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La jeunesse mélancolique et très désabusée d'Adolf Hitler

La jeunesse mélancolique et très désabusée d'Adolf Hitler

Titel: La jeunesse mélancolique et très désabusée d'Adolf Hitler Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Folco
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prolongés… Reposez-vous ! C’est de votre âge, vous l’avez bien mérité.
    Le médecin attendit d’être seul avec Frau Hitler pour afficher un air moins placide.
    – Cette fois, votre époux a eu beaucoup de chance mais, désormais, évitez-lui toute contrariété comme tout effort prolongé.
    Klara envisagea aussitôt le pire : que deviendrait-elle si Aloïs venait à disparaître ? Elle y avait déjà songé lorsqu’en janvier son père, Baptist Pölzl, était mort d’une attaque similaire. Dans tous les cas, j’irai vivre à la ville, se dit-elle en raccompagnant le médecin. Klara ne s’était jamais accoutumée à cette vue quotidienne sur le cimetière : chaque fois qu’elle ouvrait la fenêtre de sa chambre, son cœur se serrait à la vue de la tombe d’Edmund.

13
    « J’avais treize ans quand je perdis subitement mon père. Une attaque d’apoplexie le terrassa en pleine vigueur et termina sans souffrance sa carrière terrestre, nous plongeant tous dans la plus profonde douleur. »
    Adolf Hitler, Mein Kampf
    Samedi 3 janvier 1903.
    Leonding.

    Le front plissé, Aloïs sortit dans le jardin et s’enfonça jusqu’aux chevilles dans la neige tombée durant la nuit. L’auvent qui protégeait ses ruches était déformé par endroits : plus grave, les branches des pommiers menaçaient de se briser sous le poids de leur gaine de neige.
    Il commença par déblayer le toit de l’auvent avec la pelle à charbon, mais rapidement l’effort l’essouffla. La mort dans l’âme, il renonça et retourna dans la cuisine où Angela, Adolf et Paula mangeaient de bon appétit, servis par Klara et Hannitante. Ils le saluèrent la bouche pleine et le chiot qu’il avait offert à Adolf jappa en remuant joyeusement son fouet.
    Aloïs s’assit et attendit que Klara lui serve son Frühstück (ce matin, omelette aux pommes de terre truffée de lardons gros comme des auriculaires).
    – Père, demanda Adolf, est-il vrai qu’il existe des serpents qui se roulent en boule pour mieux dévaler les pentes et surprendre leurs victimes ?
    Aloïs avait en horreur les questions dont il n’avait pas les réponses.
    – Ce que je peux te dire, c’est que, si tu lambines, tu vas être en retard.
    Le garçon prit un air supérieur, particulièrement agaçant.
    – Nous sommes samedi, père, et nous n’avons pas cours le samedi…
    Aloïs fut mortifié par un tel oubli… aussi mortifié que le jour où il avait découvert son premier cheveu blanc.
    – Parfait, dit-il pour se donner une contenance, tu vas pouvoir déblayer l’auvent du rucher, et tu battras aussi les arbres pour les débarrasser de la neige. Je veux que ce soit fait avant midi.
    Il craignait un subit vent du nord qui gèlerait tout sur son passage, comme cela s’était déjà passé au Rauscher-Gut. Adolf se renfrogna. Il avait envisagé un tout autre programme pour son samedi.
    – Oui, père, dit-il, pensant non.
    Le petit déjeuner terminé, Aloïs alluma une pipe et la fuma en programmant sa matinée : d’abord renouveler sa provision de tabac chez Wiedmann, ensuite acheter le Linzer Tagespost et le lire en sirotant une bière accompagnée d’un verre d’Ofner.
    Aloïs se couvrit chaudement, Klara l’aida à passer son manteau. Après un dernier regard vers ses arbres fruitiers, il sortit et traversa la Michaelsbergstrasse pour couper par le cimetière.
    Au loin sur la route de Linz, il aperçut un brougham se frayer silencieusement un chemin dans la neige.
    ***
    Adolf observait Wolfie dévorer sa pâtée en un temps record. Son père avait été formel en le lui offrant :
    – Si tu veux devenir son maître, sois le seul à le nourrir. Mais je t’avertis, ça ne marche pas avec les humains.
    Au lieu d’obéir et d’aller débarrasser les arbres de leur gangue neigeuse, Adolf préféra remonter dans sa chambre et continuer la lecture du Squelette de la mine d’or .
    « L’orage est noir, mais c’est de l’eau claire qui en tombe, j’ai parlé, howgh ! gronda Winnetou le Mescalero en brandissant son tomahawk.
    Uff, uff, uff ! scanda la centaine de Braves prête à attaquer le convoi. »
    En bas, on frappa contre le battant de la porte : resté dans la cuisine, Wolfie se mit à aboyer.
    ***
    – Va ouvrir, dit Klara, en saisissant le chiot qui voulait suivre Paula. Ça doit être Angela qui a encore oublié sa clef.
    Klara ferma la porte et libéra le chien, qui gratta le battant en aboyant furieusement devant la

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