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La Guerre Des Amoureuses

La Guerre Des Amoureuses

Titel: La Guerre Des Amoureuses Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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circonstances durant lesquelles il avait recueilli Cassandre,
enfin Mme de Limeuil raconta sa vie avec le prince de Condé.
    Le pendentif passa de main en main, et ensuite
chacun donna son sentiment.
    — Pour ma part, je crois bien que
mademoiselle de Mornay est la fille de ton père Henri, sourit Navarre à Condé. D’ailleurs,
elle lui ressemble !
    Le prince fit la moue. Tout ce qui rappelait
les turpitudes de son père, soumis par Mlle de Limeuil à la Médicis, lui
déplaisait profondément.
    — Tout doux, mon cousin ! répondit-il,
nous n’avons là que des témoignages. Madame Sardini, sans vouloir mettre votre
parole en doute, avez-vous quelques papiers qui assureraient vos dires ?
    — Oui, monseigneur. Quand votre père me
demanda de quitter le château de Valéry où je vivais, et où on m’avait pris ma
fille, je demandais à deux notaires de prendre les témoignages de tous ceux qui
avaient vu ma grossesse, des deux sages-femmes qui m’avaient accouchée, ainsi
que d’un médecin qui avait soigné ma fille à la naissance. Je fis aussi venir
le curé auquel je dis que je voulais qu’elle soit nommée Louise, mais qui ne
put la baptiser dans la religion catholique. J’ai aussi deux lettres de votre
père durant ma grossesse dans lesquelles il m’écrivait espérer un fils. Je
pourrais vous faire établir une copie de ces documents devant un notaire.
    — Vous m’en ferez aussi copie, dit
Navarre. Qui a choisi ce prénom de Cassandre ?
    — Je l’ignore, dit Mme Sardini. Sans
doute les Ambrière.
    — Seras-tu convaincu au vu de ces pièces ?
demanda le vicomte à son cousin.
    — Sans doute, mais je vais aussi me
renseigner sur les Ambrière, rétorqua Condé sans s’empêcher de grimacer.
    — Les Ambrière étaient aux Montmorency, j’ai
pensé que Turenne pourrait facilement en savoir plus, suggéra le roi.
    — Je le ferai, sire, promit le vicomte.
    — Et toi, Montpensier, que dis-tu ? On
ne t’a pas entendu, demanda le Béarnais.
    — Je n’avais rien à dire, cousin, tant je
suis certain que mademoiselle de Mornay est la fille du prince de Condé. Voyez-vous,
à la mort de mon père, j’ai lu bien des courriers qu’il avait reçus. Je me suis
toujours souvenu d’une lettre du prince dans laquelle il lui disait que
mademoiselle de Limeuil, qui habitait au château de Valéry, était à nouveau
grosse.
    Tous les regards se portèrent sur le prince.
    — Je me dois d’être honnête, fit Henri de
Condé en soupirant. Les Condé l’ont toujours été… Ce médaillon, madame, je
possède le même !
    — Mademoiselle, décida le roi de Navarre,
pour l’instant je reconnais votre filiation, sous la réserve des pièces que m’enverra
Mme Sardini. Mon cousin, dit-il à l’attention de Condé, le titre de
Saint-Pol n’est plus porté, je propose que mademoiselle de Mornay soit
désormais appelée Cassandre de Saint-Pol, pour que son appartenance à notre
maison soit reconnue.
    — Saint-Pol est un comté, sire ! s’offusqua
Condé.
    — Rassurez-vous, cousin, elle ne sera pas
comtesse. Je lui confère seulement le titre. J’écrirai au roi à ce sujet pour
qu’il lui envoie des lettres patentes.
    — Dans ce cas…
    — Je vous remercie, sire, dit Mornay, mais
il y a autre chose…
    — Je sais, Mornay ! dit le roi, avec
un sourire sans joie, tout en levant une main pour l’interrompre. Il y a aussi
Olivier Hauteville… je me doutais que tu en parlerais !
    Condé fronça les sourcils, tandis que le roi
hésitait à poursuivre tant ce qu’il allait décider lui déplaisait.
    — J’ai beaucoup d’estime pour M. Hauteville,
Philippe. Pour un roturier, il s’est conduit avec un courage étonnant, et il m’a
sauvé la vie. Je m’en souviendrai toujours. Mais il y a trop de distance entre
un bourgeois de Paris et mademoiselle de Saint-Pol. Vous devez le comprendre. Il
a déjà beaucoup de chance que vous le preniez à votre service.
    — Sire, il existe une ancienne loi des
Francs : les bâtards des princes naissent gentilshommes, mais n’étant
point dans la famille de leurs pères et mères, ils peuvent se marier sans leur
consentement.
    — C’est vrai, Mornay, mais c’est
impossible pour une petite-fille de Saint Louis.
    Il se tourna vers Cassandre :
    — Oubliez-le, mademoiselle, vous êtes d’une
autre race.
    Cassandre baissa les yeux, se jurant de n’en
rien faire.
    Le lendemain, Nicolas
Poulain fit ses adieux à son ami

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