Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La Guerre Des Amoureuses

La Guerre Des Amoureuses

Titel: La Guerre Des Amoureuses Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
Vom Netzwerk:
d’Île-de-France.
    La duchesse approuva ces mesures de précaution.
Il lui serait facile d’imposer cet homme comme prévôt de la cour de la reine
mère en échange de l’accord sur la trêve. Pour l’organisation de l’assassinat, son
frère Guise lui laissait carte blanche, mais il lui faisait cependant connaître
qu’il avait choisi l’assassin.
    Il avait déjà écrit à Charles de Mayenne à ce
sujet.

7.
    Dans la rue Saint-Martin, un gentilhomme à
cheval accompagné d’une troupe d’une dizaine d’écuyers, valets ou hommes d’armes,
fit halte devant la maison de l’épicier au Drageoir bleu. La chaleur
était accablante, orageuse, et la puanteur des crottes et des bouses qui
couvraient la rue n’avait jamais été si forte. L’un des valets d’armes mit pied
à terre et s’adressa à l’épicière qui rangeait les pots de miel déposés sur la
tablette de son échoppe.
    — Commère, ce gentilhomme est François de
Roncherolles, marquis de Mayneville, dit-il en désignant un cavalier. Il
souhaite rencontrer Nicolas Poulain, lieutenant du prévôt des maréchaux d’Île-de-France
qui logerait ici.
    — M. Poulain est mon gendre, monsieur.
Il est à l’étage, je peux aller le chercher.
    — Conduisez plutôt mon maître, dit le valet.
    La belle-mère de Poulain coula un regard vers
celui que le serviteur lui avait montré. M. de Mayneville était en
pourpoint de soie bleue à manches courtes, chemise turquoise aux manches
brodées, chausses cramoisies et toquet pastel avec aigrette en diamant. Une
épée à poignée dorée était serrée à sa taille. Barbe en pointe et moustache
mangeaient un visage à la moue dédaigneuse.
    Ayant entendu la conversation, le marquis
descendit de cheval et, en évitant de tacher ses bottes, s’approcha de la porte
du Drageoir bleu où l’attendait la marchande. Elle le précéda dans l’escalier.
En haut, elle gratta à une porte et sa fille ouvrit.
    — Marguerite, il y a là un gentilhomme
qui veut s’entretenir avec Nicolas.
    Derrière Marguerite, Poulain apparut. Il
reconnut le marquis et le fit entrer.
    Âgé de trente-deux ans, Nicolas Poulain n’avait
jamais connu son père, seigneur d’une des maisons où sa mère avait été
domestique. Après l’avoir engrossée, ce gentilhomme ne l’avait pourtant pas
abandonnée et lui avait acheté l’étage de la maison du Drageoir bleu. Plus
tard, sans se faire connaître, il avait fait porter à son fils une lettre de
provision pour un office de lieutenant du prévôt des maréchaux d’Île-de-France.
    Nicolas Poulain passait donc ses journées à
poursuivre les brigands de grand chemin dans les forêts de Saint-Germain avec
une troupe d’archers et ne retrouvait sa femme et ses enfants qu’en fin de
semaine.
    Presque personne ne le savait, mais Nicolas
Poulain appartenait aussi à la Sainte Union, une confrérie bourgeoise à l’origine
de la Ligue. La Sainte Union avait été fondée par Charles Hotman, receveur de l’évêque
de Paris, autant pour la défense de la religion catholique et romaine que pour
lutter contre le poids des impôts. Elle comprenait la plupart des officiers du
Grand-Châtelet et de la Cour des aides, ainsi que bon nombre de bourgeois
parisiens et de curés des paroisses.
    Recruté par deux de ses anciens compagnons de
collège, le procureur Jean de Bussy, sieur de Le Clerc, et le sergent Michelet,
Poulain avait été chargé d’acheter des armes pour la Ligue et de les remettre à
M. de Mayneville, qui assurait la liaison entre Guise et la Sainte
Union.
    Plus secrètement encore, car seuls Henri III,
le marquis d’O et M. de Richelieu le savaient, Nicolas Poulain était
un espion. Il les avait ainsi informés d’une entreprise du conseil des seize, qui
représentait les seize quartiers de Paris au sein de la Ligue, visant à faire
entrer les troupes du duc de Guise dans la capitale. Avec l’aide de son ami
Olivier Hauteville, Nicolas avait aussi mis fin à un rapinage des tailles
organisé par les ligueurs. L’argent volé ayant cependant été enlevé par ruse
par Philippe de Mornay pour le compte de Navarre.
    — Monsieur de Mayneville, dit Poulain en
s’inclinant. Que me vaut l’honneur de votre visite ?
    Les deux hommes restèrent seuls, Marguerite
étant partie à la cuisine avec ses enfants.
    — J’avais besoin de vous voir, monsieur
Poulain. Il n’y a plus beaucoup d’assemblées de la Sainte Union, et quand il y
en a, je m’y rends

Weitere Kostenlose Bücher