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La Guerre Des Amoureuses

La Guerre Des Amoureuses

Titel: La Guerre Des Amoureuses Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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qu’il
soit en tête du convoi.
    Ayant donné quelques derniers ordres au
concierge qui restait dans la maison, elle sortit. Le premier chariot de
fournitures était dans la rue, sa litière attendait derrière. Plusieurs flambeaux
étaient allumés. Elle se dirigeait vers la voiture quand un coup de feu
retentit.
    Mme Sardini s’écroula, couverte de sang.

11.
    Le début du cortège royal s’approchait de la
porte fortifiée du pont sur la Loire quand Hans arriva en courant par la rue
des Étuves. Essoufflé, il bouscula ceux qui se trouvaient sur son passage, criant
qu’il cherchait le prévôt de l’hôtel. Enfin un cavalier le lui indiqua. Poulain
était en discussion avec son lieutenant, Arnaud Pontier.
    — Ma maîtresse vient d’être tuée ! lui
hurla-t-il.
    Poulain se tourna et fit avancer sa monture
vers lui.
    — Quoi ?
    — Tuée, monsieur ! Un coup de
mousquet !
    — Monte ! ordonna-t-il au Suisse en
lui tendant la main pour qu’il saute en croupe.
    — Arnaud, je te confie le commandement. Préviens
la reine ! cria-t-il à son lieutenant.
    Il remonta le convoi jusqu’au chariot qu’il
partageait avec Olivier. Le Bègue tenait les rênes, à côté du valet. Son ami
était devant, à cheval.
    — Olivier, madame Sardini vient d’être
tuée ! Viens avec moi !
    Olivier n’eut pas le temps de poser des
questions, car Nicolas galopait déjà vers la rue du Puy-Châtel.
    La litière, les coches et les chariots de Mme Sardini
attendaient toujours devant la maison. Rudolf, armé de pied en cap, surveillait
la porte. Un flambeau de cire était accroché sur la façade. Hans et Nicolas
sautèrent au sol, presque aussitôt suivis d’Olivier. Sans l’attendre, Nicolas
se précipita. Un domestique, livide, lui indiqua la salle où on avait porté sa
maîtresse. C’était une chambre d’apparat éclairée par plusieurs bougeoirs. Mme de Limeuil
était allongée sur le lit. Deux servantes sanglotaient doucement à côté d’elle.
Son médecin avait découpé sa robe et, avec un linge, nettoyait une plaie au bas
du torse.
    La première chose que Poulain remarqua fut la
poitrine de Mme Sardini qui se soulevait par instants. Elle avait encore
un souffle de vie.
    Le médecin se tourna vers lui. À la faible
lueur des bougies, son visage blême était sinistre, décomposé.
    — Que s’est-il passé ? s’enquit
Poulain d’une voix rendue aiguë par l’émotion.
    — Je ne sais pas exactement, monsieur le
Prévôt, j’étais à l’intérieur, mais un valet m’a raconté. Mme Sardini
était dans la cour quand on a entendu un coup de feu. Elle est tombée, on l’a
transportée ici.
    — Est-ce grave ?
    Le médecin baissa les yeux.
    — Est-ce grave ? cria Poulain.
    — La balle est entrée ici. Elle a brisé
la dernière côte et s’est logée sous le poumon ou dans le ventre. Elle a
beaucoup saigné…
    Ce genre de blessure ne laissait que peu d’espoir.
Poulain le savait, car la balle pouvait être n’importe où dans les viscères. Il
se tourna vers Olivier, silencieux, qui venait d’entrer derrière lui.
    — Qui a pu faire ça ? siffla-t-il
entre ses dents. Où est le valet qui était avec elle ?
    — Dehors, je pense.
    — Viens, Olivier !
    Ils ressortirent. Le valet, livide, était
toujours devant la porte.
    — C’est vous qui étiez avec Mme Sardini
quand elle est tombée ?
    — Oui, monsieur le Prévôt, balbutia le
domestique.
    — Venez me montrer où elle se trouvait.
    Ils se rendirent dans la cour, face à la rue.
    — À peu près là, monsieur.
    — Où était exactement Mme Sardini ?
    — Devant la porte.
    Poulain balaya la rue du regard. Le coup de
feu ne pouvait qu’avoir été tiré d’une des maisons de l’autre côté, mais
laquelle ? Ce ne pouvait pas être à plus de cent pas…
    — Vous n’avez rien remarqué ? Le
bruit, d’où venait le bruit ?
    — Je… je ne sais pas trop… De là-bas, je
crois… répondit le serviteur en désignant l’escalier à claire-voie.
    Un escalier ? C’était bien possible… un
endroit pratique pour un tireur, se dit Poulain.
    Il prit le flambeau accroché à un corbeau de
fer et courut vers l’escalier qui se situait dans une petite cour en retrait
des maisons. Olivier le suivit. Ils le gravirent lentement jusqu’au sommet, aux
aguets du moindre bruit. L’endroit était sale, couvert de terre, de boue et de
crottes. Par instants retentissaient des éclats de voix assourdis

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