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La Guerre Des Amoureuses

La Guerre Des Amoureuses

Titel: La Guerre Des Amoureuses Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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toute allure. Cette
attitude n’avait pas de sens, puisqu’au contraire on se pressait pour vous voir.
En un éclair, j’ai compris qu’il avait allumé une mèche et je me suis précipité.
Malheureusement trop tard.
    — Pas trop tard ! Vous auriez pu
être tué par l’explosion, dit Turenne, ému par le courage du jeune homme.
    — Et ensuite ?
    — Avec mon ami, Nicolas, nous nous sommes
élancés à sa poursuite. M. de Mornay nous a rejoints. On a retrouvé
notre homme et deux de ses complices au bord de la Charente. Nous nous sommes
battus, et je dois avouer, à ma grande honte, que je suis le seul à avoir été
vaincu.
    — Nous avions affaire à trois fins
escrimeurs, sire, plaida Mornay, et Olivier n’était guère entraîné. Moi-même n’ai
pu tuer mon adversaire que grâce à la botte que M. de Jarnac m’avait
apprise !
    — Mais nous sommes arrivés à temps, sire,
intervint M. de Dangeau fièrement, et c’est l’essentiel. Vos
assassins nourrissent en ce moment les poissons de la Charente.
    — Dommage qu’on n’ait pu les faire
écarteler, dit Condé, férocement.
    — Vous oubliez que vous voulez garder cet
incident secret, mon cousin ! Non, je crois que c’est très bien ainsi !
Mais ce que je ne comprends pas, c’est comment ils s’y sont pris pour faire
sauter la route, juste devant moi.
    — J’ai examiné le chemin avant de venir, sire,
dit Poulain. J’ai trouvé des débris de conduite en terre. Ils ont dû les
enfouir une nuit, ainsi que la poudre, et placer une mèche dans la conduite. C’est
cette mèche que Maurevert allumait quand Olivier l’a vu.
    — Mon cousin, dit Navarre en se tournant
vers Condé, les yeux rieurs, j’ai bien fait de ne pas les pendre ! Monsieur
Hauteville, je suis votre débiteur, ajouta-t-il.
    — Non, sire, plaisanta Olivier, puisque
vous ne m’avez pas pendu, nous sommes à égalité !
    — Monseigneur, intervint Mornay, Mme Sardini
souhaite rentrer à Paris. Elle sera ici demain pour rester près de sa fille
jusqu’à son départ.
    Le roi hocha la tête.
    — Je ne retournerai pas à Cognac demain. François,
tu iras à ma place, dit-il à La Rochefoucauld, et tu essaieras d’amadouer la
reine, bien que la partie semble jouée. Tente de gagner encore quelques mois de
trêve !
    Il fit signe à Condé d’approcher.
    — Henri, nous rencontrerons Mme Sardini
demain. Soyez-y aussi, Mornay, ainsi bien sûr que votre fille. J’enverrai un
billet à mon cousin, M. de Montpensier. Il serait juste que tous les
Bourbons soient présents. C’est une affaire de famille, sourit-il à l’attention
des autres. Mais j’y pense, sois là aussi, Turenne, tu es le petit-fils du
connétable de Montmorency, et tu pourrais avoir ton mot à dire.
    — Peut-être devrions-nous décider de ce
que l’on fera après cette conférence, proposa Turenne, fier d’être invité à une
réunion familiale dont il ignorait tout.
    — En effet. Messieurs, laissez-nous, dit
le roi, en souriant.
    Tout le monde sortit et ne restèrent que les
proches, dont Mornay, bien sûr.
    — Cette conférence n’a servi à rien, déclara
Henri de Turenne, qui y avait toujours été opposé.
    — Je ne dirai pas ça, j’ai gagné six mois,
remarqua le roi de Navarre. Tu veux toujours l’affrontement, Henri, mais moi, ce
n’est pas la bataille que je recherche… c’est la victoire ! J’ai encore
besoin de temps, et j’espère même gagner trois mois de plus.
    — Nous pourrions gagner encore plus, proposa
Condé.
    — Comment donc ?
    — Ici, nous sommes les plus forts. L’escorte
de la reine ne pourrait la tirer de nos mains si nous l’attaquons quand elle
quittera Cognac.
    — Je n’y consentirai jamais, Henri, et tu
le sais, dit gravement Navarre.
    Il leva une main pour le faire taire.
    — Je sais ce que tu vas me dire : si
nous étions faibles, la reine agirait ainsi envers nous, mais ce serait indigne
de moi. Il y a trêve, respectons-la ! Je refuse d’utiliser des moyens que
j’ai si souvent condamnés chez mes ennemis.
    Condé fit la moue. Turenne aussi, ainsi que
plusieurs gentilshommes. C’était une occasion unique, jugeaient-ils, et de tels
sentiments d’honneur n’avaient pas de place dans cette rude guerre.
    Le lendemain, la
réunion de famille eut lieu dans la chambre du roi, en présence du duc de
Montpensier venu de Cognac. Navarre expliqua à Turenne de quoi il s’agissait, puis
Mornay relata les

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