barbute et son bufletin à corselet contre un casque ciselé et une belle
cuirasse de cuivre. Poulain lui conseilla aussi une main gauche qui faisait
partie du butin et, surtout, une épée plus large et plus lourde. Olivier
possédait une épée dite à l’italienne, une rapière comme on disait, une arme d’estoc,
mais dans les batailles, c’étaient les coups de taille qui portaient.
    M. de Mornay garderait le coche. Il
restait enfin une cassette contenant un millier de livres en diverses monnaies
qui fut partagée en trois, pour Poulain, Venetianelli et Hauteville.
    Tout le monde étant satisfait, la troupe
partit dîner, laissant Garde-Épée à l’abandon. L’aube se levait. Dans la
matinée, de retour à Jarnac, M. de Mornay préviendrait Navarre de la
présence de Maurevert. Ce serait alors au roi de le faire chercher, et de
prévenir. Quant à Nicolas Poulain, il s’engagea à demander au curé de
Saint-Brice de faire ensevelir les morts.
    C’est en chemin vers l’abbaye ruinée que
Venetianelli prit le prévôt à part.
    — Monsieur, lui dit-il, en fouillant
Ludovic, j’ai trouvé ceci dans son pourpoint.
    Il tendit à Poulain un objet de cuivre. C’était
une médaille représentant une femme à genoux au pied d’un homme sur un trône, entouré
de trois personnes nommées par leurs initiales, F, K, H, et avec la devise Soit,
pourveu que je règne.
    —  Étrange !
dit Nicolas.
    — On dirait un laissez-passer.
    — En effet, peut-être venant de la reine
mère. Je garde cette médaille, Lorenzino. Je me renseignerai.
    À l’abbaye, pour le
dîner, Olivier et Cassandre s’étaient isolés, assis sur des pierres, à quelque
distance du feu allumé sous un vitrail brisé. Déjà, sur le chemin, ils étaient
restés à l’écart, se serrant et s’embrassant dès qu’ils le pouvaient, persuadés
comme tous les amoureux qu’ils étaient seuls au monde. Cela faisait plus d’un
an qu’ils ne s’étaient pas vus et ils avaient tant à se dire. Sans se quitter
des yeux, elle lui raconta les conditions de son enlèvement, comment un
gentilhomme de Mme de Montpensier avait abusé sa confiance avec un
faux courrier et surtout une des lettres qu’elle avait écrites. Olivier comprit
alors pourquoi on avait forcé son coffre et lui raconta l’incident.
    — Mme de Montpensier a dû
utiliser un faussaire pour imiter mon écriture, dit-il.
    — Cela n’a pas porté chance au
gentilhomme qui me l’a donnée, ironisa-t-elle.
    Les lansquenets chantaient un peu plus loin, vidant
sans mesure les flacons de vin qu’ils avaient emportés de Garde-Épée, tandis
que Venetianelli les accompagnait joyeusement avec un fifre. De larges morceaux
de viandes cuisaient sur la braise, ainsi que des pommes. Toutes ces grillades
dégageaient une succulente odeur. Antoine découpait de grandes tranches de pain
qu’il distribuait à la ronde. Chacun appréciait d’être vivant, d’avoir gagné et
d’être riche d’une belle part de butin.
    Remarquant enfin que son père et François Caudebec
n’osaient se joindre à eux. Cassandre les appela

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