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La jeunesse mélancolique et très désabusée d'Adolf Hitler

La jeunesse mélancolique et très désabusée d'Adolf Hitler

Titel: La jeunesse mélancolique et très désabusée d'Adolf Hitler Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Folco
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qui sévissaient en Cisleithanie, l’Alldeutsches de Georg von Schönerer était de loin le plus radical.
    – Tu es des nôtres ou pas ?
    – Oui.
    – Alors maintenant tu dois le prouver.
    Adolf redressa sa mèche.
    – Comment ?
    – D’abord, tu dois toujours porter nos couleurs. Tu en as sur toi ?
    – Non.
    L’un des élèves lui présenta un choix de bleuets en papier et de rubans en tissu noir-rouge-or. Les nationalistes allemands avaient adopté les couleurs noir-rouge-or en référence aux couleurs panallemandes de 1848 ; quant au bleuet, symbole du nationalisme, c’était la fleur préférée de l’empereur d’Allemagne, Guillaume I er .
    – Cinquante Heller le bleuet, une Krone le ruban.
    Pour gagner du temps, Adolf questionna :
    – Pourquoi le ruban est plus cher ?
    – Il est en tissu et il dure plus longtemps.
    Une Krone était l’exacte somme qu’il détenait dans sa poche : quatre pièces en nickel de vingt Heller , et deux de dix  Heller du même métal.
    – Je prends le bleuet, dit-il, plongeant la main dans sa poche, choisissant à tâtons deux pièces de vingt et une de dix.
    Il le fixait à sa boutonnière quand on le lui déconseilla.
    – Non, pas ici, c’est interdit, tu le portes seulement dehors.
    Adolf aplatit le bleuet et le glissa entre les pages de son livre de grammaire.
    – Ensuite, tu dois connaître par cœur les paroles de « Die Wacht am Rhein », et de « Deutschland über alles ».
    – C’est tout ?
    – Non, il ne faut plus jamais scander Hoch hoch hoch ! mais Heil heil heil !
    – Compris… C’est tout ?
    – Non, tu dois verser cinq Kronen pour le Südmark, et cinq pour le Schulverein.
    Dix Kronen  ! Adolf s’autorisa une objection.
    – Nous avons déjà donné pour le Südmark : ils quêtent trois fois par an à Leonding.
    Le Südmark était une association d’Allemands autrichiens qui collectait des fonds destinés aux braves paysans allemands vivant dans les îlots linguistiques de l’Empire, les Sudètes entre autres. Une partie de ces fonds servait à acheter des terres destinées à agrandir ces îlots et à recevoir de nouvelles implantations de colons. Quant à l’association Schulverein, elle finançait la construction et le personnel des écoles et des jardins d’enfants dans ces mêmes régions bilingues de l’Empire.
    – C’est donc bon pour le Südmark, mais tu dois payer cinq Kronen pour le Schulverein.
    Adolf montra ses paumes vides.
    – Je n’ai pas autant d’argent sur moi, mais je fais le serment solennel de vous les donner demain. Howgh, j’ai parlé !
    – Hum, hum… Dans ce cas, pour te faire pardonner, tu es nommé volontaire d’office pour la prochaine collecte du Schulverein.
    La cloche sonna. Les élèves se rassemblèrent en rangs par deux devant leurs professeurs.
    Le premier cours auquel Adolf assista fut un cours de français, donné par le professeur Karl Huemer.
    – Souvenez-vous, mes enfants, que le français est la seule langue dans laquelle les mots viennent dans le même ordre que celui dans lequel on les pense.
    Pour les nationalistes de la classe, cette langue étant celle de l’ennemi héréditaire juré, il était hors de question de l’apprendre, aussi ils n’écoutaient pas, et passaient leur temps à rêvasser, bayant aux corneilles tout en regardant les mouches voler.
    Une heure plus tard, le professeur d’histoire Leopold Poetsch prenait la place du professeur Huemer.
    – En ce premier jour de rentrée, j’insiste sur le fait que vous allez devoir travailler de votre mieux afin que nous ne perdions pas notre rôle dirigeant en Autriche. Le mieux vous réussirez dans vos études, le mieux vous serez utiles au combat national que nous menons depuis tant d’années et qui a pour seul but de sauvegarder notre suprématie de purs Germains.
    Le professeur consulta la liste des élèves, puis ajouta sur un ton conciliant :
    – Naturellement, ce que je viens de dire ne s’applique pas aux six membres d’obédience hébraïque qui nous font le dubitatif honneur d’étudier parmi nous cette année.
    Après le français, après l’histoire, ce fut le tour du professeur de mathématiques Max Röhrbacher.
    – Avant d’aller plus avant, mes chers enfants, retenez bien que dix figures seulement suffisent à représenter TOUS les nombres du monde…
    Après le français, après l’histoire, après les mathématiques, sonna l’heure du Mittagessen , servi

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